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Comparution immédiate : Une relation "toxique" et "pathologique" à la barre


Comparution immédiate : Une relation "toxique" et "pathologique" à la barre
PAPEETE, le 15 mars 2019 - Un homme de 33 ans a été présenté en audience de comparution immédiate ce jeudi pour répondre de trois faits de violences volontaires commis sur sa compagne et mère de leur fils. Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a souligné la nocivité des rapports du couple. Le prévenu a été condamné à 16 mois de prison dont huit avec sursis.

En 2008, le prévenu rencontre la victime. Dès 2010, suite à la naissance de leur premier enfant, le couple se sépare tout en continuant à entretenir une relation. Au fil des ans, ce rapport est émaillé de violences réciproques, la victime ayant elle-même été condamnée pour des coups de couteau portés à son concubin. Mais depuis le début de l'année 2019, le prévenu soupçonne sa compagne de le tromper. À trois reprises en un peu plus de deux mois, il la frappe violemment à coups de poing et de pied. La jeune femme finit par porter plainte.

C'est donc suite à cette plainte et à ces trois épisodes de violences reconnus que le prévenu a été présenté en comparution immédiate hier. Le tribunal s'est donc retrouvé plongé au cœur d'une relation conflictuelle, larvée de jalousie et de rancoeur.

Comme il l'explique à la barre du tribunal, le prévenu s'est livré à de tels actes car il soupçonne sa compagne de le tromper. "Je ne voyais pas son téléphone en visuel" se justifie-t-il avant d'expliquer au tribunal qu'il n'est pas normal de ne pas pouvoir accès au mobile de sa compagne. Entendue, cette dernière affirme qu'elle n'a jamais trompé son concubin. Des boîtes de préservatifs et de la pilule du lendemain que l'homme a retrouvé dans ses affaires, la victime explique qu'elle les a trouvés "dans la rue". Lorsqu'il explique au tribunal qu'une relation sentimentale ne peut se construire sans confiance, le prévenu se met à pleurer et admet difficilement qu'il souffre d'un "manque de contrôle".

À la barre, la jeune femme décrit les violences qu'elle a subies en expliquant qu'elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut, mais qu'il ne lui déplairait pas de vivre "célibatairement".


"Relation pleine de confusions"

Selon le procureur de la République, qui requiert 12 mois de prison dont six avec sursis, le couple entretient, de "toute évidence" une "relation toxique, pathologique et pleine de confusions." Tel que le rappelle le représentant du ministère public, l'enfant issu de cette relation a assisté aux violences : "Vous n'avez visiblement pas compris quel était votre rôle en qualité de parents".

Pour la défense du prévenu, son avocat assure que l'homme n'est pas un homme "violent" : "Son casier le prouve. De plus, il est inséré, a un contrat de travail à durée indéterminée et cela n'est pas si courant en comparution immédiate".

Après avoir délibéré, les magistrats condamnent le prévenu 16 mois de prison dont huit sursis mise à l'épreuve pendant deux ans. L'homme bénéficiera cependant du régime de semi-liberté, ce qui lui permettra de conserver son emploi de menuisier. Il aura également l'interdiction de rentrer en contact avec la victime et devra l'indemniser.

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 15 Mars 2019 à 07:41 | Lu 1761 fois