Corte, France | AFP | dimanche 06/03/2022 - Des milliers de personnes ont protesté dimanche à Corte (Haute-Corse) contre la violente agression en prison du militant indépendantiste corse Yvan Colonna par un codétenu, qui a été mis en examen pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
A Corte, 4.200 personnes selon la préfecture, 15.000 selon les organisateurs, ont défilé derrière des banderoles "Gloire à toi Yvan" et "Etat français assassin", dénonçant la responsabilité des autorités dans l'agression qui a laissé dans le coma Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en Corse.
Des incidents ont éclaté en fin de manifestation, des groupes lançant projectiles et "bombes agricoles" (bombes artisanales) sur les forces de l'ordre massées pour protéger l'accès à la sous-préfecture.
Ces dernières ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes, a constaté une équipe de l'AFP.
Les pompiers ont dénombré 25 blessés parmi les manifestants, dont 15 hospitalisés. "Il n'y a pas de cas grave, pas de pronostic vital engagé, ce sont essentiellement des sutures et des blessures par éclat", a indiqué à l'AFP Christophe Hebert, médecin-chef du service d'incendie et de secours (Sdis) de Haute-Corse.
Les gendarmes ont quant à eux dénombré quatre blessés dans leurs rangs, touchés par des projectiles, et font état de quatre interpellations de manifestants dont un armé d'un couteau.
Vers 18h30, tous les manifestants s'étaient dispersés et les incidents étaient terminés.
Dans un communiqué, le préfet de Haute-Corse condamne les violences commises et appelle à ce qu’elles cessent. Selon la préfecture, des manifestants ont menacé de faire exploser une bouteille de gaz à proximité du dispositif des gendarmes.
A Paris, l'agresseur d'Yvan Colonna, Franck Elong Abe, 35 ans, a été mis en examen dimanche après-midi par des juges d'instruction pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et placé en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire également ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste".
"Eventuelles interactions"
Devant la presse, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a souligné que "pour la cinquième fois depuis 2016, c'est dans un établissement pénitentiaire qu'un crime terroriste a été commis par les jihadistes".
Les faits commis à la maison d'arrêt d'Arles (Bouches-du-Rhône) mercredi "démontrent que cette menace jihadiste portée par des personnes détenues pour des faits de terrorisme radicalisées reste un sujet de préoccupation majeur", a-t-il ajouté.
L'enquête s'attachera à "retracer avec la plus grande minutie le parcours en détention" de l'agresseur, "déterminer la totalité de ses contacts notamment parmi les personnes partageant son idéologie" et "éclaircir les éventuelles interactions (...) susceptibles d'avoir joué un rôle dans les faits", a précisé M. Ricard.
Incarcéré à Arles, Smaïn Ait Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA) condamné à perpétuité pour l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en 1995 à Paris, a été placé samedi en garde à vue, selon une source proche du dossier.
Il s’agit de "savoir ce qu’il savait éventuellement du projet" de Franck Elong Abé, a ajouté cette source, confirmant une information du JDD.
Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines, dont une de neuf ans pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme", a, lors de sa garde à vue, expliqué son acte "par ce qu'il considérait comme des blasphèmes" proférés selon lui ces derniers mois par Yvan Colonna, a indiqué M. Ricard.
Le militant corse aurait notamment déclaré quelques jours avant l'agression qu'il "crachait sur Dieu", selon M. Ricard.
"Acharnement systématique"
Retraçant le déroulement de l'agression, le procureur a déclaré que "l'acharnement systématique déployé par le mis en cause" ne laissait "que peu de doutes sur son intention homicide".
L'agression a eu lieu dans une salle de sport où se trouvaient les deux hommes.
Il a "pendant plus de huit minutes (...) porté des coups violents à la victime" et "mis en œuvre des techniques de strangulation et d'étouffement, y compris en utilisant des sacs poubelle et des serviettes", selon le procureur Ricard.
Le pronostic vital d'Yvan Colonna est "toujours engagé", selon M. Ricard.
Sa famille, par la voix de son avocat, Me Patrice Spinosi, a regretté que la justice n'ait apporté "aucune réponse aux questions" qu'elle se pose et n'ait "nullement fait mention des fautes de surveillance de l'Administration pénitentiaire".
Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand s’est dit prêt sur France 3 dimanche à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’agression d'Yvan Colonna.
Depuis l'agression, plusieurs manifestations ont eu lieu en Corse, devant les préfectures, jusqu'à celle de dimanche.
A Corte, 4.200 personnes selon la préfecture, 15.000 selon les organisateurs, ont défilé derrière des banderoles "Gloire à toi Yvan" et "Etat français assassin", dénonçant la responsabilité des autorités dans l'agression qui a laissé dans le coma Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en Corse.
Des incidents ont éclaté en fin de manifestation, des groupes lançant projectiles et "bombes agricoles" (bombes artisanales) sur les forces de l'ordre massées pour protéger l'accès à la sous-préfecture.
Ces dernières ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes, a constaté une équipe de l'AFP.
Les pompiers ont dénombré 25 blessés parmi les manifestants, dont 15 hospitalisés. "Il n'y a pas de cas grave, pas de pronostic vital engagé, ce sont essentiellement des sutures et des blessures par éclat", a indiqué à l'AFP Christophe Hebert, médecin-chef du service d'incendie et de secours (Sdis) de Haute-Corse.
Les gendarmes ont quant à eux dénombré quatre blessés dans leurs rangs, touchés par des projectiles, et font état de quatre interpellations de manifestants dont un armé d'un couteau.
Vers 18h30, tous les manifestants s'étaient dispersés et les incidents étaient terminés.
Dans un communiqué, le préfet de Haute-Corse condamne les violences commises et appelle à ce qu’elles cessent. Selon la préfecture, des manifestants ont menacé de faire exploser une bouteille de gaz à proximité du dispositif des gendarmes.
A Paris, l'agresseur d'Yvan Colonna, Franck Elong Abe, 35 ans, a été mis en examen dimanche après-midi par des juges d'instruction pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et placé en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire également ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste".
"Eventuelles interactions"
Devant la presse, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a souligné que "pour la cinquième fois depuis 2016, c'est dans un établissement pénitentiaire qu'un crime terroriste a été commis par les jihadistes".
Les faits commis à la maison d'arrêt d'Arles (Bouches-du-Rhône) mercredi "démontrent que cette menace jihadiste portée par des personnes détenues pour des faits de terrorisme radicalisées reste un sujet de préoccupation majeur", a-t-il ajouté.
L'enquête s'attachera à "retracer avec la plus grande minutie le parcours en détention" de l'agresseur, "déterminer la totalité de ses contacts notamment parmi les personnes partageant son idéologie" et "éclaircir les éventuelles interactions (...) susceptibles d'avoir joué un rôle dans les faits", a précisé M. Ricard.
Incarcéré à Arles, Smaïn Ait Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA) condamné à perpétuité pour l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en 1995 à Paris, a été placé samedi en garde à vue, selon une source proche du dossier.
Il s’agit de "savoir ce qu’il savait éventuellement du projet" de Franck Elong Abé, a ajouté cette source, confirmant une information du JDD.
Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines, dont une de neuf ans pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme", a, lors de sa garde à vue, expliqué son acte "par ce qu'il considérait comme des blasphèmes" proférés selon lui ces derniers mois par Yvan Colonna, a indiqué M. Ricard.
Le militant corse aurait notamment déclaré quelques jours avant l'agression qu'il "crachait sur Dieu", selon M. Ricard.
"Acharnement systématique"
Retraçant le déroulement de l'agression, le procureur a déclaré que "l'acharnement systématique déployé par le mis en cause" ne laissait "que peu de doutes sur son intention homicide".
L'agression a eu lieu dans une salle de sport où se trouvaient les deux hommes.
Il a "pendant plus de huit minutes (...) porté des coups violents à la victime" et "mis en œuvre des techniques de strangulation et d'étouffement, y compris en utilisant des sacs poubelle et des serviettes", selon le procureur Ricard.
Le pronostic vital d'Yvan Colonna est "toujours engagé", selon M. Ricard.
Sa famille, par la voix de son avocat, Me Patrice Spinosi, a regretté que la justice n'ait apporté "aucune réponse aux questions" qu'elle se pose et n'ait "nullement fait mention des fautes de surveillance de l'Administration pénitentiaire".
Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand s’est dit prêt sur France 3 dimanche à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’agression d'Yvan Colonna.
Depuis l'agression, plusieurs manifestations ont eu lieu en Corse, devant les préfectures, jusqu'à celle de dimanche.