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Climat: le Premier ministre des Tuvalu en colère contre Donald Trump


Apia, Samoa | AFP | jeudi 07/09/2017 - Le Premier ministre des Tuvalu, Enele Sopoaga, a exprimé jeudi sa colère envers le président américain Donald Trump, en raison de son retrait de l'accord de Paris, lors du Forum des Iles du Pacifique, qui réunit 18 pays océaniens à Apia cette semaine.
"C'est si triste que Donald, ce nouveau venu, dise ce genre de choses, parce que ça n'aide pas", a déclaré Enele Sopoaga à l’AFP. "Il faut travailler pas seulement en fonction de nos intérêts commerciaux, économiques, mais dans le but de sauver l’Humanité", a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre des Tuvalu a placé sa confiance dans les autres grandes puissances: "Je pense qu'ils ne sont pas atteints de myopie comme la Maison Blanche en ce moment", a-t-il déclaré.
Tuvalu est l'un des plus petits Etats au monde, composé de neuf îles et comptant moins de 15.000 habitants, mais c'est aussi l'un des plus vulnérables face à la montée des eaux.
Les petits Etats du Pacifique, trop pauvres pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique, ont besoin du fonds vert, un mécanisme financier des Nations Unies, pour mener des projets vitaux.
Aux Samoa par exemple, la rivière Vaisigano a détruit une partie de la capitale, Apia, en sortant de son lit lors d'un cyclone en 2012. Les Samoans proposent un vaste projet de reboisement et de construction de digues, qui permettrait de sécuriser les habitations et les cultures. Ce projet de 58 millions de dollars est approuvé par le fonds vert, mais l’argent tarde à venir, car plusieurs pays n’ont pas encore honoré leurs engagements financiers.
"Nous avons déjà versé un milliard de dollars au fonds vert pour le climat, et nous restons impliqués", a indiqué à l’AFP la sous-secrétaire d’Etat adjointe américaine en charge des affaires du Pacifique, Susan Thornton.
Ce milliard de dollars a effectivement été versé sous l'administration Obama. Mais les Etats-Unis s'étaient alors engagés à verser trois milliards, et l'administration Trump n'a pas poursuivi les versements.
Dans ce contexte, la France fait figure de bonne élève. Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, "sent un désir de France" parmi les îles du Pacifique. Elles ont longtemps rejeté la France pour son passé colonial et ses essais nucléaires dans le Pacifique.
Sébastien Lecornu est venu préparer le pacte mondial pour l'environnement du 19 septembre et le sommet du 12 décembre à Paris: il permettra de fêter les deux ans de l'accord de Paris, et de le rendre plus opérationnel, avec ces questions soulevées par le secrétaire d’Etat : "Comment le rendre contraignant ? Comment faire en sorte d'accrocher des initiatives concrètes, et donc bien sûr c’est la question du financement, public comme privé qui se pose".

le Jeudi 7 Septembre 2017 à 04:10 | Lu 952 fois