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Cinq ans requis pour de lourdes violences


Tahiti, le 4 juillet 2025 – Cinq ans de prison dont un avec sursis ont été requis jeudi contre un homme poursuivi en appel pour de graves violences commises sur deux de ses ex-compagnes. Lors de l'audience, l'avocat général a déploré la peine “trop légère” de quatre ans de prison dont un avec sursis à laquelle le prévenu avait été condamné en première instance.
 
Les jours se suivent et se ressemblent au palais de justice de Papeete. La cour d'appel a examiné jeudi le cas d'un quadragénaire poursuivi pour de multiples violences commises sur la mère de son fils ainsi que sur une autre de ses compagnes. Tel que l'a expliqué la présidente de la cour en début d'audience, il était reproché au prévenu, déjà condamné pour trafic d'ice, d'avoir frappé la première victime à cinq reprises entre octobre 2024 et mars 2025. Des coups d'une extrême violence puisque la jeune femme s'était vu prescrire trois incapacités totales de travail comprises entre sept et 15 jours. En novembre 2020, il avait déjà frappé son ex-compagne et lui avait tiré les cheveux.
 
Confronté aux faits, le prévenu a invoqué son addiction à l'ice et son enfance marquée par la violence. Des explications qui n'ont pas convaincu l'avocat de l'une des deux parties civiles, Me Smaïn Bennouar, qui s'est dit “particulièrement étonné” par la violence des faits. Se référant aux certificats médicaux, l'avocat a rappelé que sa cliente avait des “lésions sur tout le corps, du cuir chevelu jusqu'au bout des pieds” avec des hématomes allant jusqu'à 15 cm.
 
Une peine “trop légère”
 
Alors que le prévenu avait écopé de quatre ans de prison dont un an avec sursis en première instance, l'avocat général a indiqué lors de ses réquisitions que le parquet avait fait appel car il estimait que la peine était “trop légère” au regard de la gravité des faits, de la personnalité du prévenu ainsi que du nombre d'infractions. Le représentant du ministère public a, lui aussi, tenu à insister sur les constats médicaux et les “nombreuses blessures” infligées aux victimes. Avant de requérir la même peine que celle demandée en première instance – cinq ans dont un avec sursis – il a déploré l'attitude d'un prévenu qui “minimise les faits”.
 
Des réquisitions “extrêmement lourdes” pour l'avocat de l'intéressé, Me Loris Peytavit, qui a assuré lors de sa plaidoirie que son client, qui a toujours travaillé, avait “évolué” et cheminé depuis les faits. Il a par ailleurs rappelé qu'avant d'être incarcéré, le prévenu consommait de l'ice, une drogue qui mène à des drames comme “celui de Paea” survenu il y a quelques jours. La cour d'appel rendra sa décision le 17 juillet.
 

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 4 Juillet 2025 à 10:42 | Lu 1866 fois