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Changement climatique : la Polynésie française fait face


Manon Mesnard, assistante du projet RESCCUE à la CPS et Paul Sauboua, coordinateur des dossiers patrimoniaux à la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, en charge du programme Integre.
Manon Mesnard, assistante du projet RESCCUE à la CPS et Paul Sauboua, coordinateur des dossiers patrimoniaux à la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, en charge du programme Integre.
NOUMEA, 6 juillet 2017 - Différentes actions sont menées dans le Pacifique pour faire face aux effets du changement climatique. En Polynésie française, des programmes ont été lancés sur des sites "pilotes" à Moorea et aux Gambier. Margot Mesnard, assistante du projet RESCCUE à la Communauté du Pacifique (CPS) revient sur les projets en cours en Polynésie française.

Comment définir les projets Integre et RESCCUE ?
Ce sont deux projets d’adaptation au changement climatique. Integre est un programme financé par l’Union européenne et mis en œuvre dans quatre pays et territoires outre-mer européens. RESCCUE (Restauration des Services écosystémiques et adaptation au Changement climatique) est financé pour sa part par l’Agence française de développement. Bien que ce soit deux choses différentes, ils fonctionnent tous les eux en synergie. Ils apportent une plus-value l’un à l’autre. Ils permettent la valorisation des écosystèmes. Les équipes travaillent avec les administrations pour changer la règlementation par exemple. De plus, le travail est réalisé en concertation avec la population pour définir les différentes activités.

Quel est le but de ces programmes en Polynésie ?
Integre mène des activités sur le terrain à Moorea et dans le lagon de Raiatea et Taha’a. Ce sont notamment des projets liés au développement de l’agriculture biologique. Il y aussi une partie qui concerne l’écotourisme. En ce qui concerne RESCCUE, il y a plusieurs programmes. L’un d’entre eux se passe aussi à Moorea et est en lien avec l’agriculture des ananas. Nous nous sommes rendu compte que la façon de cultiver l’ananas sur la paroi de la falaise entraîne de nombreux déversement dans le lagon en contre-bas. Cela est un risque pour les coraux mais aussi pour les touristes.

Quelles sont les actions entreprises avec RESCCUE ?
Nous essayons d’accompagner les agriculteurs pour qu’ils trouvent de nouvelles méthodes pour cultiver les ananas. Nous réalisons des tests avec eux. Tout cela est réalisé en tendant vers l’agriculture biologique, tout en respectant le cycle de la nature. Nous voulons aussi que leurs produits soient certifiés. A Moorea, Resccue agit aussi sur le problème de l’érosion. Nous avons mis en place un système, dans la mer, pour contrer le phénomène. C’est une technique qui permet de ramener le sable vers la plage.

Avec qui travaillez-vous pour ce projet par exemple ?
Nous travaillons avec des opérateurs locaux. Nous avons lancé un appel d’offres et nous avons mis en réseau les différents candidats. Sur chaque site, les gens apportent leur expertise locale.

RESCCUE est aussi présent aux Gambier n’est-ce pas ?
Oui, nous avons un site pilote dans l’archipel des Gambier. C’est un projet qui concerne la perliculture. Nous cherchons des moyens de dynamiser le secteur tout en respectant l’environnement. Avec ces deux programmes, nous ne cherchons pas à inventer quelque chose de nouveau. Nous partons de ce qui existe et nous essayons de l’améliorer avec les communautés locales…

Ailleurs dans le Pacifique
• Resccue possède sept autre sites pilotes : Fidji, Nouvelle-Calédonie et Vanuatu.
• Integre : Wallis et Futuna (développement durable et protection du lagon) , Nouvelle-Calédonie ( gestion participative et intégrée du site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, développement écotourisme, développement durable) et Pitcairn (gestion et valorisation des déchets).

Rédigé par Amelie David le Jeudi 6 Juillet 2017 à 10:58 | Lu 2871 fois