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Canicule: le rafraîchissement arrive enfin, sauf dans l'est et le sud


Paris, France | AFP | dimanche 30/06/2019 - Après six jours d'une canicule exceptionnelle pour un mois de juin, une bonne partie de la France a commencé dimanche à retrouver des températures plus respirables, avec un net rafraîchissement dans le nord-ouest mais toujours de fortes chaleurs à l'est et dans le sud. 

Alors que l'épisode caniculaire concerne désormais une portion "de l'est de l'Occitanie à l'Alsace et sur les régions méditerranéennes", les températures devraient continuer à baisser lundi sur une grande partie du pays, note Météo-France. 
La vigilance orange pour la canicule reste de mise lundi dans 13 départements du sud-est, contre 32 la veille, tandis que six départements ont été placés en alerte face au risque de gros orages, selon Météo France. 
"L'épisode caniculaire va continuer à régresser. Aujourd'hui lundi 1er juillet, la baisse des températures va se poursuivre par l'ouest et le nord", indique le service de prévision dans son dernier bulletin.
"Seules les régions autour de la vallée du Rhône et l'arrière-pays méditerranéen connaîtront encore des valeurs caniculaires dans l'après-midi avec de 34 à 38°C", ajoute-t-il, assurant que "demain mardi, on ne parlera plus de canicule en France" même si les températures resteront toutefois généralement supérieures aux moyennes de la saison.
Les 13 départements encore concernés par la vigilance canicule sont le Rhône, l'Ain, la Haute-Savoie et la Savoie, l'Isère, la Drôme, l'Ardèche, le Gard, l'Hérault, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes.
La fin de cet épisode de chaleurs extrêmes sera marquée par des orages sur le Massif Central et les Alpes lundi après-midi et en soirée.
"Certains orages s'annoncent violents. Ils pourront s'accompagner ponctuellement de grêle, de fortes pluies et de fortes rafales de vent", souligne Météo-France qui a placé en vigilance orange les départements de la Loire, du Rhône, de l'Ain, de l'Isère, de la Haute-Savoie et de la Savoie. 
Ceux de Bourgogne et de Franche-Comté "pourraient également connaître de puissants orages", anticipe le service de prévision.
En Alsace, une "chaleur d'un niveau historique" a été relevée dimanche après-midi, avec "au moins 38,8°C à 17H30 à la station de Strasbourg-Entzheim", a indiqué Étienne Kapikian, prévisionniste chez Météo-France, sur Twitter. Du jamais vu. Le précédent record (38,7)°datait d'août 2015.
"Ce qui est caractéristique, c'est qu'on est en 2019 et que les précédents records étaient en 2014, 2015. On bat tous les records tous les trois, quatre ans. Il n'y a (quasiment) plus aucun record qui date du XXe siècle", a-t-on souligné chez Météo-France.
Dans la capitale, un agréable petit vent - avec quelques gouttes - a rafraîchi l'atmosphère, faisant oublier les 35°C de la veille.
 

- Pollution persistante -

 
Il faudra attendre néanmoins mardi pour que l'ensemble du pays retrouve des températures moins élevées, même si celles-ci "devraient rester au-dessus des normales de saison sur la moitié sud".
Dans les zones encore chaudes, la pollution à l'ozone, qui accompagne souvent les vagues de chaleur, persiste. Ainsi, cinq des six départements de la région Paca (Hautes Alpes exceptées) sont en alerte 2 pour la pollution, dimanche et lundi.
La circulation différenciée, mise en place depuis plusieurs jours dans plusieurs villes de France, sera reconduite lundi à Annecy (vignettes Crit'Air 0 à 3 seulement autorisées), Lyon et Villeurbanne (0 à 2).
Cette mesure va en revanche être levée lundi à Paris, où elle était en place depuis mercredi, et à Strasbourg, où elle avait été instaurée depuis jeudi.
La vague de chaleur venue du Sahara, qui a étouffé aussi le reste de l'Europe (l'Allemagne a battu dimanche un record de température pour juin), est inédite par son intensité et sa précocité pour un mois de juin. 
Le mercure s'était envolé vendredi avec un record français absolu enregistré à Gallargues-le-Montueux (Gard), 45,9°C vers 16H00. Le précédent record de 44,1°C, dans le même département, datait d'août 2003, lorsque la canicule avait fait 15.000 morts.
Avec ces canicules, "nous pouvons toucher du doigt le réchauffement climatique", a affirmé sur BFMTV le ministre de la Transition écologique, François de Rugy.
 

- Des morts et des incendies -

 
Les chaleurs extrêmes ont sans doute coûté la vie à un octogénaire et un ouvrier de 37 ans jeudi en Alsace, à Cernay (Haut-Rhin). 
Entre vendredi matin et samedi à midi, six personnes ont été hospitalisées dans le Vaucluse en état d'hyperthermie. L'une d'elles est décédée et une autre avait un "pronostic vital engagé", selon la préfecture. 
Dans l'Ariège, une enquête a été ouverte après la mort d'un homme de 53 ans samedi lors d'une épreuve cycliste. La préfète du département a interdit dimanche les épreuves chronométrées du Trail du Picou, des parcours de 13 et 30 km dans le parc régional des Pyrénées ariégeoises.
"Il n'y a pas à ce jour d'afflux massif vers les services d'urgence, ni de signal d'excès de mortalité", a indiqué la Direction générale de la santé (DGS) samedi soir.
Toutefois, dans une canicule, l'excès de mortalité arrive toujours après l'événement et "le bilan définitif ne sera disponible que fin juillet". 
La DGS a aussi mis en garde contre les risques de noyade liés à l'envie de se baigner pour se rafraîchir: il y a eu au moins huit cas samedi, qui se sont soldés par cinq décès, dont l'un dans un étang interdit à la baignade à Achères (Yvelines).
Outre les dégâts sur les vignes dans le sud, la chaleur a également favorisé le départ de feux: une soixantaine d'incendies ont brûlé 620 hectares dans le Gard, ainsi que six maisons et cinq hangars agricoles. Ils ont fait 20 blessés légers dont 19 parmi les pompiers.

le Lundi 1 Juillet 2019 à 05:11 | Lu 185 fois