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Canal+ enterre le "Grand Journal", la vitrine du clair


Canal+ va supprimer en mars "Le Grand Journal", l'une de ses dernières émissions emblématiques dont les audiences avaient dévissé ces derniers mois, pour proposer à la place une nouvelle case de cinéma réservée aux abonnés.
Vitrine en clair de la chaîne cryptée diffusée chaque jour à 19H10, "Le Grand Journal", qui en était à sa treizième saison, a longtemps été un rendez-vous incontournable pour les hommes politiques comme pour les stars du cinéma.
"Canal+ remercie chaleureusement les équipes du Grand Journal qui travaillent à de nouveaux projets d'émissions", a dit la chaîne dans un communiqué lundi.
"Les programmes en clair débuteront désormais à 19H30 avec les émissions identitaires de la chaîne : Le Journal du Cinéma, Le Gros Journal, Le Petit Journal, Catherine et Liliane et Les Guignols", précise Canal.
"Poursuivant sa volonté de renforcer son offre abonnés, Canal+ proposera désormais" un film de 17H40 à 19H30, poursuit la chaîne.
La nouvelle programmation sera effective le 20 mars et le dernier épisode du Grand Journal sera diffusé le vendredi 3 mars. Entre ces deux dates, la chaîne diffusera des "best-of" de l'émission a précisé une porte-parole.
 

-'Porte-avions de talents'-

 
Plusieurs médias avaient évoqué la semaine dernière la déprogrammation de cette émission emblématique, qui ne rassemblait plus que 0,6% d'audience moyenne (124.000 téléspectateurs), alors qu'elle réunissait encore 1,5 million de téléspectateurs en moyenne en 2012-2013.
Le directeur général des antennes de Canal+, Gérald-Brice Viret, avait de son côté dit aux Echos que "le coût de cette émission est important rapporté à sa faible audience".
Depuis la reprise en main de Canal+ par Vincent Bolloré, la production de l'émission avait été confiée à Flab Prod, une filiale de Vivendi, pour une meilleure maîtrise des coûts.
"Le concept était usé, pour moi +Le Grand Journal+ est terminé depuis 2013", a commenté à l'AFP Michel Denisot, premier présentateur et co-créateur de l'émission avec les producteurs Laurent Bon et Renaud Le Van Kim, qui ont depuis quitté la chaîne.
"Je comprends cette décision vu la chute de l'audience. C'est une sage décision de la chaîne, même si elle est douloureuse pour les équipes", estime celui qui a tenu les manettes de ce talk-show de 2004 à 2013.
"Ca a été un formidable porte-avion de talents. C'est devenu un véritable succès", se rappelle-t-il.
L'émission, qui a embauché de nombreux chroniqueurs et humoristes, a notamment lancé Yann Barthès, qui y a animé Le Petit Journal avant de quitter Canal+ pour TMC, ou Omar Sy et Fred Testot, qui présentaient la pastille humoristique "Le SAV".
Tout comme sa prédecesseuse "Nulle Part Ailleurs", dont elle a repris plusieurs recettes, l'émission était connue pour ses Miss Météo, poste qui a servi de tremplin à plusieurs actrices : Charlotte Le Bon, Pauline Lefèvre, Louise Bourgoin...
"Le monde entier venait sur le plateau, j'ai même eu Tony Blair, Madonna en duplex", se souvient l'ex-chroniqueuse Ariane Massenet, faisant part de sa "tristesse".
Après Michel Denisot, Daphné Burki et Antoine de Caunes se sont succédé à la barre de l'émission, jusqu'à une nouvelle formule présentée par Maïtena Biraben en 2015, remplacée par Victor Robert en septembre 2016.
Au plus fort de son succès, "Le Grand Journal" a rassemblé jusqu'à 2,3 millions de téléspectateurs (en 2011).  
Mais l'émission était en perte de vitesse depuis plusieurs mois. De 960.000 téléspectateurs en moyenne (5,4%) en mai 2015, elle est tombée à 540.000 (3%) en mai 2016, pour s'effondrer à environ 180.000 téléspectateurs (0,9%) en septembre, quand la chaîne avait décidé de diffuser en crypté une partie de l'émission. 
"Le Grand Journal" avait été rebasculé en clair après seulement trois semaines mais la mesure n'avait pas permis de redresser les scores.

avec AFP

Rédigé par RB le Lundi 13 Février 2017 à 06:06 | Lu 357 fois