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Calédonie: prison avec sursis requis contre l'ancien chef de l'exécutif


Calédonie: prison avec sursis requis contre l'ancien chef de l'exécutif
NOUMEA, 29 mars 2012 (AFP) - Six mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende ont été requis mercredi au tribunal correctionnel de Nouméa contre Philippe Gomes, ancien président du gouvernement et figure de le droite locale, poursuivi pour abus de bien social et prise illégale d'interêt.

Il est reproché à M. Gomes, chef de l'exécutif entre 2009 et 2011, d'avoir été actionnaire majoritaire d'une société de climatiseurs, Spot, qui avait obtenu en 2005 et 2006 des marchés avec un sous-traitant de la compagnie minière Goro Nickel, aujourd'hui filiale du géant brésilien Vale. Ces contrats représentaient environ 125 millions CFP (1 million d'euros).

Or, à cette époque, Philippe Gomes, leader du parti Calédonie Ensemble et candidat aux prochaines législatives, était président de la Province sud et avait à ce titre accordé des autorisations administratives à l'industriel.

Il était en outre membre du conseil d'administration de Goro Nickel, dont la province sud est un actionnaire minoritaire. Le versement d'un salaire de 530.000 FCP (4.450 euros) à son ex-compagne, sans véritable contrepartie, lui est également reproché.

Pour se défendre, Philippe Gomes avait fait appel à un ténor du barreau parisien, Jean-Yves Le Borgne, avocat notamment d'Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt.

Ce dernier, avec une emphase et une théâtralité peu habituelles dans la salle du tribunal correctionnel de Nouméa, a posé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) contestant la clarté des articles qu'aurait enfreint son client.

Elles ont toutes deux été rejetées par le tribunal, à l'instar de sa demande de nullité de la procédure, jointe au fond du dossier.

Cette affaire est en cours depuis plusieurs années et a vu auparavant deux juges d'instruction refuser de mettre Philippe Gomes en examen, avant un appel du parquet.

Dénonçant un "acharnement judiciaire", Philippe Gomes, qui est actuellement membre du gouvernement local, a lié ses ennuis judiciaires à sa stratégie politique en opposition avec celle du Rassemblement-UMP.

Le jugement a été mis en délibéré au 7 mai.

Rédigé par AFP le Mercredi 28 Mars 2012 à 17:55 | Lu 947 fois