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COP30: Lula arrive pour tenter d'accélérer de difficiles négociations


Crédit Pablo PORCIUNCULA / AFP
Crédit Pablo PORCIUNCULA / AFP
Belém, Brésil | AFP | mercredi 19/11/2025 - Le président brésilien Lula est arrivé mercredi à Belem pour tenter de peser sur la dernière ligne droite des négociations climatiques de la COP30, encore "loin du compte" selon la France à deux jours de la fin.

Le Brésil veut que sa COP, la première en Amazonie, soit un succès, et ses diplomates font désormais travailler les négociateurs nuit et jour dans l'espoir - jugé optimiste - d'un premier consensus dès mercredi.

Il est rare que les chefs d'Etat, après avoir ouvert les COP, reviennent dans la dernière ligne droite de la conférence. François Hollande en 2015 pour l'accord de Paris et le Premier ministre britannique Boris Johnson en 2021 à Glasgow étaient revenus ajouter de la pression sur les délégués. La COP30 est censée se terminer vendredi soir après deux semaines.

Mais Luiz Inacio Lula da Silva a investi un capital politique important pour la réussite de cette 30e conférence de l'ONU sur le changement climatique, avec un objectif: "infliger une nouvelle défaite aux négationnistes" du climat.

Il commencera par rencontrer les représentants des pays émergents, puis les Européens, les Etats insulaires, des représentants autochtones et de la société civile...

Les pays, aussi désireux soit-ils de lui offrir un succès, n'en ont cependant pas abandonné leurs lignes rouges. Les portes ne claquent pas encore, mais les ministres restent loin du consensus.

- "Plus optimiste"-

La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a jugé que les tractations étaient "encore loin du compte", se disant malgré tout "plus optimiste" qu'elle ne l'était la veille.

"Non, il n'y aura pas de décision de la COP aujourd'hui. Je ne vois pas comment cela pourrait arriver", a-t-elle dit mercredi à l'AFP, à la sortie d'une réunion de coordination avec ses homologues européens. 

S'agissant du financement des pays riches vers les pays vulnérables, les Européens ont répété mercredi leur refus catégorique d'augmenter leurs contributions: "Nous n'envisageons aucune augmentation du financement de l'adaptation", a dit à l'AFP Darragh O'Brien, ministre irlandais de l'Environnement.

Un front de dizaines de pays européens, latino-américains et insulaires réclament aussi une décision qui encouragerait les pays à réellement mettre en place la sortie progressive des énergies fossiles adoptée sur le principe à Dubaï en 2023. Il s'oppose aux pays producteurs de pétrole, largement silencieux à Belem mais non moins actifs dans les salles de négociations.

Le commissaire européen au Climat Wopke Hoekstra a jugé l'initiative sur les énergies fossiles "positive". "Nous aimons beaucoup l'idée", "que l'on appelle ça une feuille de route ou autrement", a-t-il dit.

Une tentative assez avancée de compromis par la présidence brésilienne de la COP30 a été publiée mardi matin, pour tenter de trouver un point d'équilibre sur l'ambition climatique, le commerce et la finance. 

Un second texte plus resserré, faisant l'objet de toutes les attentes et les rumeurs, est attendu mercredi mais n'avait toujours pas été publié à la mi-journée. 

La présidence brésilienne espère pouvoir le faire adopter en plénière le jour même, un objectif excessivement ambitieux aux yeux de beaucoup. D'autres sujets plus techniques devront dans tous les cas être encore discutés pour être approuvés à la fin de la COP30, prévue vendredi soir.

le Mercredi 19 Novembre 2025 à 05:16 | Lu 179 fois