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Buzz Surf : Le gros ‘coup de gueule’ d’Eddie Rothman, leader des ‘Da Hui’, contre l’ASP !


Buzz Surf : Le gros ‘coup de gueule’ d’Eddie Rothman, leader des ‘Da Hui’, contre l’ASP !
HAWAII, le 16 octobre 2014. A peine refroidie du buzz généré par la pub Chanel et la top model brésilienne surfant une vague de récif –Tavarua à Fidji, en fait- la toile s’enflamme à nouveau, cette fois-ci de manière beaucoup plus virulente.
 
Eddie Rothman est une figure incontournable du ‘North Shore’ Hawaiien. Il est le père de Makua Rothman musicien et surfeur émérite qui participe actuellement au Big Wave World Tour organisé par l’ASP. Il est le père également de Koa Rothman, le surfeur qui avait surfé la vague de l’année à Teahupo’o en 2013.
 
Eddie Rothman est le leader des ‘Da Hui’, les ‘blackshorts’ hawaiiens qui ont la réputation de faire du ‘localisme’ de manière virulente, voire violente, de défendre ‘leur spot’  face aux ‘envahisseurs’, des surfeurs venant d’ailleurs. Rappelons que Hawaii, contrairement à Tahiti, connaît un tourisme de masse qui se compte en millions de personnes par an.
 
Ce sujet est extrêmement sensible, il déchaîne les passions et fait parfois ressortir les reflexes communautaristes de bas étage. On se souvient du buzz généré par l’affaire ‘Dave Wassel vs John Duval’, un surfeur pourtant réputé accueillant à Hawaii, selon certains pro surfeurs tahitiens, qui avait subi les pires foudres pour n’avoir pas ‘partagé’ les vagues à Sapinus.
 
Dans cet extrait, Eddie demande aux visiteurs de ne pas ‘polluer les spots’. Là dessus tout le monde est d’accord, mais la fin de la séquence, tournée par Iwa Izydora et Poli Cali Bali pendant le film North Shore 2, a suscité de vives réactions. Elle concerne le quota de participation des surfeurs hawaiiens au Pipe Master, une compétition qui existait avant le World Tour de l’ASP.
 
Il y eut dans le passé, suite à un coup de force du ‘Da Hui’, jusqu’à 16 Hawaiiens ayant une ‘wildcard’ leur permettant de participer à l’étape hawaiienne du championnat du monde de surf organisée par l’ASP. De 16, on est ensuite passé à 8. L’ASP a été rachetée par le groupe média d’envergure ‘ZoSea’ courant 2013 et la première année de gestion effective va se terminer à Hawaii en décembre prochain par la 11ème et dernière étape du World Tour.
 
Il est apparemment question pour l’ASP de ramener le quota de ‘wildcards’ à 2 pour le Pipe Masters, comme dans toutes les autres étapes du World Tour. Eddie Rothman ne l’entend pas de cette oreille et dénonce ainsi le côté très formel de la nouvelle organisation qui tendrait à traiter Hawaii comme n’importe qu’elle autre étape du World Tour, c’est ce qui ressort de manière virulente de cet extrait.
 
‘Ils ont pris le front de mer pour construire et maintenant ils veulent aussi la mer, bonne chance, on ne se laissera pas faire. On ne lâchera pas , c’est comme ça que ça marche… »
 
Les commentaires sont divergents : pour certains ‘il vient du Texas et n’a pas de sang hawaiien’, ‘un hawaiien n’a pas cette mentalité agressive’, ou encore ‘pourquoi Hawaii serait privilégié ?’
 
Il est vrai que les surfeurs pros s’investissent énormément dans leur carrière et perdent des points au classement annuel face à ces locaux qui n’ont pas les moyens ni parfois l’envie de quitter leur île pour participer aux épreuves du World Tour.
 
Pour Tahiti la problématique se pose quasiment de la même manière. La demande de ‘plus de wildcards’ devrait-elle s’accompagner d’un développement de tout le secteur pour permettre à plus de surfeurs professionnels d’émerger en étant soutenus par des sponsors, par les instances territoriales ? …Mais en temps de crise budgétaire…Un voie de milieu serait-elle acceptable avec 4 ‘wildcards’ ? Il va falloir trouver une solution car si cela n’était pas le cas, cela risquerait de ‘chauffer’ à Hawaii en décembre.
 
Contrairement à Tahiti, les sponsors hawaiiens ont plus de moyens car le marché est plus important. Il n’y a donc pas la situation qu’il y a à Tahiti, c’est à dire une marge de négociation actuellement faible face à l’ASP.
 
Pour d’autres, Eddie Rothman défend, certes de manière crue, mais avec raison les intérêt des surfeurs locaux face au ‘surf buisness’ de plus en plus présent qui tendrait à diluer l’âme du surf dans les problématiques financières, un sport dont les origines sont indéniablement ancrées dans les îles du Pacifique. A suivre…SB

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Rédigé par SB le Jeudi 16 Octobre 2014 à 15:09 | Lu 3029 fois