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Budget 2022: les députés votent le premier volet et passent à la Sécu


Thomas SAMSON / AFP
Thomas SAMSON / AFP
Paris, France | AFP | mardi 19/10/2021 - En plein débat sur le prix des carburants et de l'énergie, l'Assemblée nationale doit voter mardi en fin d'après-midi le premier volet du budget 2022, avant de se plonger dans les comptes de la Sécurité sociale en milieu de semaine.

Après la traditionnelle séance de questions au gouvernement, les députés voteront la première partie du projet de loi de finances (PLF), dévolue aux recettes. Elle comprend notamment le "bouclier tarifaire" promis par le gouvernement pour contenir la hausse des prix de l'électricité et du gaz. 

Pour la seule électricité, la perte de recettes pour l'Etat s'élèvera à 5,1 milliards d'euros l'année prochaine.

Une inconnue demeure pour la suite de la discussion budgétaire: quelle réponse va apporter l'exécutif à la flambée des prix des carburants, sujet hautement inflammable après la crise des gilets jaunes et à six mois de la présidentielle ? 

"Toutes les pistes sont sur la table", a indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qui promet une mesure d'ici "la fin de semaine". Lundi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a privilégié celle d'un chèque carburant, sur le modèle du chèque énergie, plutôt qu'une baisse des taxes sur essence et gazole.

A gauche comme à droite, les oppositions mettent la pression et réclament une baisse de la TVA.

"Le cœur de la classe moyenne va assumer seule la hausse des prix de l'énergie" et de l'essence, estime le chef de file des députés LR Damien Abad .

Mardi, les groupes d'opposition voteront sans surprise contre le budget, jugé "électoraliste" ou à "trous", puisque le gouvernement doit compléter plusieurs dispositions dans la seconde partie dédiée aux dépenses, notamment sur le plan d'investissement France 2030 présenté par Emmanuel Macron le 12 octobre. 

"largesses" électorales

Après le vote, les députés doivent examiner dans la soirée le projet de loi de prolongation du pass sanitaire, puis, probablement à partir de jeudi et jusqu'au week-end, le budget de la Sécurité sociale, sans plan grand âge à la hauteur des attentes des oppositions et de certaines voix de la majorité. 

Ce dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) du quinquennat prévoit un déficit de 21,6 milliards d'euros, soit bien moins que les deux années précédentes, grâce à la croissance et la "sortie de crise" progressive du Covid-19.

Mais "un déficit durable d'environ 15 milliards d'euros est prévu" pour les années à venir, reconnaît le ministre de la Santé Olivier Véran, selon qui "il nous faudra définir collectivement une solution structurelle".

"A quand de telles réformes ?", demande-t-on chez LR, pour qui le gouvernement "arrose à tout vent". A gauche, après "les largesses toutes relatives" de la période électorale, on craint des "régressions sociales" comme la réforme des retraites.

En attendant, les engagements du Ségur de la santé se poursuivent pour 2,7 milliards, dont l'essentiel est consacré à la revalorisation salariale des personnels soignants.

Le plan pour la santé mentale doit en outre être décliné, avec en particulier la prise en charge sous conditions de consultations chez le psychologue.

Au coeur des débats, le volet consacré aux personnes âgées en perte d'autonomie laisse de nombreux acteurs sur leur faim.

"La réforme que contient le PLFSS est ambitieuse: elle représente 400 millions d'euros de mesures nouvelles en 2022 et 1,3 milliard en 2025", revendique la ministre Brigitte Bourguignon.

Pour aider au maintien chez soi, il s'agit d'instaurer au 1er janvier un "tarif plancher" national (et non départemental comme jusqu'alors) de 22 euros par heure de prestation pour les services d'aide à domicile, afin de sécuriser leur financement et mieux rémunérer les salariés. 

Pour les Ehpad, il est notamment programmé un renforcement de la présence des soignants, et jusqu'à 10.000 équivalents temps plein supplémentaires au cours des cinq prochaines années.

Les députés LR s'inquiètent du financement de ces volets, reposant sur la CSG et les départements. 

Les socialistes critiquent un plan pas à la mesure du "défi collectif du vieillissement de la population". Les députés insoumis dénoncent "trahison" et "mensonges à propos de la défunte loi consacrée au grand âge et à l'autonomie", longtemps espérée et désormais abandonnée.

le Mardi 19 Octobre 2021 à 05:46 | Lu 222 fois