Dorothy Levy et Bruno Saura, auteurs de l'ouvrage biographique sur l'artiste Bobby Holcomb, "Bobby, l'enchanteur du Pacifique"
PAPEETE, jeudi 24 octobre 2013 – Vingt-deux ans après la disparition de l’artiste, les éditions Au vent des îles publient un livre-hommage à Bobby Holcomb, écrit par Bruno Saura et Dorothy Levy.
L’ouvrage est dédicacé par les auteurs, samedi 26 octobre de 8 heures à 12 heures à la librairie Archipels, rue des Remparts à Papeete.
Plus qu’une biographie, ce livre regorge d’anecdotes : 376 pages d'événements méconnus de l’existence d’un homme engagé qui trône aujourd’hui parmi les figures marquantes du 20e siècle, en Polynésie française : l’itinéraire contrasté d’un humaniste sincère qui a choisi la terre puissante et mystérieuse de Huahine pour achever son existence, en 1991.
"Ce n’est pas qu’une biographie de Bobby. C’est aussi l’histoire de Bobby et Dorothy, ce qui en fait un récit très original", note Bruno Saura. Il a construit cet ouvrage à partir d’entretiens avec Dorothy Levy, la compagne-amie de Bobby pendant son séjour polynésien. Divers témoignages s’ajoutent à ce fil directeur, une partie de la correspondance de l’artiste et les archives personnelles de Bobby viennent compléter ce récit biographique.
Né aux îles Hawaii en 1947, Bobby Holcomb est arrivé en Polynésie en 1976 après avoir vécu à Los Angeles, San Francisco au temps des hippies et en Europe où il passe un long séjour. Là, il fréquente la scène artistique du début des années soixante-dix et notamment le peintre Salvador Dali.
"Il est arrivé avec son imaginaire, sa spiritualité, sa sensibilité et son vécu, et il s’est tout de suite mis au service des Tahitiens", commente Bruno Saura. "C’est un personnage historique qui a trouvé sa place en Polynésie grâce à son talent et à son amour pour ce pays dans un moment historique, alors que certains commençaient à s’intéresser aux temps anciens, aux légendes, aux marae et aux divinités des temps anciens. C’est émouvant et pas très fréquent".
L’ouvrage est dédicacé par les auteurs, samedi 26 octobre de 8 heures à 12 heures à la librairie Archipels, rue des Remparts à Papeete.
Plus qu’une biographie, ce livre regorge d’anecdotes : 376 pages d'événements méconnus de l’existence d’un homme engagé qui trône aujourd’hui parmi les figures marquantes du 20e siècle, en Polynésie française : l’itinéraire contrasté d’un humaniste sincère qui a choisi la terre puissante et mystérieuse de Huahine pour achever son existence, en 1991.
"Ce n’est pas qu’une biographie de Bobby. C’est aussi l’histoire de Bobby et Dorothy, ce qui en fait un récit très original", note Bruno Saura. Il a construit cet ouvrage à partir d’entretiens avec Dorothy Levy, la compagne-amie de Bobby pendant son séjour polynésien. Divers témoignages s’ajoutent à ce fil directeur, une partie de la correspondance de l’artiste et les archives personnelles de Bobby viennent compléter ce récit biographique.
Né aux îles Hawaii en 1947, Bobby Holcomb est arrivé en Polynésie en 1976 après avoir vécu à Los Angeles, San Francisco au temps des hippies et en Europe où il passe un long séjour. Là, il fréquente la scène artistique du début des années soixante-dix et notamment le peintre Salvador Dali.
"Il est arrivé avec son imaginaire, sa spiritualité, sa sensibilité et son vécu, et il s’est tout de suite mis au service des Tahitiens", commente Bruno Saura. "C’est un personnage historique qui a trouvé sa place en Polynésie grâce à son talent et à son amour pour ce pays dans un moment historique, alors que certains commençaient à s’intéresser aux temps anciens, aux légendes, aux marae et aux divinités des temps anciens. C’est émouvant et pas très fréquent".
Collection Littérature du Pacifique, 376 pages, 2 800 Fcfp
Bruno Saura : Bobby dans "l’intégralité du personnage"
Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de cet ouvrage sur Bobby ?
Bruno Saura : C’est vrai qu’il y a eu des gens intéressants à Huahine. Est-ce un hasard ou pas ? J’ai écrit une biographie de Pouvanaa, qui me paraissait l’homme politique le plus important du 20e siècle, en Polynésie. Je pensais bien que j’en viendrais à écrire quelque chose sur Bobby, l’ayant connu avec Dorothy. Il se posait la question également de savoir si j’allais écrire un ouvrage sur Henri Hiro - Je suis très heureux d’avoir attendu : Jean-Marc Pambrun a fait cette biographie d’Henri Hiro. Ces trois personnages ont vécu à Huahine et sont vraiment très importants dans le domaine de la culture et de l’évolution des idées dans ce pays. C’était sûr que nous réaliserions quelque chose sur Bobby. Nous avons simplement pris le temps pour le faire. (…) C’est un ouvrage honnête, parce que même s’il part d’une grande histoire d’amitié entre Bobby et Dorothy, nous avons des témoignages qui racontent que Bobby était parfois un peu difficile à vivre, tourmenté, égocentré. C’est un ouvrage sincère et complet, pas complaisant mais honnête.
Bobby était un artiste complet avant même d’arriver à Tahiti. J’ai eu beaucoup de plaisir à le découvrir avant qu’il ne débarque ici. Et j’ai vu quelqu’un arriver qui était déjà profond et structuré. Il est arrivé avec son imaginaire, sa spiritualité, sa sensibilité, et il s’est tout de suite mis au service des Tahitiens.
Aujourd’hui, considérez-vous que Bobby à la qualité de figure culturelle en Polynésie française ?
Bruno Saura : Absolument. Dans le domaine de la peinture, il est très original. Et comme chanteur, qui ne le connait pas, même parmi les enfants ? C’est incontestablement un personnage historique. Il était à la fois facétieux et amusant avec les enfants ; mais il avait aussi toute une profondeur politique. Il a exprimé cela indirectement à travers ses chansons. C’était un homme engagé.
Justement, ne redoutez-vous pas quelque chose d’iconoclaste à lui consacrer une biographie ?
Bruno Saura : L'ouvrage est honnête. On rétablit l’intégralité du personnage. Pour moi c’est un plus. Ca n’enlève rien. Ca explique, au contraire. Je pense qu’il est bien d’avoir pu reconstituer Bobby avant sa période "Huahine". Evidement que, s’il était né ici il n’aurait pas fait ce qu’il a fait. Sa qualité, c’est d’être venu d’ailleurs : ça ne lui faisait pas peur de parler des dieux anciens, parce qu’il n’était pas d’ici. C’est dire combien on a toujours besoin de gens qui viennent d’ailleurs, pour ouvrir des portes que nous-mêmes n’avons pas envie ou n’osons pas pousser.
Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de cet ouvrage sur Bobby ?
Bruno Saura : C’est vrai qu’il y a eu des gens intéressants à Huahine. Est-ce un hasard ou pas ? J’ai écrit une biographie de Pouvanaa, qui me paraissait l’homme politique le plus important du 20e siècle, en Polynésie. Je pensais bien que j’en viendrais à écrire quelque chose sur Bobby, l’ayant connu avec Dorothy. Il se posait la question également de savoir si j’allais écrire un ouvrage sur Henri Hiro - Je suis très heureux d’avoir attendu : Jean-Marc Pambrun a fait cette biographie d’Henri Hiro. Ces trois personnages ont vécu à Huahine et sont vraiment très importants dans le domaine de la culture et de l’évolution des idées dans ce pays. C’était sûr que nous réaliserions quelque chose sur Bobby. Nous avons simplement pris le temps pour le faire. (…) C’est un ouvrage honnête, parce que même s’il part d’une grande histoire d’amitié entre Bobby et Dorothy, nous avons des témoignages qui racontent que Bobby était parfois un peu difficile à vivre, tourmenté, égocentré. C’est un ouvrage sincère et complet, pas complaisant mais honnête.
Bobby était un artiste complet avant même d’arriver à Tahiti. J’ai eu beaucoup de plaisir à le découvrir avant qu’il ne débarque ici. Et j’ai vu quelqu’un arriver qui était déjà profond et structuré. Il est arrivé avec son imaginaire, sa spiritualité, sa sensibilité, et il s’est tout de suite mis au service des Tahitiens.
Aujourd’hui, considérez-vous que Bobby à la qualité de figure culturelle en Polynésie française ?
Bruno Saura : Absolument. Dans le domaine de la peinture, il est très original. Et comme chanteur, qui ne le connait pas, même parmi les enfants ? C’est incontestablement un personnage historique. Il était à la fois facétieux et amusant avec les enfants ; mais il avait aussi toute une profondeur politique. Il a exprimé cela indirectement à travers ses chansons. C’était un homme engagé.
Justement, ne redoutez-vous pas quelque chose d’iconoclaste à lui consacrer une biographie ?
Bruno Saura : L'ouvrage est honnête. On rétablit l’intégralité du personnage. Pour moi c’est un plus. Ca n’enlève rien. Ca explique, au contraire. Je pense qu’il est bien d’avoir pu reconstituer Bobby avant sa période "Huahine". Evidement que, s’il était né ici il n’aurait pas fait ce qu’il a fait. Sa qualité, c’est d’être venu d’ailleurs : ça ne lui faisait pas peur de parler des dieux anciens, parce qu’il n’était pas d’ici. C’est dire combien on a toujours besoin de gens qui viennent d’ailleurs, pour ouvrir des portes que nous-mêmes n’avons pas envie ou n’osons pas pousser.
