TAHITI, le 26 juin 2020 - L’artiste Bernard Berbille donne naissance à ses peintures comme il donnerait naissance à un morceau de musique. Il pense son travail en rythme. Il présente actuellement une trentaine de tableaux à la galerie Winkler sur le thème du cocotier et du corail. Toutes les œuvres ont été réalisées à partir de pigments exclusivement naturels.
Avec sa peinture, Bernard Berbille "raconte des histoires". Il a fait "tout plein de choses différentes", avant de se consacrer à la peinture sur tissu et à la réalisation de ses couleurs. Il manipule, mélange, teste des pigments naturels comme le charbon, la chaux, les écorces d’arbres, la rouille…
"Il faut savoir que cette pratique a toujours existé", rappelle Bernard Berbille. Aller en magasins et arpenter des rayons de peinture et pinceaux est une pratique plutôt récente dans l'histoire de la peinture.
Cette démarche façonne sa manière d’aborder les sujets et notamment le cocotier et le corail, actuellement traités dans l’exposition Panser le monde d’avant sans apprêt à la galerie Winkler. "Quand il te faut quatre jours pour fabriquer une couleur, tu ne peins pas comme quand il te suffit d’aller au magasin", détaille celui qui fabrique également quelques-uns de ses outils.
Une fois la thématique délimitée, l’artiste écoute les voix. "Prenons le corail, je me demande par exemple comment un surfeur peut voir cet organisme, comment un pêcheur, un homme de Dieu ou un plongeur peut le décrire. Leurs réponses m’inspirent et me guident."
Il peint sur des tissus qu’il teinte, ajoure, coud. La couture, "c’est le lien", glisse-t-il au passage. "C’est fort, symboliquement."
Ces derniers mois, Bernard Berbille, suivant ce processus général, s’est attaché à faire des tableaux simples, à toucher l’essentiel. Un objectif des plus difficiles à atteindre.
Des peintures et un livre
L’exposition coïncide avec la sortie d’un livre chez ‘Api Tahiti. Cet ouvrage, réalisé sous la direction de Riccardo Pineri, inaugure une nouvelle collection de la maison d’édition dédiée aux artistes contemporains. Intitulée Image d’Océanie, cette collection ne se présente pas sous la forme de livre d’art, elle se veut être un outil des artistes pour les artistes. Elle donne une visibilité à ceux qui les signent.
À propos de Bernard Berbille, Jean-Luc Bodinier de ‘Api Tahiti rapporte : "Quand j’ai vu son carnet, j’ai d’abord été intrigué par la matière, la texture". L’artiste réalise des carnets d’étude depuis toujours. Il y a un an et demi, il a eu le sentiment d’avoir obtenu un carnet abouti qu’il a voulu publier.
C’est ce carnet que l’éditeur a eu entre les mains. "Ensuite, poursuit Jean-Luc Bodinier, Bernard a expliqué son travail, ses recherches, sa philosophie." La rencontre s’est achevée sur le projet d’un livre qui vient tout juste de paraître. Il est disponible à la galerie.
"Attention, prévient Bernard Berbille à l’attention des lecteurs, il ne s’agit pas d’explications de texte". Les mots de l’artiste sont plutôt des portes d’entrée de son univers, livrés en rythme. "Car le rythme, c’est le cœur de la musique." Ils donnent à voir des pensées qui l’ont traversé avant, pendant et après son travail de création.
Par exemple, en introduction aux pages consacrées au vana, il écrit : "L’oursin est un habitant discret des récifs qui aime sa tranquillité. Alors pour tenir à distance d’éventuels malotrus qui viendraient l’importuner, il a décidé de se laisser pousser des épines sur le dos. J’ai choisi de le représenter sans son armada de piques, nu en quelque sorte".
"Les scientifiques disent que c’est en fait son squelette. Il a l’aspect d’un coussin miniature, mais la fragilité d’une porcelaine d’orfèvre. Je m’en suis tenu à une représentation minimaliste laissant au spectateur le plaisir d’imaginer l’invisible."
Textes, photos et peintures s’adressent à tous. L’artiste, il le signale, a toujours eu pour premier spectateur sa fille s’exprimant avec "tout le sans filtre des enfants". Il conclue : "Je pense que c’est important de s’adresser au plus grand nombre."
Avec sa peinture, Bernard Berbille "raconte des histoires". Il a fait "tout plein de choses différentes", avant de se consacrer à la peinture sur tissu et à la réalisation de ses couleurs. Il manipule, mélange, teste des pigments naturels comme le charbon, la chaux, les écorces d’arbres, la rouille…
"Il faut savoir que cette pratique a toujours existé", rappelle Bernard Berbille. Aller en magasins et arpenter des rayons de peinture et pinceaux est une pratique plutôt récente dans l'histoire de la peinture.
Cette démarche façonne sa manière d’aborder les sujets et notamment le cocotier et le corail, actuellement traités dans l’exposition Panser le monde d’avant sans apprêt à la galerie Winkler. "Quand il te faut quatre jours pour fabriquer une couleur, tu ne peins pas comme quand il te suffit d’aller au magasin", détaille celui qui fabrique également quelques-uns de ses outils.
Une fois la thématique délimitée, l’artiste écoute les voix. "Prenons le corail, je me demande par exemple comment un surfeur peut voir cet organisme, comment un pêcheur, un homme de Dieu ou un plongeur peut le décrire. Leurs réponses m’inspirent et me guident."
Il peint sur des tissus qu’il teinte, ajoure, coud. La couture, "c’est le lien", glisse-t-il au passage. "C’est fort, symboliquement."
Ces derniers mois, Bernard Berbille, suivant ce processus général, s’est attaché à faire des tableaux simples, à toucher l’essentiel. Un objectif des plus difficiles à atteindre.
Des peintures et un livre
L’exposition coïncide avec la sortie d’un livre chez ‘Api Tahiti. Cet ouvrage, réalisé sous la direction de Riccardo Pineri, inaugure une nouvelle collection de la maison d’édition dédiée aux artistes contemporains. Intitulée Image d’Océanie, cette collection ne se présente pas sous la forme de livre d’art, elle se veut être un outil des artistes pour les artistes. Elle donne une visibilité à ceux qui les signent.
À propos de Bernard Berbille, Jean-Luc Bodinier de ‘Api Tahiti rapporte : "Quand j’ai vu son carnet, j’ai d’abord été intrigué par la matière, la texture". L’artiste réalise des carnets d’étude depuis toujours. Il y a un an et demi, il a eu le sentiment d’avoir obtenu un carnet abouti qu’il a voulu publier.
C’est ce carnet que l’éditeur a eu entre les mains. "Ensuite, poursuit Jean-Luc Bodinier, Bernard a expliqué son travail, ses recherches, sa philosophie." La rencontre s’est achevée sur le projet d’un livre qui vient tout juste de paraître. Il est disponible à la galerie.
"Attention, prévient Bernard Berbille à l’attention des lecteurs, il ne s’agit pas d’explications de texte". Les mots de l’artiste sont plutôt des portes d’entrée de son univers, livrés en rythme. "Car le rythme, c’est le cœur de la musique." Ils donnent à voir des pensées qui l’ont traversé avant, pendant et après son travail de création.
Par exemple, en introduction aux pages consacrées au vana, il écrit : "L’oursin est un habitant discret des récifs qui aime sa tranquillité. Alors pour tenir à distance d’éventuels malotrus qui viendraient l’importuner, il a décidé de se laisser pousser des épines sur le dos. J’ai choisi de le représenter sans son armada de piques, nu en quelque sorte".
"Les scientifiques disent que c’est en fait son squelette. Il a l’aspect d’un coussin miniature, mais la fragilité d’une porcelaine d’orfèvre. Je m’en suis tenu à une représentation minimaliste laissant au spectateur le plaisir d’imaginer l’invisible."
Textes, photos et peintures s’adressent à tous. L’artiste, il le signale, a toujours eu pour premier spectateur sa fille s’exprimant avec "tout le sans filtre des enfants". Il conclue : "Je pense que c’est important de s’adresser au plus grand nombre."
Rendez-vous
Exposition à la galerie Winkler jusqu’au 7 juillet. Entrée libre. Ouvert du lundi au vendredi de 9 heures à 12h30 et de 13h30 à 17 heures. Le samedi de 8h30 à midi.
Dédicace ce samedi 27 juin à Odyssey de 9 heures à midi.
Il y a trois ans, Bernard Berbille exposait à Moo boutique & gallery à Moorea. Il est de nouveau invité à y présenter son travail du 11 au 25 juillet. Vernissage le 11 juillet à 18 heures. En plus des peintures, l’artiste apportera des œuvres sur différents supports : coton, feuilles de manguier découpées…
Exposition à la galerie Winkler jusqu’au 7 juillet. Entrée libre. Ouvert du lundi au vendredi de 9 heures à 12h30 et de 13h30 à 17 heures. Le samedi de 8h30 à midi.
Dédicace ce samedi 27 juin à Odyssey de 9 heures à midi.
Il y a trois ans, Bernard Berbille exposait à Moo boutique & gallery à Moorea. Il est de nouveau invité à y présenter son travail du 11 au 25 juillet. Vernissage le 11 juillet à 18 heures. En plus des peintures, l’artiste apportera des œuvres sur différents supports : coton, feuilles de manguier découpées…