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Beaucoup d’impayés avant la Covid-19


Tahiti, le 16 juillet 2020 – L’impact de la crise sanitaire sur l’économie peut s’apprécier à la multiplication des impayés entre entreprises clientes et fournisseurs avant, pendant et après le confinement. Dans une note, l’IEOM fait le point sur ce phénomène dans les économies ultramarines. Pour la Polynésie, les impayés se sont surtout multipliés avant le confinement.
 
Dans une nouvelle note sur les effets de l’épidémie sanitaire sur les économies ultramarines, l’IEOM relèvent une "forte hausse des incidents de paiement (…) lors de la mise en place du confinement".

Boom pendant le confinement, recul après

Le phénomène a surtout sévi pendant le confinement et beaucoup moins après la fin de celui-ci avec des entreprises qui ont très probablement suspendu les paiements faute de visibilité sur la durée de l’arrêt de l’économie. Ainsi, "durant les 7 semaines en moyenne qu’a duré le confinement dans l’outre-mer, la moyenne hebdomadaire du montant des impayés progresse aussi bien par rapport aux semaines de 2020 précédant le confinement (+64,9 %) que par rapport à la même période de 2019". Cependant, "depuis le début du déconfinement (qui intervient le 20 avril en Nouvelle-Calédonie, le 27 avril à Saint-Pierre-et-Miquelon, le 29 avril en Polynésie française et le 11 mai partout ailleurs, à l’exception de Mayotte), la moyenne hebdomadaire des incidents de paiement s’inscrit en net recul (-68,7 %) par rapport à la période de confinement (et même par rapport aux semaines de 2020 précédant le confinement)". Un constat de recrudescence des impayés à compter de fin mars qui souffre d’exceptions dans le Pacifique Sud.

En Polynésie, la crise avant la crise ?

L’IEOM relève ainsi que "de façon similaire à la Nouvelle-Calédonie, le confinement en Polynésie française a duré moins longtemps que dans le reste de l’Outre-mer (du 20 mars au 29 avril) et les incidents de paiement ont progressé avant la mise en place du confinement". Entre janvier et mars, le montant moyen d’impayés était de 9,1 millions de Fcfp par semaine avec des pics au-delà de 25 millions de Fcfp. Avec la mise en place des restrictions sanitaires fin mars, les impayés chutent de 25%. Une fois le confinement levé, la reprise de l’activité économique a permis de réduire ces incidents de paiement contrairement à certains DOM et TOM.

Des chiffres qui pourraient laisser suggérer une bonne résistance de l’économie polynésienne pendant le confinement par rapport à des départements d’outre-mer comme la Martinique, la Guadeloupe ou la Réunion où les impayés flambent pendant la même période. Mais l’IEOM relève aussi que les niveaux observés sur le fenua sont nettement plus élevés que ceux connus l’année dernière. En Polynésie, « le montant des incidents de paiement a cependant plus que doublé (+144,3 %) pendant le confinement par rapport à la même période de 2019 ». Une économie polynésienne qui souffrait donc déjà avant l’arrivée de l’épidémie.
 

Rédigé par Sébastien Petit le Jeudi 16 Juillet 2020 à 10:47 | Lu 1868 fois