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Barack Obama en Australie mi-novembre : la sécurité régionale en bonne place


Barack Obama en Australie mi-novembre : la sécurité régionale en bonne place
CANBERRA, mardi 8 novembre 2011 (Flash d’Océanie) – La visite en Australie du Président américain Barack Obama, prévue les 16 et 17 novembre 2011, devrait être largement dominée par des problématiques de sécurité dans la région Asie-Pacifique, a révélé lundi l’ambassadeur américain en poste à Canberra, Jeffrey Bleich.
Le déplacement officiel de M. Obama en Australie interviendra sur fonds de soixantième anniversaire du pacte stratégique de défense « ANZUS » liant l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
Outre son passage dans la capitale fédérale Canberra, où Il devrait aussi prononcer un discours devant les deux chambres réunies du Parlement australien, M. Obama devrait aussi se rendre à Darwin (extrême Nord du pays).
Mais selon M. Bleich, qui s’en ouvrait à la radio nationale publique ABC, les défis auxquels est confrontée la région Aie-Pacifique dans son ensemble, en matière de sécurité régionale notamment au plan alimentaire, seront bien placées dans la hiérarchie des dossiers abordés.
« On a deux milliards de personnes à venir en plus sur la planète au cours des quarante années à venir, et une grande d’entre eux se trouveront dans la région Asie-Pacifique. De toute évidence, ça va mettre une énorme pression sur l’alimentation, l’eau et l’énergie », a déclaré le diplomate.
Julia Gillard, la Premier ministre australienne (travailliste), en annonçant cette visite, avait souligné son caractère « historique », au regard du soixantième anniversaire de l’alliance australo-américaine, mais aussi du dixième anniversaire des attaques du 11 septembre 2011.
Avant M. Obama, son prédécesseur George W Bush, sous un précédent gouvernement conservateur australien dirigé par John Howard, avait été invité à s’exprimer devant les élus des deux chambres australiennes.
Le discours de M. Obama devrait avoir lieu le 17 novembre 2011, jour durant lequel les deux chambres (la Chambre des Représentants et le Sénat) seront convoquées en séance extraordinaire, spécialement pour l’occasion.
Dans un communiqué, le porte-parolat de la Maison Blanche avait précisé que ce déplacement en Australie comporterait notamment comme temps fort la participation du Président américain aux cérémonies commémorant le soixantième anniversaire.
Ce pacte, dont la composante « NZ » (néo-zélandaise) avait été longtemps en sommeil, ces vingt cinq dernières années, en raison de la politique anti-nucléaire de Wellington, a donné ces derniers mois des signes de renaissance, à la faveur d'un réchauffement sensible des relations entre la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, y compris au plan militaire.
Fin 2010, la Secrétaire d’État Hillary Clinton, au cours d’une tournée notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, avait de fait officialisé ce réchauffement.
Selon les termes de Washington, cette semaine, le pacte ANZUS « joue un rôle critique dans la sécurité de la région Asie-Pacifique tout entière ».
Quant à l’Australie, Washington considère ce pays comme « parmi les plus proches alliés des États-Unis ».
Nos troupes ont servi ensemble et avec bravoure en Afghanistan et dans des zones de conflit à travers le monde », rappelle la Maison Blanche.
Côté australien et en réaction, la Première ministre Julia Gillard a déjà salué cette annonce et vu dans cette visite de Barack Obama « une occasion importante de renouveler nos liens étroits et faire avancer nos objectifs communs », y compris aux plans économique et l’important dossier de la transition en Afghanistan.
Mme Gillard se trouvait en déplacement officiel aux États-Unis début mars 2011.
Elle avait alors rencontré le Président américain et avait répondu à une invitation au Congrès, devant lequel elle s’est exprimée.
En juin 2010, une annonce de déplacement du Président Obama en direction de l’Océanie n’avait pas pu se concrétiser, en raison de la crise de la marée noire au large de la Louisiane.
La visite présidentielle devait alors inclure l’Indonésie (où M. Obama a passé une partie de son enfance), l’Australie et le très stratégique territoire océanien de Guam.
Une première annonce présidentielle avait été faite au mois de mars 2010.
La visite avait ensuite été reportée, le Président Obama ayant choisi de se consacrer pleinement aux affaires intérieures et au dossier de la réforme du système américain de santé publique.
Cette fois-ci, la visite du Président Obama en Australie devrait intervenir dans la foulée d’un déplacement d’abord à Hawaii, à l’occasion d’une réunion régionale des pays membres de l’APEC (Association pour la Coopération Économique en Asie-Pacifique).
Après l’Australie, M. Obama se rendra en Indonésie, pour participer au sommet des pays de l’Asie du Sud-est, qui doit avoir lieu à Bali.

Washington affiche son retour dans le Pacifique insulaire

Au plan des affaires régionales touchant toute la zone Pacifique, Washington a ces derniers mois multiplié les annonces indiquant une volonté de travailler plus étroitement avec la Nouvelle-Zélande et non plus seulement avec l’Australie, sur des questions d’intérêt mutuel.
Les États-Unis ont aussi, tout dernièrement, matérialisé cette volonté de réengagement avec le Pacifique par une tournée-marathon (de fin juin à début juillet 2011) qualifiée de « sans précédent » de la part du Sous-secrétaire d’État Kurt Campbell, en charge des affaires du Pacifique dans plusieurs États océaniens (Samoa, Tonga, îles Salomon, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Palau, États Fédérés de Micronésie, îles Marshall).
Les États-Unis viennent d’achever par ailleurs la dernière édition de leur exercice annuel « Pacific Partnership » en mode humanitaire et en interopération avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, ou encore les forces françaises basées en Nouvelle-Calédonie, mais aussi des forces du Canada, d’Indonésie, du Japon, de Malaisie.
Cet exercice, pour sa version 2011, a concerné Tonga, Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et les États Fédérés de Micronésie.
Lors du sommet annuel des dirigeants des États membres du Forum des Îles du Pacifique (FIP), à Auckland, du 6 au 9 septembre 2011, la délégation américaine était d’une importance sans précédent : une cinquantaine de personnes, conduites par Secrétaire d’État adjoint Thomas Nides.
Cette participation a aussi été assortie de plusieurs annonces soit d’enveloppes d’aides, soit d’initiatives de partenariat avec des pays ou des organisations régionales du Pacifique (Communauté du Pacifique et Programme Régional Océanien pour l’Environnement, SPREP).
Cette quarante-deuxième édition du sommet annuel des dirigeants du FIP a aussi été perçue comme marquant le retour d’une présence réaffirmée des États-Unis dans le Pacifique.
En guise de reconnaissance de ce retour, un chapitre du communiqué final des dirigeants océaniens, consacré aux trois territoires américains du Pacifique (Samoa américaines, Guam et Marianne du Nord), leur octroie désormais le statut d’observateurs, en plein accord et avec le soutien de Washington.

« rôle vital et important » des États-Unis et de ses territoires dans le Pacifique

Dans ce communiqué final, les dirigeants océaniens ont motivé cette « invitation » pour ces trois territoires à rejoindre la famille océanienne par ce qu’ils appellent une reconnaissance du « rôle vital et important joué par les États-Unis et ses territoires dans le Pacifique ».
Dans un communiqué, mercredi 7 septembre 2011, le gouvernement américain tentait de synthétiser son engagement dans cette région en évoquant non seulement des programmes d’adaptation aux changements climatiques, mais aussi une initiative directement liée au passé américain dans le Pacifique, à l’occasion de la guerre éponyme : un programme de déminage et de récupération des vestiges de la seconde guerre mondiale, que ce soit en Mélanésie (îles Salmon, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu) ou en Micronésie.
Des opérations similaires avaient eu lieu ces dernières années notamment en Nouvelle-Calédonie (importante base militaire américaine durant la Guerre du Pacifique), en coopération avec l’armée française sous le nom de code « Lagoon MinEX ».
La coopération entre puissances régionales et militaires devrait aussi continuer son expansion, en particulier autour d’un axe désormais quadripode : France, Australie, Nouvelle-Zélande et États-Unis.
Depuis fin 1992, la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dans le cadre d’un accord baptisé logiquement « FRANZ », coopéraient déjà en matière d’aide aux populations insulaires riveraines frappées par des catastrophes naturelles.
Mais la version « FRANZUS », qui fusionne le « FRANZ » et l’ANZUS », devrait désormais coordonner les actions en matière de surveillance des eaux du Pacifique, où les activités de pêche illicite et non signalée vont grandissant.
Côté américain, les moyens seront ceux, maritimes et aériens, des Garde-côte basés à Hawaii et qui, en marge du sommet du Forum à Auckland, ont aussi fait l’objet de signatures bilatérales avec des États comme Nauru et Tuvalu.
Un autre accord en matière de lutte contre la pêche illicite avait été signé quelques jours auparavant avec l’Union Européenne.
Les autres volets de l’aide américaine à venir dans le Pacifique concernent aussi les droits des femmes, la sécurité alimentaire et les célèbres volontaires américains du « Peace Corp ».

La Chine ? Un partenaire avant tout…

Thomas Nides, en marge du Forum d’Auckland, avait toutefois tenu à insister sur le fait qu’en matière d’influence dans la région Pacifique, et même si la délégation américaine en Nouvelle-Zélande a été forte d’une bonne cinquantaine de personnes, les États-Unis se considéraient avant tout comme des « partenaires », au même titre que… la Chine, qui a elle aussi participé au traditionnel « dialogue post-Forum » avec les pays de cette région.
« Nous sommes tous ici avec le même objectif : celui de montrer notre soutien aux îles du Pacifique », a martelé le responsable américain.
La Chine, elle, était représentée par une demi-douzaine de responsables gouvernementaux, dont le Vice-ministre des affaires étrangères Cui Tiankai.
M. Cui avait fait un crochet, juste avant de se rendre en Nouvelle-Zélande, par Fidji, où il a participé à une session de dialogue bilatéral avec le gouvernement post-putsch du Contre-amiral Franck Bainimarama.
Depuis le putsch du 5 décembre 2006, conduit par le Contre-amiral, Fidji est toujours exclu du FIP depuis mai 2009, pour cause de non retour rapide à la démocratie.
Au cours des cinq dernières années, les relations entre Fidji et la Chine ont connu une embellie sans précédent.
Washington et Suva ont ouvert ces derniers mois à Suva leurs deux plus grosses ambassades dans le Pacifique insulaire.

Rédigé par PAD le Mardi 8 Novembre 2011 à 05:47 | Lu 985 fois