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Avenue Bruat : hommage au résistant Jean Moulin

C'est une première en Polynésie, mais également sur le plan national. Le Président de la République, François Hollande, avait demandé à toutes les instances représentatives de l'Etat, de célébrer le 70ème anniversaire de la mort de Jean Moulin, grand héros de la résistance française pendant la 2ème guerre mondiale. A Tahiti, l'office a été célébré ce vendredi matin, au monument aux morts, Avenue Bruat, en présence de personnalités de l'Etat et du Pays.


Avenue Bruat : hommage au résistant Jean Moulin
Les grands noms ne s'oublient pas. Encore moins ceux de grands hommes devenus des héros à un moment de l'histoire de leur pays. Jean Moulin était de ceux-là. Figure emblématique de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale, son courage et sa détermination lui ont permis de combattre l'ennemi. À lui seul, il a su organiser la résistance française au sein du CNR (Conseil National de la Résistance), forte d'environ 200 000 "combattants de l'ombre" . Jean Moulin avait fait, de la lutte contre l'occupation, son sacerdoce. C'est en ce sens que l'actuel Président de la République, François Hollande, a fait suivre la consigne à toutes les préfectures et Haut-commissariats de Territoires et Collectivités d'Outre-mer, de célébrer le 70ème anniversaire de la mort de ce grand homme. En Polynésie, le Haut-Commissaire, Jean Pierre Laflaquière, accompagné de personnalités du Pays, telles que Jean Christophe Bouissou et Patrick Galenon, avaient déposé une gerbe, sur le perron du monument aux morts de l'avenue Bruat. Instant rempli d'émotions visible notamment sur les visages des anciens combattants, représentés par leur chef Philippe Leydet, venus assister à l'office. Mais, pour la nouvelle génération, qui était donc cet homme "qui savait tout, mais qui ne disait rien." ?

Crédit photo : http://assets2.filmsdocumentaires.com
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De l’enfance aux études.

Jean Moulin est né le 20 juin 1899, à Béziers, au sein d’une famille d’universitaires. Il grandit dans l’insouciance de l’enfance, durant laquelle il montre de fortes aptitudes de dessinateur. Ayant obtenu son baccalauréat en 1917, il suit des études de droit à l’université de Montpellier, tout en travaillant au cabinet du préfet de l’Hérault.

En pleine guerre mondiale, il est mobilisé et ainsi contraint d’interrompre ses études. Mais l’armistice est signé avant son premier combat, ce qui lui permet de reprendre son cursus et ses activités dès la fin de l’année 1919. Il obtient sa licence de droit en 1921.

Une carrière administrative qui commence tôt.

Très jeune, Jean Moulin entretient une profonde passion pour la politique. Socialiste engagé, son père n’est sans doute pas étranger à un tel sentiment. En effet, il influe grandement sur les conceptions politiques de son fils et l’amène sur la voie républicaine. Particulièrement impliqué dans l’organisation du pays, Jean Moulin devient, dès 1925, le plus jeune sous-préfet de France, à Albertville, puis à Châteaulin.

Déterminé et passionné, Jean Moulin s’investit dans ses fonctions et dans ses opinions politiques. Il devient chef du cabinet du Ministère de l’Air du Front populaire en 1936. Ainsi, au cours de la guerre d’Espagne, il n’hésite pas à soutenir les républicains. Ses qualités et son dévouement lui valent d’être nommé préfet d’Aveyron en 1937. Une fois de plus, il est le plus jeune français à assurer ce type de fonctions.

Premiers pas dans la Résistance.

En juillet 1939, Jean Moulin est nommé préfet de Chartres, peu de temps avant l’invasion du pays par les Allemands. Dès le début de la guerre, il demande à combattre pour la France en tant que sergent de réserve. Toutefois, il se heurte au refus de l’administration, qui le maintient à la préfecture.

La France est envahie le 10 mai 1940 et Jean Moulin s’efforce de maintenir le calme en Eure-et-Loir. En tant que préfet, il va bientôt devoir faire un choix déterminant. En effet, en juin 1940, les nazis lui soumettent une déclaration selon laquelle un groupe de tirailleurs sénégalais appartenant à l’armée française aurait commis des crimes graves. Conscient de l’innocence des accusés, Jean Moulin refuse de signer le document.

Ayant osé tenir tête à l’occupant, il est battu puis emprisonné. Son refus de collaborer l’amène à commettre un acte qui témoigne de son courage et de sa détermination : il tente de se trancher la gorge à l’aide d’un bout de verre. Il échappe à la mort de justesse, puis est révoqué par le gouvernement de Vichy en novembre 1940. C’est à cet instant qu’il fait concrètement ses premiers pas dans la Résistance.

Crédit photo : Facebook.com
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Le général de Gaulle lui donne une mission cruciale : unifier la Résistance.

Convaincu de son devoir de lutte contre l’occupant, il se rend à Londres pour rencontrer le général de Gaulle, en 1941. Les deux hommes ne tardent pas s’accorder leur confiance et Jean Moulin se voit confier la lourde tâche d’unifier la Résistance dans le Sud de la France.

Assuré d’un soutien matériel essentiel, il rejoint le pays dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il prend différentes identités, dont celles d’un agriculteur et d’un directeur de galerie d’art. Aux prix de grands efforts, il tente de rallier les différents mouvements de résistance entre eux et sous l’autorité du Général. Dans un premier temps, il contacte tous les chefs des différents mouvements de résistance. Ensuite, il s’efforce, après avoir créé l’Armée secrète (AS), de mettre en place différents services : parachutage, information, presse, transmissions, comité général d’études, noyautage des administrations publiques…

Durant cette période, il semble que sa volonté et son courage aient naturellement pris le pas sur la fatigue. Doté d’une énergie inépuisable, il parvient encore à réunir les trois grands mouvements de résistance français, à savoir Combat, de Henri Frenay, Franc-Tireur, de Jean-Pierre Levy et Libération-Sud d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Il les rassemble au sein du Mouvements Unis de résistance (MUR). Toutefois, les conflits entre différents chefs résistants ne lui facilitent la tâche.

Après un bref retour à Londres au début de l’année 1943, où il rend son rapport au Général De Gaulle, il est ensuite chargé de mettre en place le Conseil national de la Résistance (CNR). Il s’agit en fait de réunir toutes les organisations (mouvements, partis politiques et syndicats) sous une même entité politique. C’est Jean Moulin lui-même qui en prend la présidence.

De la trahison à la torture, il ne dénoncera jamais.

La première réunion du CNR se déroule le 27 mai 1943, à Paris. Mais les conflits au sein de la Résistance ne s’atténuent pas. Certains espèrent même pouvoir évincer Jean Moulin. Lorsque le chef de l’Armée secrète, le général Delestraint, est arrêté par l’occupant au début du mois de juin, Jean Moulin organise en urgence une réunion des responsables militaires à Caluire, afin de s’organiser en l’absence du malheureux.

Le 21 juin 1943, la Gestapo envahit le lieu de rassemblement et arrête tous les participants. La trahison, ou dénonciation, semble évidente. Jean Moulin est emprisonné à Lyon et torturé pendant plusieurs jours. Malgré les souffrances abominables qu’il endure, jamais il ne donnera une quelconque information sur le mouvement qu’il a mis en place. Il meurt lors de son transfert en Allemagne, le 8 juillet 1943.

Sans chercher la gloire ou une quelconque reconnaissance, Jean Moulin a lutté corps et âme pour libérer sa nation du joug nazi. Jusqu’à son dernier souffle, il a mené une résistance autant psychique que physique. Ses cendres reposent au Panthéon depuis 1964 et son combat héroïque reste à jamais ancré dans l’Histoire. D'ailleurs André Malraux ministre de la culture à cette époque prononça un discours solennel où la vie du "camarade Moulin" fut passée en revue. Et parmi les invités de prestige, le général de Gaulle en personne, très ému par les paroles du ministre, mais plus certainement par les souvenirs d’un frère d’armes.

TP

Sources d' informations : Wikipedia, www.memorialjeanmoulin.fr et communiqué de presse du Haut-Commissariat de la Polynésie française.

Teie te 'aito tu'iro'o ra o Jean Moulin tāne, ma te mau matahiti 42.
Teie te 'aito tu'iro'o ra o Jean Moulin tāne, ma te mau matahiti 42.
Āroa Bruat : 'ōro'a fa'aha'amana'ora'a iā Jean Moulin, te fa'ehau pāto'i rahi nō farāni

I tō tātou nei fenua, 'aita ihoa te i'oa o Jean Moulin e fa'ahiti pinepine hia nei. Noa atu ra, 'ua fa'atupu hia i tetahi 'ōro'a fa'aha'amana'ora'a i teie 'aito, 'ō na o tei 'aro i te mau fa'ehau nō te pūpū "nazi" i arata'i hia e Adolf Hitler i tō na tau. I roto i tō na orara'a, 'ua riro o Jean Moulin tāne 'ei ti'a 'āpī roa a'e e ha'a ana nō te hau nui. I taua tau ra. 'Ua fanau hia 'oia i te 'oire nō Béziers, i te 20 nō tĪunu 1899 ra. I te noa'ara'a hia i tā na parau tū'ite BAC i te 17 ra'a o tō na matahiti, i ō ai 'oia i te fare ha'api'ira'a tuatoru nō Montpellier. I tetahi pae, te rave ato'a ra 'ōna i te 'ohipa i te Fare Tāvana Rahi no te tuha'a fenua ra Herault.

Tupu atu ra te tama'i mātāmua. 'Aita ra 'ōna i tono hia atu i ni'a i te tahua tāma'i, i tārima mai nei te mau hau ato'a i te hō'ē parau fa'aāu fa'a'orera'a i te tāma'i. Mea nā reira o Jean Moulin i te ho'i fa'ahoura'a atu i tā na tau fare ha'api'ira'a. I te matahiti 1921, roa'a ai i tā na parau tu'ite tuatoru i te pae o te ture. Maha matahiti i muri mai, riro atu ra teie taure'are'a 'ei mono Tavana Rahi ( sous-préfet). 'ō na te ti'a 'āpī roa a'e nō te fenua farāni, o tei amo i teie tōro'a i te 'oire rahi ra o Albertville. Te rave ato'a ra 'oia i te hō'ē 'ē'a mau nō te parau o te pōritita e au hia nā na. Tō na pae ? te pūpū Repūpirita . Nō roto teie hia'ai tō na, i te fa'aterera'a o tō na metua tāne.

I te matahiti 1937 ra, 'ua āmo 'ō na i te ti'ara'a Tavana Rahi nō te tuha'a nō Aveyron. I reira ato'a, 'ō na te ti'ara'a 'āpī roa a'e o tei amo i taua tōro'a ra. E piti matahiti i muri mai, 'ua nōmino hia 'oia 'ei Tāvana Rahi nō te tuha'a o Chartes. i te taera'a mai te nu'u purutia i taua tuha'a fenua ra, 'ua fa'ahepo i te mau 'ōfitīe SS iā na i te tārima i tetahi parau piahia o te fa'ahapa nei i te mau fa'ehau 'ere'ere i tihepū hia e te hau farāni, i te ravera'a i tetahi mau 'ohipa 'i'ino. Teie ra, 'aita o Jean Moulin i tārima, nō tō na 'ite i te huru o tō mau fa'ehau nei, 'aita rātou i rave i te mau 'ohipa i pari hia nei.

I mua i tō na huru 'eta'eta, 'āfa'i hia 'oia i te fare tāpe'ara'a. I reira, taparahi noa hia 'ōna nō tō na tu'utu'u 'orera'a i mua i te mau anira'a a te mau fa'ehau SS. Hiti mahuta iho nei tō feiā a'e ra i te 'itera'a iā Jean Moulin i te tāpūra'a 'ōna i tō na iho arapo'a. Fa'atata roa i te pohe, 'aua'e rā 'aita. 'Ua ti'avaru hia 'oia e te Fa'aterera'a hau a Vichy tāne, i 'ere ai i tā na 'ohipa. I te matahiti 1941, fārereira'a tei tupu i rotopū iā na 'e te tenerara de Gaulle i te fenua peretāne. I tō taime ra, 'ite atu ra o Jean Moulin i te mau ravera'a e tano 'ia rave nō te 'aro i te nu'u purutia. Te anira'a a de Gaulle tāne : 'ia tāhō'ē hia i te mau pūpū tāponi i te pae 'apato'erau, o rātou o tē 'aro nei i te nu'u purutia. E tuha'a 'ohipa huru teimaha ri'i teie, noa atu ra, 'ua pāhono atu ihoa o Jean Moulin ma te "ē!". Mai i na reira, ho'i mai ra 'ōna i te fenua Farāni.

I rotopū i te mau matahiti 1940 haere roa atu i te 43, mau tauto'ora'a rahi o tā teie ta'ata i rave. Nā muaroa, 'ua fa'a'ue hia 'oia i te ha'amau i te hō'ē pūpū 'āmui pi'i hia CNR (Conseil National de la Résistance). Te aura'a, i roto i teie pūpū 'āpī, te vai ra te mau huru pūpū ato'a, mai te mau aupūpū ānei, te mau tā'atira'a, te mau 'eihoara'a e rau noa atu ā, nō te 'āmui i tō rātou pūai i mua i te 'ēnemi. I tō na pae, e pāturu nei te hau Peretāne i te CNR, ma te tono atu i te moni, te mau mauiha'a pupuhi, te mā'a 'e tetahi atu mau mea nō te fa'a'ōhiera'a i te mau fa'anahora'a tōtoāra'a i te nu'u purutia. 'Ua 'ite ato'a hia i tetahi mau ti'a nō tō tātou nei fenua. 'Ua ō rātou i roto i teie mau ravera'a.

Terā ra, 'aita ato'a i maoro roa, ha'amata atu ra i te mau 'āmahamahara'a i roto noa ihoa i tō pūpū nei. Tupu ato'a i te mā'ino'ino o vētahi mau ti'a fa'atere nō te mau pūpū iā Jean Moulin. 'Imi hia tetahi rāve'a nō te tihāti iā na. 'Aita ra i manuia. I te harura'a hia i te tenerara Delestraint, hō'ē o te mau fa'atere nō te CNR, 'ua fa'atupupu 'oi'oi noa o Jean Moulin i tetahi putuputura'a i tā na feiā nō te hōro'a i tā na mau rēni arata'ira'a, noa atu ā 'aita fa'ahou te tenerara Delestraint.

I te 21 nō tiunu i te matahiti 1943, fariū mai ra te mau mūto'i a te piha GESTAPO, i te vāhi te i reira teie 'ohipa i te fa'atupura'a hia. Tono roa hia atu o Jean Moulin i te 'oire ra nō Lyon. I reira, hāmani 'ino noa hia 'ōna : tāparahi, poiha, te pō'ia e te vai atu ra. 'Aita ra i tō na reo i ta'i noa a'e, i hōro'a hō'ē noa a'e i'oa o tō na mau hoa. 'Ua 'ite ihoa 'oia ē, mai te peu e fa'a'ite 'ōna 'ovai 'o mea, 'o mea , e tūma hia i te parau o teie pūpū i ha'amau hia e ana, te CNR. Tae roa i te hōpe'ara'a, 'aita ihoa. Māu'a noa te taīme o te mau 'ōfitīe purutia. I te 8 nō tiurai 1943 ra, te 'āfa'i hia ra 'oia i te fenua purutia. Tei reira 'ō na i te 'ōnohira'a atu iā na. Mai i taua taime ra, 'ua riro o Jean Moulin mai i te hō'ē taipē nō te mau ta'ata ato'a o tei 'ore i fa'ati'a nā te tahi atu hau 'e'e e haere mai e fa'atere iā rātou.

TP

Rédigé par TP le Vendredi 21 Juin 2013 à 09:44 | Lu 897 fois