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Avec son programme Sophia, la Sécu veut faire reculer le diabète


Avec son programme Sophia, la Sécu veut faire reculer le diabète
PARIS, 21 fév 2013 (AFP) - Trois millions de diabétiques, 7% de malades supplémentaires par an: face au fléau, la Sécu a affiché jeudi les résultats positifs de son programme Sophia auquel ont déjà adhéré 226.000 Français.

Expérimenté en 2008 dans 10 départements, le programme, gratuit, qui fait actuellement l'objet d'une campagne publicitaire, est progressivement généralisé à l'ensemble du territoire.

Sophia consiste principalement en un service de "coaching" téléphonique, assuré par 140 infirmiers et infirmières (270 à la fin 2013), recrutés en interne par l'assurance maladie qui s'assurent du suivi du traitement des adhérents, en liaison avec les quelque 56.000 médecins qui participent au programme.

Ce service est bien reçu par ses bénéficiaires, assure l'assurance maladie. "Quand les gens sentent qu'on s'occupent d'eux, ils sont contents", a commenté devant la presse son directeur, Frédéric van Roekeghem.

Les diabétiques éligibles au programme sont au nombre d'1,8 million. Atteints de diabète de type 1 (sous insuline) ou de type 2 , ils doivent être âgés de plus de 18 ans et pris en charge à 100% par le régime général d'assurance maladie au titre des affections de longue durée (ALD).

L'assurance maladie affiche un objectif de 350.000 adhérents à Sophia pour la fin de 2013 et, en fait, espère dépasser les 400.000.

Selon les premières études effectuées sur la période 2009-2011, les adhérents ont "à caractéristiques égales, des dépenses de soins moins élevées que la population témoin, qu'il s'agisse des dépenses de soins de ville ou d'hospitalisation", assure l'assurance maladie, précisant qu'elle étendra par la suite le même type de programme pour les asthmatiques.

Le programme Sophia est fondé sur le volontariat de l'adhérent, ce qui signifie que les malades précaires et moins informés n'y participeront pas, font valoir certains critiques.

"C'est comme cela que se creusent les inégalités de santé", a estimé pour l'AFP le docteur Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG France qui soutient le programme Azalée.

Ce programme, aux moyens plus modestes, et d'ailleurs soutenu par l'assurance maladie, consiste à faire intervenir dans des cabinets médicaux ou pluridisciplinaires des infirmières (une cinquantaine actuellement, le double prévu fin 2013) pour s'occuper du dépistage et du suivi des patients diabétiques, en liaison avec le médecin, mais en vis-à-vis avec les patients et non par téléphone.

Selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) de 2012 le diabète est devenu la plus importante des ALD et représente 13 milliards d’euros des dépenses de l’Assurance maladie.

Rédigé par AFP le Jeudi 21 Février 2013 à 07:32 | Lu 579 fois