Tahiti Infos

Australie: Décès en série à la suite d’interventions policières


Australie: Décès en série à la suite d’interventions policières
CANBERRA, lundi 16 avril 2012 (Flash d’Océanie) – Le débat concernant les violences policières en Australie a été relancé ces derniers jours à la suite du décès d’une demi-douzaine de personnes mortes à la suite d’interventions qui, pour certaines, ont impliqué l’usage de pistolets à électrochoc Taser.
Dernier incident en date : dimanche soir, au Sud de Brisbane, dans la petite localité agricole de Tenterfield (État de la Nouvelle-Galles-du-Sud), un homme a été abattu après que son attitude ait été jugée menaçante par les forces de l’ordre, appelées pour intervenir dans une affaire d’agression aux alentours de vingt heures locales (GMT+10).
Selon la police, l’homme brandissait une arme blanche avec laquelle il avait « menacé » les forces de l’ordre, rapporte lundi la radio nationale publique.
L’équipe sur place a d’abord fait usage d’un pistolet Taser avant de faire feu sur le suspect.
Une enquête en interne a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce décès, a annoncé la police d’État.
Toujours ce week-end, dimanche soir, deux policiers ont été blessés dans le cadre d’une intervention dans le quartier de Strathfield (Sydney), où un forcené s’était retranché.
Le forcené aurait notamment brandi une barre à mine et lacé des projectiles divers, décrits comme étant des assiettes.
La police a là aussi évoqué un individu de 41 ans armé d’un « couteau », qui a été maîtrisé à grand renfort de décharges de pistolet électrique Taser.
Le 12 avril 2012, au Novotel Langley de la ville de Perth (Sud-ouest de l’Australie), la police est aussi intervenue en réponse à un appel concernant un forcené ayant entrepris de briser les vitres de sa chambre, où il s’était ensuite barricadé.
L’individu avait ensuite été retrouvé au sol, après avoir provoqué un début d’incendie et s’être ensuite apparemment précipité par la fenêtre.
Malgré les témoignages de personnes sur place ayant fait état de coup de feu, la police locale a formellement démenti cette version en insistant sur le fait qu’il n’avait été fait usage d’aucune arma ni de munitions.
L’inspection des services de a police de l’État de l’Australie occidentale a déclaré avoir ouvert une enquête en interne.
Toujours à Perth, dans la banlieue Nord de cette ville, jeudi 12 avril 2012, une femme a trouvé la mort à la suite d’une collision de son véhicule avec une voiture de police, apparemment engagée dans une poursuite avec le conducteur d’une voiture présumée volée.
La fille de la victime, âgée de 16 ans, ainsi que deux agents de police, ont été brièvement hospitalisés.
Le 25 mars 2012, dans un centre commercial de Parramatta (Ouest de Sydney), un jeune homme de 35 ans a été abattu par un officier de police dans des circonstances restant encore à élucider, mais qui auraient impliqué une poursuite en voiture (après un vol de véhicule) et une résistance à interpellation.
Les témoins ont d’abord fait état d’au moins cinq coups de feu tirés au cours de la phase finale de ce mortel affrontement, en plaine galerie marchande.

Polémique décès d’un étudiant brésilien

Le décès le plus retentissant de ces trente derniers jours concerne néanmoins un ressortissant brésilien, Roberto Laudisio Curti, étudiant de 21 ans qui se trouvait à Sydney depuis plusieurs mois pour y apprendre l’anglais.
Le 18 mars 2012, pris en chasse par la police, appelée à Pitt Street aux aurores pour une affaire de vol à l’étalage dans un magasin du quartier, ce jeune Brésilien aurait pris la fuite, puis aurait été d’abord aspergé de gaz urticant au poivre avant d’être ciblé par un Taser.
L’affaire avait fait grand bruit et suscité des réactions de la part du gouvernement brésilien.
Les funérailles ont eu lieu ce week-end au Brésil, à Sao Paulo, en présence de la famille et des proches.
La semaine dernière, à Sydney, dans le cadre de l’enquête, il a été procédé à une reconstitution sur les lieux.
Le médiateur de l’État de Nouvelle-Galles-du-Sud a été saisi de ce dossier et devrait rendre un rapport aux autorités.

Juste après cette affaire, la police de l’État de la Nouvelle-Galles-du-Sud publiait promptement un rapport censé faire la preuve que le nombre de cas d’usage de pistolets Taser par les forces de l’ordre avait en fait diminué depuis la mise en service de ces armes dans cet État.
Selon ce rapport, il a été fait usage de ce pistolet 881 fois en 2011, contre 1.151 fois l’année précédente, a soutenu Alan Clarke, adjoint au chef de la police, qui a aussi souligné que dans la plupart des cas, même si cet instrument avait été dégainé, il n’avait pas été déclenché.
L’officier de police place le taux de déclenchement de cette arme aux alentours de trente pour cent.
« La seule présence du Taser est le plus souvent suffisante pour résoudre les situations », assurait-il alors.

pad

Rédigé par PAD le Dimanche 15 Avril 2012 à 22:18 | Lu 971 fois