Tahiti Infos

Audience, publicité, reprises: la radio filmée devient incontournable


Audience, publicité, reprises: la radio filmée devient incontournable
PARIS, 25 avr 2013 (AFP) - Audience supplémentaire, revenus publicitaires additionnels, reprises à la télévision : la radio filmée est le nouvel axe de développement stratégique pour les stations, alors que la 4G va décupler les possibilités vidéo de l'internet mobile.

Les journalistes et animateurs de radio ne pourront bientôt plus présenter leurs émissions en t-shirt ou sans se donner un coup de peigne.

Apparues il y a quelques années, les caméras se généralisent dans les studios radio des grandes stations, à l'image de RTL qui va diffuser en direct et en vidéo sa tranche 7H-12H30 sur internet dès le 29 avril.

Comme ailleurs, l'image fait évoluer les habitudes et la façon de se tenir derrière le micro bien que tout le monde s'accorde à dire que "ce n'est pas de la télé mais de la radio filmée".

"Oui, ça change des choses. Au début, on se regarde, on se dit +attention, je suis mal rasé+. Avant, j'avais le tic de manger les petites peaux autour des ongles pendant que l'invité parlait, maintenant, j'évite. J'enlève aussi mes lunettes car on m'a dit que je passais mieux sans", explique à l'AFP Frédéric Rivière, présentateur à RFI qui filme l'invité du matin depuis octobre 2009.

"C'est de la coquetterie, mais ça ne dure qu'un temps. Après, on n'y pense plus et puis ça ne change pas la rythmique, la façon dont je conduis l'interview", ajoute celui qui considère la vidéo comme "un enrichissement qui donne de la visibilité".

La visibilité, c'est justement un des avantages mis en avant par les partisans de la vidéo. Les petites phrases ou les dérapages des invités des matinales, désormais systématiquement filmés, sont immédiatement repris sur les chaînes d'information en continu, dans les JT et sur internet, avec le logo de la station en toile de fond. Plus les images sont reprises, plus la radio est citée par les autres médias.

Outre la notoriété, la radio filmée, en direct ou en différé, est une source de revenus additionnels, selon les responsables des différentes radios interrogés.

Audience supplémentaire

Les vidéos vues sur le net sont souvent précédées (pré-roll), suivies (post-roll) ou entrecoupées (mid-roll) d'une publicité fixe ou animée. Ces formats, visionnés par un public souvent jeune et actif, suscitent l'intérêt des annonceurs. D'autres publicités, basées sur la technique du watermarking, technologie qui permet de synchroniser le contenu diffusé dans une émission avec ceux de la tablettes, du smartphone ou du PC, sont en projet.

Ces vidéos drainent aussi une audience supplémentaire qui consomme la radio différemment. "Aujourd'hui, le live vidéo devient une antenne complémentaire. L'internaute peut choisir de nous voir ou de nous écouter", explique à l'AFP Gilles Nay, directeur des activités numériques de Lagardère News, maison mère d'Europe 1, parmi les premières à se lancer dans la radio filmée en 2006.

Depuis fin août 2012, la station de la rue François 1er diffuse près de huit heures de direct par jour en vidéo : 19 millions de vidéos ont été vues, dont près de 10 millions pour le "live".

"Mon vrai objectif c'est d'avoir de l'audience supplémentaire et pas que l'une cannibalise l'autre", explique pour sa part Tristan Jurgensen, directeur général de RTLnet qui revendique 1,5 million de vidéos vues chaque mois. Un chiffre qui a triplé en deux ans et a progressé de 30% depuis la rentrée de septembre.

Même son de cloche à Radio France, où le développement de la vidéo était une "évidence" pour Joël Ronez, le directeur nouveaux médias.

"La radio est devenue visuelle. Elle incorpore de l'image en support de sa production de flux. C'est une évidence, car internet ce sont des écrans, les smartphones et les tablettes, ce sont des écrans" qu'ils faut alimenter, estime-t-il.

Ce développement de la vidéo correspond aussi à l'essor actuel de la 4G, qui augmente considérablement les possibilités de l'internet mobile.

"L'idée c'était d'être prêts en amont de l'arrivée de la 4G. Si on l'avait fait il y a deux ou trois ans, les gens auraient considéré qu'ils ne disposaient pas d'une qualité suffisante et n'auraient pas adopté ce nouvel usage", juge Tristan Jurgensen.

tup/pjl/fm

Rédigé par Par Tupac POINTU le Jeudi 25 Avril 2013 à 06:46 | Lu 330 fois