Paris, France | AFP | mercredi 27/03/2024 - Gabriel Attal est attendu sur TF1 mercredi soir après un séminaire du gouvernement à Matignon aux allures de conseil des ministres consacré au travail, au moment où les dépenses sociales comme l'indemnisation des chômeurs sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l'an dernier.
A l'issue de cette réunion, qui a duré près de deux heures trente, le Premier ministre a redit sur X l'engagement "total" de son gouvernement pour "la désmicardisation du pays" et le "retour à l'emploi".
Il s'exprimera pendant 30 minutes au journal de 20H00 de TF1 et devrait dire sa "volonté très ferme" d'avancer sur le dossier de l'assurance chômage en évoquant les "leviers" pour la réformer et "un calendrier", selon son entourage.
Gabriel Attal a déjà dit qu'il entendait "rouvrir" ce chantier au nom d'"un modèle social qui incite davantage à l'activité".
"Plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances", avait-il déclaré mardi devant les députés.
Les ministres se sont donc penchés sur l'incitation à la reprise d'emploi, dont font partie les réformes contestées du RSA (revenu de solidarité active) et de l'assurance chômage, ainsi que sur les bas salaires. Figuraient également au menu des discussions les nouvelles formes de travail, comme la semaine en quatre jours.
"Saignée de Molière"
Car le gouvernement est en quête d'économies après le dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que les prévisions du gouvernement, qui exclut d'augmenter les impôts.
Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Et "au moins 20 milliards" d'économies sont déjà prévus pour 2025.
Parmi les pistes envisagées, l'exécutif privilégie une nouvelle réforme de l'assurance chômage que contestent les syndicats, après celles controversées de 2019 et de 2023.
Pour la patronne de la CGT Sophie Binet, "il n'y a pas besoin de faire de séminaire gouvernemental pour brainstormer" car "ce sont les acteurs sociaux qui doivent gérer l'assurance chômage".
"Ces mesures d'austérité que le gouvernement veut nous imposer, c'est un peu comme la saignée de Molière (...) ce soi-disant traitement qui, en fait accélère la mort", a-t-elle accusé sur France Bleu Roussillon.
Une nouvelle convention d'assurance chômage, négociée à l'automne par les partenaires sociaux, doit être validée par le gouvernement après la signature d'un avenant sur l'indemnisation des seniors, attendue en avril.
"Peu" de marges
L'hypothèse d'une réduction de la durée d'indemnisation des chômeurs ou d'un durcissement des conditions d'éligibilité provoque l'indignation à gauche.
Le patron des députés PS Boris Vallaud a fustigé les "idéologues" du gouvernement, tandis que la tête de liste des Écologistes aux Européennes, Marie Toussaint a critiqué un exécutif qui "regarde toujours du même côté: vers les plus précaires".
Les cinq grandes centrales syndicales avaient appelé le 18 mars à renoncer à une nouvelle réforme et à "cesser la stigmatisation populiste des chômeurs".
Mais un proche du Premier ministre estime que ces dernières ne parviendront pas à "massivement mobiliser là-dessus" comme elles avaient pu le faire l'an dernier sur la réforme des retraites.
Les syndicats s'opposent également à la volonté de Bruno Le Maire que l'Etat reprenne en main l'assurance chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l'Unédic. Syndicats et patronat renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail.
"La balle est dans le camp des organisations syndicales et patronales", a assuré le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure.
Sur le "pacte au travail" et l'emploi des seniors, très faible en France, les négociateurs syndicaux et patronaux ont entrevu mardi soir la possibilité de s'entendre avant une ultime séance prévue le 8 avril.
Selon un cadre de la majorité, "il y a peu" de marges financières sur le travail alors que plusieurs réformes structurelles ont déjà été entreprises, des retraites au RSA. La baisse de la durée d'indemnisation prendrait au moins un an à produire ses effets sur les comptes publics, selon lui.
Mais "le signal est intéressant pour les institutions financières et les marchés", à l'approche d'une possible dégradation de la note de la France. L'agence Moody's a prévenu qu'elle jugeait "improbable" la réalisation des objectifs budgétaires de la France d'ici 2027.
A l'issue de cette réunion, qui a duré près de deux heures trente, le Premier ministre a redit sur X l'engagement "total" de son gouvernement pour "la désmicardisation du pays" et le "retour à l'emploi".
Il s'exprimera pendant 30 minutes au journal de 20H00 de TF1 et devrait dire sa "volonté très ferme" d'avancer sur le dossier de l'assurance chômage en évoquant les "leviers" pour la réformer et "un calendrier", selon son entourage.
Gabriel Attal a déjà dit qu'il entendait "rouvrir" ce chantier au nom d'"un modèle social qui incite davantage à l'activité".
"Plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances", avait-il déclaré mardi devant les députés.
Les ministres se sont donc penchés sur l'incitation à la reprise d'emploi, dont font partie les réformes contestées du RSA (revenu de solidarité active) et de l'assurance chômage, ainsi que sur les bas salaires. Figuraient également au menu des discussions les nouvelles formes de travail, comme la semaine en quatre jours.
"Saignée de Molière"
Car le gouvernement est en quête d'économies après le dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que les prévisions du gouvernement, qui exclut d'augmenter les impôts.
Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Et "au moins 20 milliards" d'économies sont déjà prévus pour 2025.
Parmi les pistes envisagées, l'exécutif privilégie une nouvelle réforme de l'assurance chômage que contestent les syndicats, après celles controversées de 2019 et de 2023.
Pour la patronne de la CGT Sophie Binet, "il n'y a pas besoin de faire de séminaire gouvernemental pour brainstormer" car "ce sont les acteurs sociaux qui doivent gérer l'assurance chômage".
"Ces mesures d'austérité que le gouvernement veut nous imposer, c'est un peu comme la saignée de Molière (...) ce soi-disant traitement qui, en fait accélère la mort", a-t-elle accusé sur France Bleu Roussillon.
Une nouvelle convention d'assurance chômage, négociée à l'automne par les partenaires sociaux, doit être validée par le gouvernement après la signature d'un avenant sur l'indemnisation des seniors, attendue en avril.
"Peu" de marges
L'hypothèse d'une réduction de la durée d'indemnisation des chômeurs ou d'un durcissement des conditions d'éligibilité provoque l'indignation à gauche.
Le patron des députés PS Boris Vallaud a fustigé les "idéologues" du gouvernement, tandis que la tête de liste des Écologistes aux Européennes, Marie Toussaint a critiqué un exécutif qui "regarde toujours du même côté: vers les plus précaires".
Les cinq grandes centrales syndicales avaient appelé le 18 mars à renoncer à une nouvelle réforme et à "cesser la stigmatisation populiste des chômeurs".
Mais un proche du Premier ministre estime que ces dernières ne parviendront pas à "massivement mobiliser là-dessus" comme elles avaient pu le faire l'an dernier sur la réforme des retraites.
Les syndicats s'opposent également à la volonté de Bruno Le Maire que l'Etat reprenne en main l'assurance chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l'Unédic. Syndicats et patronat renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail.
"La balle est dans le camp des organisations syndicales et patronales", a assuré le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure.
Sur le "pacte au travail" et l'emploi des seniors, très faible en France, les négociateurs syndicaux et patronaux ont entrevu mardi soir la possibilité de s'entendre avant une ultime séance prévue le 8 avril.
Selon un cadre de la majorité, "il y a peu" de marges financières sur le travail alors que plusieurs réformes structurelles ont déjà été entreprises, des retraites au RSA. La baisse de la durée d'indemnisation prendrait au moins un an à produire ses effets sur les comptes publics, selon lui.
Mais "le signal est intéressant pour les institutions financières et les marchés", à l'approche d'une possible dégradation de la note de la France. L'agence Moody's a prévenu qu'elle jugeait "improbable" la réalisation des objectifs budgétaires de la France d'ici 2027.