Tahiti Infos

Assemblée : la commission d’enquête bute sur une question de réserve


Teura Iriti et Marcel Tuihani, le 1er octobre dernier à Tarahoi, lors du vote de la délibération créant la commission  chargée d’enquêter sur l’évolution de la fiscalité et sur la réforme du système de protection sociale polynésien.
Teura Iriti et Marcel Tuihani, le 1er octobre dernier à Tarahoi, lors du vote de la délibération créant la commission chargée d’enquêter sur l’évolution de la fiscalité et sur la réforme du système de protection sociale polynésien.
PAPEETE, 4 novembre 2015 - Les travaux de la commission de l’assemblée chargée d’enquêter sur l’évolution de la fiscalité et le financement du système de protection sociale généralisée sur heurtent au devoir de réserve de l’administration.

Le ministre des Finances invite la présidente de la commission d’enquête de l’assemblée à saisir au préalable la commission d’accès aux documents administratifs puis la justice administrative pour avis, avant d’envisager l'audition des agents de la direction des impôts et des contributions publiques et ceux du budget et des finances.

Et en attendant que ces autorités se prononcent, de reporter les auditions envisagées. "On va faire ce qu’il faut", nous a simplement répondu Teura Iriti, contactée mercredi. "Ce n’est pas parce que l’on reçoit un tel courrier que l’on va se retrouver dans l’offensive".

Par un courrier de trois pages adressé mercredi à Teura Iriti, la présidente de la commission d’enquête de l’assemblée, Nuihau Laurey signifie avec élégance mais rigueur son refus d’accepter que la directrice du Budget et des finances, ainsi que celle des Impôts et des contributions publiques, ne répondent totalement aux investigations de la commission d’enquête.

L’assemblée a voté, début octobre en faveur de la création d’une commission chargée d’enquêter sur l’évolution de la fiscalité et le financement du système de protection sociale polynésien.

Après avoir auditionné certains membres du gouvernement, courant octobre, les travaux de cette commission d’enquête se portent dorénavant sur l’audition de fonctionnaires de l’administration fiscale impliqués dans ces projets de réforme. Son champ d’investigation est vaste puisqu’elle se donne le pouvoir de recueillir "tous les éléments d’information".
Or c’est précisément sur cette imprécision que s’appuie Nuihau Laurey. Parmi les documents concernés pourraient se trouver "des documents (…) dont la consultation porterait atteinte au secret des délibérations du (…) pouvoir exécutif", alors que le statut d’autonomie compartimente clairement les pouvoirs institutionnels polynésiens.

"Cette distinctions des pouvoirs est, vous en conviendrez, l'un des fondements de notre démocratie", s'autorise au passage Nuihau Laurey.

"N’apparaissent communicables", note le ministre des Finances et du Budget à l'adresse de Teura Iriti et au regard des stipulations de la loi du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration des relations entre l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif, social et fiscal, "que les documents administratifs achevés" à l’exclusion de "tous documents qualifiés d’actes préparatoires à une décision administrative tant qu’elle est en cours d’élaboration".

C'est pourtant notamment ce type de documents qui intéressent la commission d'enquête, puisque les réformes qui l'occupent sont en cours de préparation.

Le courrier invite donc Teura Iriti et le président de l'assemblée, Marcel Tuihani, à saisir la commission d’accès aux documents administratifs pour avis sur ses demandes avant d’engager un recours contentieux devant le tribunal administratif de la Polynésie française.

"Un tel préalable me paraît essentiel afin de sécuriser sur le plan juridique l’ensemble des participants aux auditions prévues par la commission d’enquête que vous présidez, ainsi que l’ensemble de ses membres sur la nature précise des documents qui pourraient faire l’objet d’une transmission conformément aux dispositions réglementaires en vigueur", termine cette très polie lettre de refus.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 4 Novembre 2015 à 17:18 | Lu 1817 fois
           



Commentaires

1.Posté par papounette le 04/11/2015 18:40 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Pour une fois il semble que les professionnels du droit font leur travail pour ne pas que la Polynésie soit assimilée au "far-west"
Affaire à suivre

2.Posté par LEPETANT le 04/11/2015 20:29 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Encore du temps perdu pour des peccadilles.

3.Posté par soufflot le 05/11/2015 08:00 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Quand l'assemblée cherche à se substituer à la CTC ?

4.Posté par Pascal ALBERT le 05/11/2015 09:02 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Pour ma part , je serais très intéressé que la commission d'enquête se penche sur la mandat de Mme IRITI qui en son temps a été ministre chargée de la protection sociale et de sa réforme, et qui n'a pas été capable de faire aboutir ou même de proposer quoique ce soit.

5.Posté par Cool Ruler le 05/11/2015 09:07 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Nuihau Laurey, l'homme qui incarne le plus la compétence. Tout en retenue, humble et ne versant pas dans la polémique. Si il y en a qu'un a garder, je choisis celui là.
Problème, il semble être intègre, ce qui est définitivement le plus grand défaut pour faire de la politique en PF.

Too bad ...

6.Posté par CITIZEN le 05/11/2015 09:08 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Ha ha!

enfin, bien joué M le VP!

une attaque politique sous couvert de commission d'enquête...

en défense, une réponse juridique et politique!

il faut résister! allez au contentieux, on verra bien après!
jouer la montre!
in fine, un juge ne peut jamais obliger un gouvernement et un politique!

c'est ce que rappelle élégamment le VP par "distinction" de pouvoirs!

ha ha!

7.Posté par cir conspect le 05/11/2015 10:23 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Je pense qu'il faut une commission d'enquête de la commission d'enquête, c'est + mieux ! ...

Il faut enquêter sur tout, appelons la NZ avec ses espions - ses grandes oreilles !


8.Posté par JacquesAdi le 05/11/2015 11:28 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

La Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) considère que le droit d’accès ne régit pas la communication entre autorités administratives ou entre services administratifs, et elle se déclare incompétente pour se prononcer lorsqu’une autorité administrative qui s’est vu refuser la communication par une autre autorité la saisit, par exemple entre commune et communauté de communes, entre conseil général et administration d’État. Du coup, il suffit pour l'exécutif de jouer l'inertie ou d'user d'arguments dilatoires pour paralyser les travaux de la commission d'enquête de l'APF.

9.Posté par JacquesAdi le 05/11/2015 11:28 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

( suite) Pourtant, ces commissions législatives répondent au souci d’effectivité du contrôle qu’exerce le peuple, par ses représentants, sur le Gouvernement, son Administration, et l’ensemble des questions intéressant la Polynésie française. Invoquer et se retrancher derrière la "séparation des pouvoirs" comme le fait le gouvernement à travers son ministre des Finances et Sénateur pour faire obstacle à la plus élémentaire transparence qu'il doit à la représentation populaire n'est pas digne d'un fonctionnement démocratique.

10.Posté par JacquesAdi le 05/11/2015 11:29 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

(suite 2)
Le principe de "séparation des pouvoirs" existe pour protéger le champ d'action et de compétences des hautes institutions, pas pour se protéger d'un contrôle des représentants du peuple, c’est là le rôle des commissions d’enquête, qui n’ont – dans le respect du principe de séparation des pouvoirs – qu’une faculté de suggérer les mesures adéquates. Quant Nihau Laurey invite à saisir la commission d’accès aux documents administratifs pour avis sur ses demandes avant d’engager un recours contentieux devant le tribunal administratif de la Polynésie française, il se fout en plus sans complexe du citoyen et du contribuable.

11.Posté par Mathius le 05/11/2015 11:31 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Il est vrais que le devoir de réserve au tahoeraa fait partie d'une éthique qu'elle ne connaît pas.
Le simple fait de demander ce genre d'enquête le démontre .

12.Posté par CITIZEN le 05/11/2015 15:36 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

oui et alors JACOUIDI ???

tu es qui, le juriste de L'APF?

on se dévoile?

eh bien chiche, suggères d'aller au contentieux !!!!

c'est pas toi qui payes, en plus!

13.Posté par Mathius le 05/11/2015 17:19 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Jaqouidi, si ton honneté est égal à ton pseudo je comprends mieux ta désinformation en matière de droit administratif.
Pourquoi ne saisis tu pas le tribunal administratif en ton nom propre puisque tu sous entends que le citoyen est laisé par le devoir de réserve des fonctionnaires. Allez courage vas y😜

14.Posté par JacquesAdi le 05/11/2015 19:12 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Holà les excités du bocal @ Catazen et Maltus, faut lire calmement et respirer un bon coup. Je dis simplement que la jurisprudence indique que la saisine de la CADA ou du TA ne mène à rien face à un gouvernement qui fait de l'inertie et dans le cas présent n'autorise pas ses fonctionnaire à être questionnés ou en en refusant de fournir des documents en prétextant qu'ils sont préparatoires. J'invente rien, et si cela vous dit de vous "instructionner" je vous donne un lien libre d'accès, Pas besoin d'être juriste à l'APF faut seulement savoir lire et avoir du bon sens.
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-droit-constitutionnel-2003-2-page-249.htm
Si c'est votre conception de la démocratie grand bien vous fasse.

15.Posté par Duc le 05/11/2015 20:38 (depuis mobile) | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Tout ce blabla steril ne mene a rien d''autre qu''a freiner l''action du gouvernement...ASSEZ!

16.Posté par papounette le 06/11/2015 22:52 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Et en plus les TÊTES du tahoe se foutent de nous en voulant occuper les ondes radio et télé, au dodo messieurs-dames ou alors retournez à l'école car beaucoup en ont besoin car "l'instit" ne peut pas tout faire bien qu'il se considère comme superman.

17.Posté par emere cunning le 07/11/2015 15:14 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Eux qui nous causaient de transparence et reprochaient à G Flosse (toujours le même) de tout faire dans son coin se trouvent de bien piètres excuses pour empêcher nos représentants de faire... ce pourquoi ils sont payés.
@ JacquesAdi,
D'abord, chui sûre que nos "excités du bocal" s'estiment bien assez "instructionnés" comme ça , hein Mathius. Quant à avoir du bon sens, peut-être que tu leur demandes un peu trop là.