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Amputé des deux jambes après l’attaque d’un chien à Mahina


Amputé des deux jambes après l’attaque d’un chien à Mahina
PAPEETE, le 2 juillet 2019 - Une quadragénaire a comparu ce matin devant le tribunal correctionnel pour répondre de « blessures involontaires ». En mai 2018 à Mahina, son chien avait mordu l’un de ses cousins. L’homme, qui avait attendu quatre jours avant de se faire soigner, avait été amputé des deux jambes et de plusieurs doigts. La prévenue a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis.

Le 8 août 2018, une assistante sociale du centre de rééducation de Te Tiare contacte les gendarmes et leur explique que l’un des patients de l’établissement souhaite déposer une plainte. Quelques jours plus tôt, l’homme a été mordu par le chien de sa tante. Ne s’étant pas fait soigner, il a été victime d’un choc septique et a dû être amputé des deux jambes et de plusieurs doigts.

« Retrouver le chemin de l’emploi »

A la barre du tribunal ce mardi, la prévenue a affirmé que l’homme n’aurait pas dû s’introduire dans sa propriété : «il est entré sans être invité et c’est cela qui a énervé ma chienne ! » Bien que l’enquête démontre que la victime était présente en raison de l’organisation d’une fête, la quadragénaire n’a concédé aucune once de responsabilité.

Attitude qui a passablement irrité le procureur de la République qui a rappelé à la prévenue qu’elle se devait d’« assumer sa responsabilité » : « Un chien, c’est une arme. C’est comme donner un pistolet chargé à un enfant de cinq ans. De plus, vous semblez n’éprouver aucune empathie à l’égard de la victime et c’est pourtant un membre de votre famille ! » Le représentant du ministère public a ensuite requis quatre mois de prison avec sursis et l’interdiction de posséder un chien de catégorie 1 durant cinq ans.

Lors de sa plaidoirie, le conseil de la victime, Me Hellec, a notamment fait remarquer que personne n’avait appelé les secours après l’attaque et que son client ne pourrait «jamais retrouver le chemin de l’emploi ».

Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. La prévenue a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis et devra s’acquitter des 34 millions de francs réclamés par la CPS. Elle a également l’interdiction de posséder un chien de catégorie 1 durant cinq ans. Une expertise a été ordonnée afin de chiffrer le préjudice subi par la victime.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 2 Juillet 2019 à 16:05 | Lu 5634 fois