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Aide policière française à Vanuatu pour le prochain sommet UE-ACP


Aide policière française à Vanuatu pour le prochain sommet UE-ACP
PORT-VILA, vendredi 4 mai 2012 (Flash d’Océanie) – Le prochain conseil ministériel conjoint entre le groupe des pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) et l’Union Européenne, prévu pour avoir lieu en juin 2012 dans la capitale vanuatuane Port-Vila, bénéficiera d’un soutien du gouvernement français en matière de formation au maintien de l’ordre.
Un accord/convention en ce sens a été signé en milieu de semaine entre la police vanuatuane et l’ambassadeur de France à Port-Vila, Michel Djokovic, pour un montant estimé à 3,5 millions de Vatu, rapporte en milieu de semaine la quotidien Daily Post.
Ce soutien concerne la formation « spécialisée » ainsi que du matériel pour la police de l’archipel.
Dans le cadre de cette formation, huit agents formateurs de la police française seraient déployés à partir de Nouméa (Nouvelle-Calédonie voisine).
Le matériel devrait parvenir de France métropolitaine, a précisé l’ambassadeur français, cité par le quotidien.
D’autres formations policières, non liées à la tenue de cette conférence internationale, qui devrait accueillir plus de six cent délégués une semaine durant, devraient suivre.
La coopération policière entre Vanuatu et la France a débuté au milieu des années 1990, avec des stages de formation à la protection des personnalités ou encore de maintien de l’ordre dans un cadre anti-émeute.

Cet accord intervient un peu plus de deux semaines après la rencontre, à Paris, entre le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé et son homologue vanuatuan, Alfred Carlot, le 17 avril 2012.
Lors de ces entretiens, il a notamment été question de la préparation du conseil ministériel conjoint UE-ACP et au sujet duquel la France avait proposé un appui.
« Au cours de cet entretien, les deux ministres ont fait un état de la relation bilatérale, en particulier dans le domaine de la coopération et de l’aide au développement, et sont convenus de tenir dans les meilleurs délais la commission mixte de coopération entre la France et la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu. Le ministre d’État a souligné l’importance de la place des collectivités territoriales françaises du Pacifique dans la région et de leur rôle au sein du Forum des Îles du Pacifique (FIP). Cette rencontre a permis de renforcer les liens historiques et de qualité entre la France et le Vanuatu, qui est aussi le seul pays océanien membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et un pays très proche géographiquement et culturellement de la Nouvelle-Calédonie », précisait par ailleurs le ministère français des affaires étrangères et européennes dans un point de presse à l’issue de cette rencontre.

Les relations bilatérales sont toujours considérées comme fortes et anciennes entre la France et cette République océanienne, ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides devenu indépendant en juillet 1980 et qui demeure le seul État indépendant océanien partiellement francophone (environ trente pour cent de la population).
Vanuatu est à la fois membre du Commonwealth et de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), ce qui lui a quelquefois valu le sobriquet d’ « île Maurice du Pacifique ».
Un accent particulier a été placé sur la coopération et l’aide au développement.
Parmi les trois collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Polynésie française), la plus proche est la Nouvelle-Calédonie, avec laquelle une coopération délégué et décentralisée a été mise en place depuis 2006.
Cette vient néo-calédonienne s’ajouter à la coopération bilatérale France-Vanuatu et bénéfice aussi d’une aide française en vue d’entretenir et de renforcer des liens de coopération privilégiés avec Vanuatu, avec comme ligne générale directrice la notion d’intégration régionale.
Cette coopération franco-vanuatuane, qui touche aussi bien les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture ou de l’économie et de la bonne gouvernance, est largement alimentée par des dotations provenant du Fonds Pacifique du gouvernement français, qui soutient des projets ayant comme dénominateurs communs un processus d’intégration et de multiplication des échanges entre pays et territoires océaniens.
Vanuatu demeure l’un des principaux bénéficiaires de ce Fonds Pacifique et bénéficie aussi d’actions civilo-humanitaires menées chaque année, sous le nom de code « Castor », par les forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie (les FANC).
Fin avril 2012, par ailleurs, l’Ambassadeur Djokovic annonçait la poursuite d’une coopération sanitaire pragmatique, pilotée par l’armée française en Nouvelle-Calédonie (les FANC) et son programme d’insertion des jeunes, avec cette année, en ligne de mire la remise en état d’un dispensaire dans le village de Melsisi (île de Pentecôte, Nord-est de l’archipel).

Un point contentieux : les îles Matthew et Hunter

Seul point de fâcherie soulevé par M. Alfred Carlot lors de son passage à Paris : l’épineuse question des îles Matthew et Hunter, revendiquées à la fois par Paris et Port-Vila depuis l’indépendance de Vanuatu, en juillet 1980.
Ces deux îles, inhabitées, sont situées entre le Sud de Vanuatu et le groupe des îles Loyauté (Nord-est) de la Nouvelle-Calédonie.
Elles représentent surtout un intérêt en matière de délimitation des eaux territoriales, permettant d’ajouter un périmètre de quelque deux cent miles autour d’elles, pour la puissante reconnue souveraine.
Jusqu’ici, les cartes maritimes officielles de Vanuatu et du territoire français de Nouvelle-Calédonie font chacune figurer ces îles dans leurs eaux.
Plusieurs incidents en mer impliquant l’arraisonnement de bateaux de pêche réputés par la France pêcher dans ses eaux ont eu lieu.
La question pourrait à nouveau faire l’objet d’une commission côté français, a-t-on précisé à Paris.

pad

Rédigé par PAD le Vendredi 4 Mai 2012 à 05:23 | Lu 847 fois