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Agression d'une commerçante à Tamanu : le parquet requiert l'aggravation de la peine en appel


Depuis l'agression, l'association des commerçants a renforcé la présence de vigiles aux abords des magasins.
Depuis l'agression, l'association des commerçants a renforcé la présence de vigiles aux abords des magasins.
PAPEETE, le 5 novembre 2015 - Condamné à 4 ans de prison ferme pour l'agression sauvage, en mars, d'une vendeuse de prêt-à-porter au centre commercial Tamanu de Punaauia, Noharii, 22 ans, avait fait appel jugeant la peine "trop lourde". Le procureur a, au contraire, requis que la sanction soit portée à 5 ans ferme, ce jeudi devant la cour.


Les faits remontent au samedi 7 mars 2015. Noharii, inconnu de la justice jusque-là, s’était mis en tête d’avoir une relation sexuelle avec une femme. "Parce que ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait", dira-t-il en guise d'explication. Sans emploi, cet apprenti boulanger de 22 ans avait jeté son dévolu sur une vendeuse de prêt-à-porter, isolée dans sa boutique, qu’il avait épiée de longues minutes assis sur son vélo, aux abords du magasin.
Déterminé, il avait attendu que l'échoppe se vide pour pénétrer dans les lieux.

Il avait ensuite piégé la malheureuse au fond du magasin, allant jusqu'à lui enfoncer un chiffon imbibé d’essence dans la bouche pour la faire taire avant de tenter de lui arracher la culotte. Flippant, il avait indiqué aux enquêteurs avoir voulu reproduire une scène qui l'avait "marqué" dans une série télé.

Un corps à corps violent s’en était suivi, comme en témoignent les 15 jours d’incapacité de travail (ITT) délivrés à l’époque à la victime. Coups de poings, tentative de strangulation, mobilier qui vole, le vacarme provoqué par la bagarre et la résistance de la jeune femme avait heureusement fini par arriver aux oreilles des commerçants voisins, provoquant la fuite de Noharii.

"Il aurait mieux fait de se désister", lance le parquet

Détenu depuis sa condamnation à 4 ans de prison ferme, en comparution immédiate en avril dernier, Noharii avait fait appel. "Quatre ans, c'est trop pour moi", a simplement développé le jeune homme en se plaignant, ce jeudi matin devant la cour d'appel, pour expliquer sa décision de contester le premier jugement. "Il aurait mieux fait de se désister", a pour sa part suggéré le parquet, avant de requérir l'aggravation de la peine à 5 ans de prison ferme.

Un peu plus tôt, le président de la cour avait rafraîchit la mémoire du prévenu en rappelant à Noharii qu'il avait échappé de peu à la cour d'assises : "Ces faits auraient pu être qualifiés de tentative de viol avec violences et là, la peine encourue est de 15 ans… Et vous trouvez que 4 ans, c'est trop ?".
La cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 19 novembre, après que l'avocate de Noharii ait tenté une dernière fois de convaincre les magistrats de la sincérité des regrets de son client.


Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 5 Novembre 2015 à 13:41 | Lu 2513 fois