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Actionnariat d’Air Pacific : Suva supprime les privilèges de l’actionnaire Qantas


Actionnariat d’Air Pacific : Suva supprime les privilèges de l’actionnaire Qantas
SUVA, mercredi 28 mars 2012 (Flash d’Océanie) – Le gouvernement fidjien a annoncé mercredi la mise en place d’un nouveau décret visant en substance à supprimer certaines dispositions du dispositif d’actionnariat de la compagnie arienne nationale Air Pacific, dont l’Australienne Qantas est un actionnaire de poids.

Malgré une part du capital non majoritaire (46,32 pour cent) contre une part de 51 pour cent au gouvernement fidjien, Qantas disposait jusqu’ici d’un droit de veto et de minorité de blocage qui lui assurait un contrôle qualifié d’ « effectif » sur la compagnie fidjienne.
Ces droits permettaient notamment à Qantas d’exercer un réel contrôle et une influence dans la procédure de nomination aux postes-clés de la compagnie (Présidence et Vice-présidence du Conseil d’Administration) ou encore dans le vote du budget ou de décisions stratégiques.
Toutefois, aux termes d’un décret promulgué cette semaine sous le nom de Actionnariat et Contrôle des Compagnies Aériennes (Civil Aviation -Ownership and Control of National Airlines- Decree 2012), qui modifie la loi existante, les dispositions privilégient désormais une majorité effective et « substantielle » à des intérêts nationaux.
Au sein d’Air Pacific, d’autres partenaires régionaux (Air New Zealand) ou encore les gouvernements de Kiribati, Tonga, Nauru et Samoa possèdent des partis, mais dans une moindre mesure.
Selon le nouveau texte, désormais, toute compagnie aérienne enregistrée à Fidji devrait être la propriété de « personnes citoyennes de Fidji » à hauteur minimum de cinquante et un pourcent.
Au plan du Conseil d’Administration, pour toute compagnie de ce secteur, il devra être composé d’au moins deux tiers de citoyens.
Ces nouvelles dispositions visent aussi à contrôler totalement l’un des acteurs majeurs de l’économie nationale et qui achemine le gros des touristes vers Fidji, à hauteur, pour 2011 de pas moins de 675.000 visiteurs
« Air Pacific transportant plus de soixante dix pour cent des visiteurs à Fidji, son succès est critique pour la santé de l’économie de Fidji », a annoncé l’Attorney-General –chef des services juridiques du gouvernement) et ministre (entre autres) du tourisme et l’aviation civile, Aiyaz Sayed-Khaiyum.
Ce dernier, en annonçant la mise en place de ces mesures, a aussi rappelé que des dispositions similaires étaient en place dans des pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, le Canada, les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, Singapour et de nombreux pays de l’UE.
Qantas, depuis plusieurs mois, cherche par ailleurs à se débarrasser de ses actions au sein d’Air Pacific, dans le cadre d’un plan de rigueur qui implique, en Australie, des coupures budgétaires drastiques et une réorientation de son cœur de cible vers l’Asie.
Le groupe australien est aussi en concurrence directe sur certaines lignes avec Air Pacific, notamment via sa compagnie à bas prix Jetstar, qui assure plusieurs vols par semaine entre Sydney et Nadi.

« Qantas conservera toutefois ses droits d’actionnaire et ses droits à des dividendes », a voulu rassurer le gouvernement fidjien dans un communiqué qui réfute le terme de nationalisation, mais préfère parler de « conformité aux lois internationales et accords bilatéraux qui gouvernent les droits de dessertes aériennes accordés aux compagnies nationales volant à destination d’autres nations ».
Mi-novembre 2011, Air Pacific avait choisi de se passer des services de Qantas pour les services au sol dans les aéroports australiens.
Elle avait préféré la société Menzies Aviation sur les tarmacs de Sydney, de Brisbane et de Melbourne.
Par ailleurs, Air Pacific, qui a fêté début septembre 2011 son soixantième anniversaire, est en passe d’acquérir trois Airbus A330-200, dont le premier devrait être livré courant 2013.
À l’origine, en 1951, c’est une petite compagnie fondée par l’aviateur australien Harold Gatty et nommée Katafaga Estates Limited qui a commencé à exploiter de petits appareils, avant de devenir Air Pacific en 1974.
Début août 2011, Air Pacific avait aussi franchi une première étape symbolique en se dotant de nouveaux logiciels de billetterie et de réservation et en se débarrassant des systèmes cent pour cent Qantas qu’elle utilisait jusque là.
Le nouveau dispositif est une plateforme Altéa, un produit de gestion de clientèle conçu par un géant de ce secteur, Amadeus.

pad

Rédigé par PAD le Mercredi 28 Mars 2012 à 06:52 | Lu 669 fois