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Accord signé entre l’OMC et le Forum du Pacifique


Le Secrétaire Général du FIP, Tuiloma Neroni Slade et le Directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, ont signé mercredi un accord de coopération
Le Secrétaire Général du FIP, Tuiloma Neroni Slade et le Directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, ont signé mercredi un accord de coopération
APIA, jeudi 29 novembre 2012 (Flash d’Océanie) – L’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Forum des îles du Pacifique (FIP) ont signé, mercredi, un accord visant à resserrer les relations de travail et de collaboration entre ces deux organisations, notamment en matière d’aide technique aux pays insulaires de cette région en ce qui concerne les questions commerciales.

« En vertu de ce Mémorandum d’accord, les deux organisations travailleront ensemble afin de fournir une assistance technique liée au commerce aux pays insulaires du Forum des îles du Pacifique », a déclaré le Directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, qui a signé à Apia (Samoa), avec le Secrétaire Général du FIP, Tuiloma Neroni Slade.
Cet accord est d’une durée initiale de cinq ans.
« Le Secrétariat du FIP est notre partenaire-clé pour la région Pacifique (…) L’OMC et le Secrétariat du Forum travailleront ensemble pour élaborer un programme d’activités, sur une base annuelle, basé sur les besoins prioritaires du Pacifique », a souligné M. Lamy, qui évoque aussi le renforcement d’une coopération lancée en 2000 avec le FIP.
Cette aide technique devrait se traduire, à partir de début 2013, par des actions de formation au niveau régional, afin de renforcer les compétences commerciales (y compris en matière de négociations) des 14 États insulaires océaniens membres du Forum (qui comprend aussi l’Australie et la Nouvelle-Zélande, pour un total de 16 membres).
Les domaines ciblés comprennent les questions de politiques de commerce extérieur liées aux droits et aux obligations des pays membres de l’OMC ou encore les questions liées à une intégration économique régionale souhaitée depuis plusieurs années par des organismes tels que l’OMC ou l’Union Européenne (dont M. Lamy était commissaire au commerce au début des années 2000).

Tournée océanienne : Australie, Nouvelle-Zélande, Samoa et Vanuatu

Pascal Lamy poursuit depuis le début de la semaine une tournée océanienne qui passe par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, puis en Océanie insulaire, Samoa et Vanuatu.
Objectif : rencontrer les autorités des plus récents membres de cette organisation mondiale. Lundi, à Melbourne, M. Lamy est intervenu devant un parterre d’acteurs économiques autour du thème « L’avenir du système commercial multilatéral ».
http://www.wto.org/french/news_f/sppl_f/sppl258_f.htm


Mardi 27 novembre 2012, à Auckland (Nouvelle-Zélande), en mode escale, il a rencontré les acteurs économiques, avant de s’envoler pour Samoa où, mercredi 28 novembre 2012, il a rencontré Fonotoe Nuafesili Pierre Lauofo, Vice-premier ministre, les membres de la chambre de Commerce locale, ainsi que, en mode régional, le Samoan Tuiloma Neroni Slade, Secrétaire-Général du Forum des Îles du Pacifique (FIP, basé à Suva, Fidji).

Jeudi 29 et vendredi 30 novembre 2012, cette tournée océanienne se poursuit à Vanuatu, où M. Lamy a prévu de s’entretenir avec le Premier ministre Sato Kilman, tout juste réélu (la semaine dernier) après les élections législatives du 30 octobre 2012.
Il devrait aussi rencontrer le Vice-premier ministre Ham Lini (par ailleurs ministre du commerce et qui a suivi de près le dossier de l’adhésion de Vanuatu à l’OMC) et le ministre des finances Charlot Salwai.

Pascal Lamy est le cinquième Directeur général de l’OMC.
Sa désignation a pris effet le 1er septembre 2005 pour un mandat de quatre ans.
En avril 2009, les Membres de l'OMC ont réélu M. Lamy pour un second mandat de quatre ans, à compter du 1er septembre 2009.
Avant de diriger l’OMC, M. Lamy était commissaire européen.
À ce titre, il avait lancé un cycle de négociations entre les pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) et l’UE autour du principe d’ « Accords de Partenariat Économique » (APE).
Ces accords, qui auraient dû être conclus en 2008, n’ont pour la plupart pas abouti, à l’exception de certains pays (dans le Pacifique : Fidji et la Papouasie-Nouvelle-Guinée) qui ont choisi de signer des accords « intérimaires » avec Bruxelles, principalement en raison de leurs exportations de poissons (thon) et de matières premières.

Pour les pays océaniens des ACP, engagés dans des négociations post-Lomé et Cotonou avec l’UE, le point focal est le Forum des Îles du Pacifique, dont ils sont tous membres, à l’exception de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
La semaine dernière, les pays Pacifique des ACP ont par ailleurs résolu, lors d’une réunion spéciale à Port-Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée) d’inviter à nouveau Fidji à participer aux réunions « PACP », mettant en avant que l’exclusion de ce pays (au niveau Forum, depuis mai 2009, après le putsch de décembre 2006 et pour cause de non retour à la démocratie) privait ce groupe d’un acteur économique essentiel.
Cette décision des ACP océaniens a été perçue comme un camouflet vis-à-vis du FIP, qui continue à exclure Fidji.

Lors de la récente réunion du groupe ACP à Bruxelles, le 24 octobre 2012, Pascal Lamy avait été invité à s’exprimer et, dans un discours, avait souligné le « rôle instrumental » joué par ce groupe d’États, qu’il qualifié de « l’une des armes les plus puissantes et influentes en matière de défense de la cause et de négociation au sein de l’OMC ».
Lors de cette allocution, il a exhorté les 79 pays ACP à se mobiliser en faveur des grands dossiers commerciaux, notamment sur les terrains de l’intégration régionale et de la levée des barrières douanières.
Cette réunion de Bruxelles était présidée par Aiyaz Sayed-Khaiyum, Attorney General et ministre du commerce et de l’industries des îles Fidji.

Turbulente accession de Vanuatu

Dans la région, Vanuatu, en achevant le processus de ratification des documents nécessaires, est devenu, fin août 2012, le dernier arrivant (et 157ème État) dans la liste des membres de l’OMC, après un processus long et marqué par un fort mouvement de protestation de la part d’organismes de défense des droits des consommateurs et qui s’opposait farouchement à cette adhésion.
La dernière ligne droite dans ce processus (qui avait débuté en 1995) avait été marquée par un refus initial de signer de la part du Président Iolu Abbil, suivi d’un jugement qui avait dû être rendu en Cour Suprême de l’archipel, début juin 2012.
http://www.paclii.org/vu/cases/VUSC/2012/109.html

Les détracteurs de cette adhésion (avec en tête un collectif d’ONG, dont certaines églises du pays, rassemblé sous le nom « Say No to WTO » [Dites Non à l’(OMC]) s’interrogeaient sur les conditions d’accès à l’organisation contenues dans le dossier Vanuatu et qui, selon eux, sont plus dures que celles acceptées par de grands pays comme l’Australie.
Pascal Lamy, pour sa part, avait salué cette accession en estimant que désormais, en devant membre de l’OMC, Vanuatu « pourra asseoir son développement sur des fondements stables et prévisibles ».
Ces conditions incluent une levée étendue et progressive (jusqu’en 2015) des droits à l’importation pour une gamme de produits allant des vins et spiritueux aux alcools en passant par les téléphones mobiles et les postes de télévisions.
« Vanuatu s’est engagé à appliquer pleinement toutes les dispositions de l’OMC à compter de la date de son accession et n’a demandé à bénéficier d’aucune période de transition, sauf dans le domaine de la propriété intellectuelle et pour la publication des données commerciales. Le Vanuatu appliquera un taux consolidé final moyen de 39,7 pour cent et a pris des engagements spécifiques dans dix secteurs de services. Le secteur des services est en pleine expansion et présente actuellement trois quarts du PIB national », rappelait l’OMC dans un communiqué, fin juillet 2012

Cinq autres pays insulaires du Pacifique — Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Tonga et Samoa (ce dernier pays a accédé le 10 mai 2012 en tant que 155ème membre) — sont déjà Membres de l’OMC.

« Samoa a présenté sa demande d’accession à l’OMC le 15 avril 1998. Le 10 avril 2012, le pays a informé l’OMC qu’il avait accepté l’ensemble des textes relatifs à son accession », déclarait alors Pascal Lamy.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 29 Novembre 2012 à 05:42 | Lu 438 fois