Paris, France | AFP | lundi 28/08/2023 - "Nous allons continuer": Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont promis lundi à la rentrée du Medef de poursuivre la politique favorable aux entreprises initiée depuis 2017, tout en confirmant l'étalement sur plusieurs années de la suppression de la CVAE, un impôt censé initialement disparaître intégralement en 2024.
"Depuis 2017, je pense que c’est nouveau, nous menons une politique probusiness parce que nous sommes convaincus que c’est bon pour notre pays et bon pour ses salariés. Je vous confirme que nous allons continuer", a affirmé la Première ministre.
Son intervention a été plus chaleureusement applaudie par les patrons réunis à l'hippodrome de Longchamp que l'an dernier, lorsqu'elle avait lancé un appel à la sobriété énergétique.
"J'ai besoin de vous", avait affirmé quelques instants plus tôt le président Emmanuel Macron dans un message vidéo adressé au patronat, qu'il a aussi appelé à "l'unité" pour gagner les batailles de l'emploi et de la croissance.
L'offensive de charme de l'exécutif va continuer d'ici mardi puisqu'une dizaine de membres du gouvernement sont attendus à la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), l'université d'été du Medef.
La grand-messe estivale a été inaugurée lundi par le nouveau président du Medef Patrick Martin. Le "patron des patrons" est monté sur scène au son du tube de Queen "Don't Stop Me Now", une chanson "qui rend heureux en cette période un peu anxiogène".
"Un nouvel étalement de la suppression de la CVAE serait un très mauvais signal", a lancé tout de go M. Martin à la Première ministre, assise au premier rang.
"La totalité de la CVAE sera supprimée avant la fin du quinquennat et on le fera au rythme le plus rapide possible", lui a répondu Elisabeth Borne, confirmant de récents propos de son ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Mais le gouvernement éliminera cet impôt de production "en tenant compte d’un autre objectif que, je pense, on partage: la nécessité de tenir notre trajectoire de maîtrise de nos finances publiques", a-t-elle ajouté.
"On a aujourd'hui un contexte macroéconomique qui est plus incertain que ce qu’on pouvait attendre", a-t-elle argumenté, avant d'appeler "chacun" à "prendre sa part" dans la maîtrise des comptes publics.
Lettre du pape
Pour Patrick Martin, la nécessité de réduire les dépenses publiques n'est pas une raison valable car les 4 milliards de CVAE restant à supprimer "ne représentent que 0,4% de la dépense publique". "Qu’on ne nous fasse pas croire qu’on ne peut pas trouver ailleurs cette économie", avait-il déclaré dimanche dans un entretien au Figaro.
"Nos entreprises, singulièrement nos entreprises industrielles, ont un impérieux besoin de cette suppression immédiate au moment où la concurrence mondiale s’intensifie et où nous devons investir massivement dans la décarbonation", a insisté Patrick Martin à l'ouverture de la REF.
Outre les sujets fiscaux, il a vanté dans son discours le dialogue social autonome entre syndicats et patronat et lu un extrait d'une lettre du pape François, dans laquelle le souverain pontife qualifie les entrepreneurs "d'acteurs essentiels de la prospérité et du bonheur public".
En attendant les arbitrages du gouvernement pour le budget 2024 fin septembre, les 150 orateurs annoncés débattront à la REF de sujets variés: transition énergétique, avenir des transports, rôle de l'Etat dans l'économie mais aussi droits des femmes, système éducatif, intelligence artificielle et même avenir des religions.
La directrice générale de Veolia Estelle Brachlianoff, la PDG de Suez Sabrina Soussan et celui de Système U Dominique Schelcher s'interrogeront lundi sur la possibilité de concilier croissance et sobriété, aux côtés de l'économiste Patrick Artus et de l'expert du climat Jean-Marc Jancovici.
Le lendemain, les dirigeants de TotalEnergies Patrick Pouyanné et d'EDF Luc Rémont plancheront sur la manière de "soutenir la croissance sans dégrader le climat" avec le climatologue Jean Jouzel et Agnès Pannier-Runacher.
En dépit des chocs et des crises, "pour les entrepreneurs, demain ne meurt jamais", selon l'intitulé de l'édition 2023 de la REF inspiré par celui d'un opus de James Bond.
Sur les deux jours de l'évènement, un peu plus de 10.000 personnes sont attendues par les organisateurs.
"Depuis 2017, je pense que c’est nouveau, nous menons une politique probusiness parce que nous sommes convaincus que c’est bon pour notre pays et bon pour ses salariés. Je vous confirme que nous allons continuer", a affirmé la Première ministre.
Son intervention a été plus chaleureusement applaudie par les patrons réunis à l'hippodrome de Longchamp que l'an dernier, lorsqu'elle avait lancé un appel à la sobriété énergétique.
"J'ai besoin de vous", avait affirmé quelques instants plus tôt le président Emmanuel Macron dans un message vidéo adressé au patronat, qu'il a aussi appelé à "l'unité" pour gagner les batailles de l'emploi et de la croissance.
L'offensive de charme de l'exécutif va continuer d'ici mardi puisqu'une dizaine de membres du gouvernement sont attendus à la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), l'université d'été du Medef.
La grand-messe estivale a été inaugurée lundi par le nouveau président du Medef Patrick Martin. Le "patron des patrons" est monté sur scène au son du tube de Queen "Don't Stop Me Now", une chanson "qui rend heureux en cette période un peu anxiogène".
"Un nouvel étalement de la suppression de la CVAE serait un très mauvais signal", a lancé tout de go M. Martin à la Première ministre, assise au premier rang.
"La totalité de la CVAE sera supprimée avant la fin du quinquennat et on le fera au rythme le plus rapide possible", lui a répondu Elisabeth Borne, confirmant de récents propos de son ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Mais le gouvernement éliminera cet impôt de production "en tenant compte d’un autre objectif que, je pense, on partage: la nécessité de tenir notre trajectoire de maîtrise de nos finances publiques", a-t-elle ajouté.
"On a aujourd'hui un contexte macroéconomique qui est plus incertain que ce qu’on pouvait attendre", a-t-elle argumenté, avant d'appeler "chacun" à "prendre sa part" dans la maîtrise des comptes publics.
Lettre du pape
Pour Patrick Martin, la nécessité de réduire les dépenses publiques n'est pas une raison valable car les 4 milliards de CVAE restant à supprimer "ne représentent que 0,4% de la dépense publique". "Qu’on ne nous fasse pas croire qu’on ne peut pas trouver ailleurs cette économie", avait-il déclaré dimanche dans un entretien au Figaro.
"Nos entreprises, singulièrement nos entreprises industrielles, ont un impérieux besoin de cette suppression immédiate au moment où la concurrence mondiale s’intensifie et où nous devons investir massivement dans la décarbonation", a insisté Patrick Martin à l'ouverture de la REF.
Outre les sujets fiscaux, il a vanté dans son discours le dialogue social autonome entre syndicats et patronat et lu un extrait d'une lettre du pape François, dans laquelle le souverain pontife qualifie les entrepreneurs "d'acteurs essentiels de la prospérité et du bonheur public".
En attendant les arbitrages du gouvernement pour le budget 2024 fin septembre, les 150 orateurs annoncés débattront à la REF de sujets variés: transition énergétique, avenir des transports, rôle de l'Etat dans l'économie mais aussi droits des femmes, système éducatif, intelligence artificielle et même avenir des religions.
La directrice générale de Veolia Estelle Brachlianoff, la PDG de Suez Sabrina Soussan et celui de Système U Dominique Schelcher s'interrogeront lundi sur la possibilité de concilier croissance et sobriété, aux côtés de l'économiste Patrick Artus et de l'expert du climat Jean-Marc Jancovici.
Le lendemain, les dirigeants de TotalEnergies Patrick Pouyanné et d'EDF Luc Rémont plancheront sur la manière de "soutenir la croissance sans dégrader le climat" avec le climatologue Jean Jouzel et Agnès Pannier-Runacher.
En dépit des chocs et des crises, "pour les entrepreneurs, demain ne meurt jamais", selon l'intitulé de l'édition 2023 de la REF inspiré par celui d'un opus de James Bond.
Sur les deux jours de l'évènement, un peu plus de 10.000 personnes sont attendues par les organisateurs.