Tahiti Infos

À l’OPT, les syndicats craignent “un plan social”


Tahiti, le 4 septembre 2025 - Les négociations au groupe OPT ont encore duré plusieurs heures, jeudi, mais sans issue favorable. L’intersyndicale craint qu’aucun accord ne soit trouvé avant lundi, date de début de la grève. D’autant que certaines revendications datent de 2023. Aujourd’hui, l’intersyndicale craint en plus “un plan social” à cause de l’arrivée de Starlink.
 
Après plus de quatre heures de négociations, ce jeudi, entre la direction de l’OPT et les représentants de l’intersyndicale composée de O oe to oe rima, Otahi, CSIP et CSTP-F0, aucun accord n’a été signé.
 
Du côté de O oe to oe rima, “c’est la cata” nous dit-on, car les points soulevés dans les préavis sont les mêmes que ceux déjà signalés en 2023, à l’image du non-respect des instances représentatives du personnel. “Il y a encore du harcèlement dans les quatre structures de la Holding OPT”, dénoncent les syndicalistes. Ils regrettent que la direction n’ait fait aucun retour aux représentants du personnel et syndicaux. “Je ne pense pas qu’en l’espace de trois jours, la directrice va faire une petite synthèse pour nous satisfaire.” De plus, “les accords qui ont été signés n’ont pas été respectés et en attendant, les salariés souffrent”.

“L’avenir des 2 000 salariés (…) tient à un fil”

Le syndicat espère que les négociations prévues ce vendredi vont mieux se passer et que la direction “va venir avec des éléments concrets qui vont apaiser les tensions des élus”, car les négociations de mercredi et jeudi se sont déroulées “à flux tendu”. Pour O oe to oe rima, l’avenir des plus de 2 000 salariés de la Holding OPT “tient à un fil et j’espère que d’ici là, on ne va pas parler de plan social, avec l’arrivée de Google et de Starlink, c’est ça ma crainte. Et tous ces éléments me font dire qu’on risque de partir sur un plan social”.  
De son côté, Cyril Le Gayic, le premier secrétaire général adjoint de la CSIP, a rappelé que lors des négociations de mercredi, tous les points de revendication de chaque entité ont été abordés. Ce jeudi, “des réponses ont même été apportées mais il reste encore beaucoup de points à voir. Concernant les points sur lesquels la direction a répondu, ceux qui m’accompagnaient n’étaient pas d’accord avec les réponses de la direction”, précise-t-il.
 
Il ajoute que la moitié des revendications dépendent du Pays. C’est le cas de la protection de l’emploi et des dossiers Google et Starlink. La P-dg du groupe OPT, Hina Delva, est “d’accord avec nous”, dit-il, “mais les lois du Pays et les délibérations se prennent au niveau du Pays. Elle nous soutient mais elle n’a pas la mainmise sur ces revendications”. Le syndicaliste précise que l’intersyndicale ira discuter avec le ministre en charge des Postes et Télécommunications, Warren Dexter, concernant les revendications relatives à Google ou encore Starlink. “C’est cela qui prend beaucoup de temps, et on a posé beaucoup de questions ce jeudi soir. Hina Delva nous a apporté quelques éléments de réponse mais la réponse définitive reviendra au Pays.”     
 
Les négociations devraient donc reprendre ce vendredi. L’intersyndicale attend d’ailleurs des réponses de la direction qui devraient lui être envoyées par mail ce vendredi matin. Les syndicalistes se disent prêts à négocier ce week-end : “On se doit d’être là par respect. Maintenant, est-ce qu’on va trouver une issue favorable ? Je ne pense pas, je vois qu’il y aura la grève (…) Pendant deux ans, on n’a pas trouvé de solution et en plus, maintenant, il y va de leur avenir. Nous, on est là pour les épauler.”
 
Pour ce qui concerne les grèves qui ont débuté ce jeudi, Cyril Le Gayic indique que l’intersyndicale pourrait signer un protocole d’accord dès ce vendredi avec le groupe TSP, Enviropol, Technival ainsi qu’à la Polynésienne des eaux.     

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 4 Septembre 2025 à 19:45 | Lu 3354 fois