Dix enfants atteints de troubles du spectre autistique viennent d'intégrer une classe aménagée pour eux à l'école Ti'apā, à Paea. ©DM
Tahiti, le 30 septembre 2025 - L'Unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) a été inaugurée officiellement ce mardi à l’école primaire Ti'apā, à Paea. Derrière ce nom un peu technique se cache un projet humain et ambitieux : offrir à dix enfants atteints de troubles du spectre autistique un espace scolaire pensé pour eux, tout en favorisant leur inclusion dans la vie de l’école.
Dix élèves sont accueillis depuis une semaine dans une classe spécialisée, située dans une école ordinaire, qui accueille des enfants atteints de troubles du spectre autistique pour favoriser leur inclusion. “Ti’apā a toujours été une école inclusive, ouverte pour tous. Elle a toujours accueilli les enfants différents, différents mais complémentaires”, a rappelé avec émotion Allen Salmon, adjoint au maire de Paea, chargé de l’éducation. Pour lui, cette nouvelle étape s’inscrit dans une longue tradition d’accueil et d’adaptation de l’école aux besoins de tous les élèves.
L'Unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) est née d’un partenariat tripartite entre l’Éducation nationale, la commune de Paea et l’Institut d’insertion médico-éducatif (IIME). En Polynésie, ce projet pilote constitue une première. Dès 2024, l’équipe de l’IIME, dirigée par Marie Perrard, a réfléchi à des solutions adaptées pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique, souvent en grande difficulté dans le cadre scolaire classique. “Les dispositifs traditionnels ne suffisent pas”, explique-t-elle. “L’UEEA, c’est un projet commun : l’école apporte le cadre éducatif et l’IIME tout l’accompagnement médico-éducatif.”
Cette coopération permet un suivi complet. Les enfants sont inscrits à la fois à l’école et à l’IIME, bénéficient d’un transport adapté et d’un accompagnement en orthophonie, psychomotricité, ergothérapie ou encore psychologie. Une enseignante spécialisée et une accompagnante d'élèves en situation de handicap (AESH) travaillent main dans la main avec éducateurs, soignants et agents spécialisés.
Une classe sensorielle et apaisante
Au cœur de ce dispositif, l’aménagement de la salle de classe est essentiel. “Ces enfants sont hypersensibles”, explique Karine Bogas, enseignante coordinatrice. “Ils perçoivent les bruits, les lumières et les textures de manière beaucoup plus intense.” En plus d'une classe où se déroulent les cours, une salle sensorielle a été adaptée pour s’apaiser, avec notamment une cabane blanche qui isole du bruit et leur permet de se recharger. Ici, les rideaux sont également tirés.
Le matériel sensoriel occupe une place centrale : bacs de manipulation, objets tactiles et visuels, tout est pensé pour apprivoiser progressivement les différentes sensations et favoriser l’éveil. “On cherche à travailler toutes les sensorialités pour les rendre plus réceptifs, mais toujours avec douceur”, ajoute l’enseignante.
Pour les parents, l’ouverture de l’UEEA représente une bouffée d’air. Terai, la maman de Ruterii, 7 ans, accueillie dans la classe, confie : “Depuis qu'elle est là, elle s'adapte bien. Elle ne fait pas de crises. Elle se fait bien à ce changement, malgré le transport.”
Le soutien logistique et humain est important : transport organisé sur toute île, accueil pendant les vacances à l’IIME et suivi médical coordonné. “Nos chauffeurs sont disponibles en permanence pour accompagner les enfants à l’IIME, à tout moment selon leurs besoins”, explique Marie Perrard.
Une école ouverte, une société plus inclusive
Si les enfants de l’UEEA n’étaient pas présents à la cérémonie car leur sensibilité aux changements de cadre et aux interactions sociales aurait rendu la situation trop difficile, la directrice de l’école Ti’apā, Line Tupu, a insisté sur le sens de ce choix : “L’inclusion, c’est aussi cela : respecter les besoins spécifiques de chacun.”
Dans son discours, elle a souligné que cette unité “incarne une volonté politique, éducative et humaine de garantir à chaque enfant un parcours digne, adapté et porteur de sens”. Elle a également rappelé que ce n’est pas une fin en soi mais “le début d’un engagement durable” pour construire une école réellement ouverte à tous.
Dix élèves sont accueillis depuis une semaine dans une classe spécialisée, située dans une école ordinaire, qui accueille des enfants atteints de troubles du spectre autistique pour favoriser leur inclusion. “Ti’apā a toujours été une école inclusive, ouverte pour tous. Elle a toujours accueilli les enfants différents, différents mais complémentaires”, a rappelé avec émotion Allen Salmon, adjoint au maire de Paea, chargé de l’éducation. Pour lui, cette nouvelle étape s’inscrit dans une longue tradition d’accueil et d’adaptation de l’école aux besoins de tous les élèves.
L'Unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA) est née d’un partenariat tripartite entre l’Éducation nationale, la commune de Paea et l’Institut d’insertion médico-éducatif (IIME). En Polynésie, ce projet pilote constitue une première. Dès 2024, l’équipe de l’IIME, dirigée par Marie Perrard, a réfléchi à des solutions adaptées pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique, souvent en grande difficulté dans le cadre scolaire classique. “Les dispositifs traditionnels ne suffisent pas”, explique-t-elle. “L’UEEA, c’est un projet commun : l’école apporte le cadre éducatif et l’IIME tout l’accompagnement médico-éducatif.”
Cette coopération permet un suivi complet. Les enfants sont inscrits à la fois à l’école et à l’IIME, bénéficient d’un transport adapté et d’un accompagnement en orthophonie, psychomotricité, ergothérapie ou encore psychologie. Une enseignante spécialisée et une accompagnante d'élèves en situation de handicap (AESH) travaillent main dans la main avec éducateurs, soignants et agents spécialisés.
Une classe sensorielle et apaisante
Au cœur de ce dispositif, l’aménagement de la salle de classe est essentiel. “Ces enfants sont hypersensibles”, explique Karine Bogas, enseignante coordinatrice. “Ils perçoivent les bruits, les lumières et les textures de manière beaucoup plus intense.” En plus d'une classe où se déroulent les cours, une salle sensorielle a été adaptée pour s’apaiser, avec notamment une cabane blanche qui isole du bruit et leur permet de se recharger. Ici, les rideaux sont également tirés.
Le matériel sensoriel occupe une place centrale : bacs de manipulation, objets tactiles et visuels, tout est pensé pour apprivoiser progressivement les différentes sensations et favoriser l’éveil. “On cherche à travailler toutes les sensorialités pour les rendre plus réceptifs, mais toujours avec douceur”, ajoute l’enseignante.
Pour les parents, l’ouverture de l’UEEA représente une bouffée d’air. Terai, la maman de Ruterii, 7 ans, accueillie dans la classe, confie : “Depuis qu'elle est là, elle s'adapte bien. Elle ne fait pas de crises. Elle se fait bien à ce changement, malgré le transport.”
Le soutien logistique et humain est important : transport organisé sur toute île, accueil pendant les vacances à l’IIME et suivi médical coordonné. “Nos chauffeurs sont disponibles en permanence pour accompagner les enfants à l’IIME, à tout moment selon leurs besoins”, explique Marie Perrard.
Une école ouverte, une société plus inclusive
Si les enfants de l’UEEA n’étaient pas présents à la cérémonie car leur sensibilité aux changements de cadre et aux interactions sociales aurait rendu la situation trop difficile, la directrice de l’école Ti’apā, Line Tupu, a insisté sur le sens de ce choix : “L’inclusion, c’est aussi cela : respecter les besoins spécifiques de chacun.”
Dans son discours, elle a souligné que cette unité “incarne une volonté politique, éducative et humaine de garantir à chaque enfant un parcours digne, adapté et porteur de sens”. Elle a également rappelé que ce n’est pas une fin en soi mais “le début d’un engagement durable” pour construire une école réellement ouverte à tous.
Marie Perrard, directrice de l’Institut d’insertion médico-éducatif (IIME)
“Offrir un cadre scolaire et éducatif aux enfants autistes les plus fragiles”
Pourquoi avoir créé cette UEEA à Ti’apā ?
“Notre objectif, c’est l’inclusion scolaire, le vivre-ensemble. Mais pour des enfants avec autisme sévère, les dispositifs ordinaires ne suffisent pas. L’UEEA leur permet de réduire leurs troubles, de s’apaiser et de se préparer à une meilleure intégration dans la vie quotidienne.”
Comment fonctionne le dispositif ?
“Dix enfants sont accueillis depuis la rentrée. Ils alternent entre la classe spécialisée, intégrée à l’école Ti’apā, et l’IIME, où ils poursuivent leurs soins éducatifs et thérapeutiques. Chaque emploi du temps est individualisé.”
Quels aménagements ont été réalisés ?
“Nous avons investi 4 millions de francs, issus du budget de l’IIME, pour équiper l’unité : climatisation, mobilier spécialisé et matériel sensoriel. L’école fournit les locaux, la commune a soutenu les travaux et l’Éducation nationale met à disposition une enseignante spécialisée et une AESH.”
Ce projet est-il pérenne ?
“Oui. La convention qui nous lie à la commune et à l’Éducation est signée pour cinq ans. L’idée est de suivre ces enfants jusqu’à la fin de leur cycle élémentaire, puis de construire avec leurs familles la suite de leur parcours, que ce soit vers une ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire, NDLR), un retour à temps plein à l’IIME ou un autre dispositif adapté.”
Est-ce une première pour l’IIME ?
“Oui. Jusqu’ici, nous n’avions pas de sections spécifiques pour l’autisme. Cette rentrée marque un tournant avec l’ouverture de l’UEEA, mais aussi deux petites sections autisme à Paea et Pirae pour des enfants non scolarisables. Au total, nous accompagnons désormais 25 enfants avec des troubles du spectre autistique.”
“Offrir un cadre scolaire et éducatif aux enfants autistes les plus fragiles”
Pourquoi avoir créé cette UEEA à Ti’apā ?
“Notre objectif, c’est l’inclusion scolaire, le vivre-ensemble. Mais pour des enfants avec autisme sévère, les dispositifs ordinaires ne suffisent pas. L’UEEA leur permet de réduire leurs troubles, de s’apaiser et de se préparer à une meilleure intégration dans la vie quotidienne.”
Comment fonctionne le dispositif ?
“Dix enfants sont accueillis depuis la rentrée. Ils alternent entre la classe spécialisée, intégrée à l’école Ti’apā, et l’IIME, où ils poursuivent leurs soins éducatifs et thérapeutiques. Chaque emploi du temps est individualisé.”
Quels aménagements ont été réalisés ?
“Nous avons investi 4 millions de francs, issus du budget de l’IIME, pour équiper l’unité : climatisation, mobilier spécialisé et matériel sensoriel. L’école fournit les locaux, la commune a soutenu les travaux et l’Éducation nationale met à disposition une enseignante spécialisée et une AESH.”
Ce projet est-il pérenne ?
“Oui. La convention qui nous lie à la commune et à l’Éducation est signée pour cinq ans. L’idée est de suivre ces enfants jusqu’à la fin de leur cycle élémentaire, puis de construire avec leurs familles la suite de leur parcours, que ce soit vers une ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire, NDLR), un retour à temps plein à l’IIME ou un autre dispositif adapté.”
Est-ce une première pour l’IIME ?
“Oui. Jusqu’ici, nous n’avions pas de sections spécifiques pour l’autisme. Cette rentrée marque un tournant avec l’ouverture de l’UEEA, mais aussi deux petites sections autisme à Paea et Pirae pour des enfants non scolarisables. Au total, nous accompagnons désormais 25 enfants avec des troubles du spectre autistique.”
































