Si la phase de Paea est concluante, l’opération pourrait être étendue à d’autres communes de Tahiti. ©DM
TAHITI, 13 septembre 2024 – Lutter contre les moustiques en en relâchant : c’est le pari du programme PAC-SIT, qui débutera en octobre à Paea, fort de l’expérience concluante menée à Tetiaroa.
« On va lâcher des moustiques » : l’annonce peut surprendre. Mais c’est bien la méthode choisie par l’Institut Louis-Malardé (ILM) pour tenter de réduire la population d’Aedes aegypti, principal vecteur de la dengue, du zika et du chikungunya en Polynésie. Samedi 13 septembre, la mairie de Paea a accueilli une matinée de sensibilisation avant le grand début du PAC-SIT (Programme d'action aommunautaire et de lutte par la technique de l'insecte stérile).
Le premier lâcher officiel est prévu le 14 octobre, puis chaque semaine pendant un an. Hervé Bossin, directeur du laboratoire d’entomologie médicale de l’ILM, explique ainsi le choix de la commune: « Installés à Paea depuis près de 60 ans, il nous semblait naturel de commencer ici, en guise de remerciement à la commune, pour faire profiter la population de ces nouveaux procédés ».
Une arme qui ne pique pas
Le principe est contre-intuitif : des mâles de moustique sont élevés en laboratoire puis rendus stériles par irradiation. « Leur mission est d’aller séduire les femelles sauvages, explique Hervé Bossin. Une fois accouplées, ces femelles ne produiront que des œufs non viables. » Les mâles, qui se nourrissent uniquement de nectar, ne piquent pas et ne transmettent aucune maladie. Lors de la matinée de sensibilisation, les visiteurs ont pu en faire l’expérience : une cage pleine de mâles stériles était proposée au “test de la main”. Sensation étrange de sentir des dizaines de moustiques se poser, mais aucune piqûre à la clé.
Chaque mâle ne vit que 7 à 10 jours : c’est la courte fenêtre dont il dispose pour trouver des femelles. Et pour être efficaces, les lâchers doivent être massifs : 5 à 10 mâles stériles pour chaque mâle sauvage. L’avantage biologique joue en faveur du programme : « Une femelle ne s’accouple qu’une seule fois, dans une fenêtre de deux heures, puis stocke le sperme dans une “spermathèque” pour ses quatre ou cinq pontes du mois. Si ce sperme est stérile, toute sa descendance l’est aussi », détaille Jérôme, l’un des membres de l’équipe scientifique.
En amont, depuis juillet 2024, 93 000 moustiques ont été capturés à Paea par 50 foyers qui participent au programme : 95 % étaient des Aedes aegypti, strictement urbains. L’ILM espère ainsi reproduire les succès obtenus à Tetiaroa, où la technique a déjà fait chuter la nuisance.
« On va lâcher des moustiques » : l’annonce peut surprendre. Mais c’est bien la méthode choisie par l’Institut Louis-Malardé (ILM) pour tenter de réduire la population d’Aedes aegypti, principal vecteur de la dengue, du zika et du chikungunya en Polynésie. Samedi 13 septembre, la mairie de Paea a accueilli une matinée de sensibilisation avant le grand début du PAC-SIT (Programme d'action aommunautaire et de lutte par la technique de l'insecte stérile).
Le premier lâcher officiel est prévu le 14 octobre, puis chaque semaine pendant un an. Hervé Bossin, directeur du laboratoire d’entomologie médicale de l’ILM, explique ainsi le choix de la commune: « Installés à Paea depuis près de 60 ans, il nous semblait naturel de commencer ici, en guise de remerciement à la commune, pour faire profiter la population de ces nouveaux procédés ».
Une arme qui ne pique pas
Le principe est contre-intuitif : des mâles de moustique sont élevés en laboratoire puis rendus stériles par irradiation. « Leur mission est d’aller séduire les femelles sauvages, explique Hervé Bossin. Une fois accouplées, ces femelles ne produiront que des œufs non viables. » Les mâles, qui se nourrissent uniquement de nectar, ne piquent pas et ne transmettent aucune maladie. Lors de la matinée de sensibilisation, les visiteurs ont pu en faire l’expérience : une cage pleine de mâles stériles était proposée au “test de la main”. Sensation étrange de sentir des dizaines de moustiques se poser, mais aucune piqûre à la clé.
Chaque mâle ne vit que 7 à 10 jours : c’est la courte fenêtre dont il dispose pour trouver des femelles. Et pour être efficaces, les lâchers doivent être massifs : 5 à 10 mâles stériles pour chaque mâle sauvage. L’avantage biologique joue en faveur du programme : « Une femelle ne s’accouple qu’une seule fois, dans une fenêtre de deux heures, puis stocke le sperme dans une “spermathèque” pour ses quatre ou cinq pontes du mois. Si ce sperme est stérile, toute sa descendance l’est aussi », détaille Jérôme, l’un des membres de l’équipe scientifique.
En amont, depuis juillet 2024, 93 000 moustiques ont été capturés à Paea par 50 foyers qui participent au programme : 95 % étaient des Aedes aegypti, strictement urbains. L’ILM espère ainsi reproduire les succès obtenus à Tetiaroa, où la technique a déjà fait chuter la nuisance.
L’expérience de Tetiaroa en modèle
Sur l’atoll privé, l’ILM et ses partenaires, dont l’hôtel The Brando, lâchent des mâles stériles depuis 2015. Les relevés montrent une réduction spectaculaire de la population d’Aedes, preuve que la méthode fonctionne… à condition d’une mobilisation locale. Car la participation des habitants est l’une des clés du succès.
Le lâcher de mâles stériles n’est efficace que si les gîtes larvaires – tous les petits réservoirs d’eau stagnante – sont supprimés. « Moins il y a de gîtes, moins il faudra de moustiques stériles et plus le programme sera rapide », insiste Jérôme, entomologiste de l’ILM. Sceaux de bouture oubliés, bâches plissées, soucoupes de pots de fleurs… la moindre flaque d’eau peut suffire pour que des larves se développent en une semaine. Les habitants sont donc invités à inspecter, vider et nettoyer tous les recoins où l’eau peut stagner, propices au développement des larves.
Si la phase de Paea est concluante, l’opération pourrait être étendue à d’autres communes de Tahiti et aux îles à l’horizon 2027. « C’est un rodage avant un déploiement plus large », résume Hervé Bossin.
Sur l’atoll privé, l’ILM et ses partenaires, dont l’hôtel The Brando, lâchent des mâles stériles depuis 2015. Les relevés montrent une réduction spectaculaire de la population d’Aedes, preuve que la méthode fonctionne… à condition d’une mobilisation locale. Car la participation des habitants est l’une des clés du succès.
Le lâcher de mâles stériles n’est efficace que si les gîtes larvaires – tous les petits réservoirs d’eau stagnante – sont supprimés. « Moins il y a de gîtes, moins il faudra de moustiques stériles et plus le programme sera rapide », insiste Jérôme, entomologiste de l’ILM. Sceaux de bouture oubliés, bâches plissées, soucoupes de pots de fleurs… la moindre flaque d’eau peut suffire pour que des larves se développent en une semaine. Les habitants sont donc invités à inspecter, vider et nettoyer tous les recoins où l’eau peut stagner, propices au développement des larves.
Si la phase de Paea est concluante, l’opération pourrait être étendue à d’autres communes de Tahiti et aux îles à l’horizon 2027. « C’est un rodage avant un déploiement plus large », résume Hervé Bossin.
Traquer l’eau stagnante : les bons gestes anti-moustiques
- Eau stagnante : une simple cuillère d’eau suffit pour que les œufs éclosent.
- Objets du quotidien : soucoupes de pots, seaux, bâches, pneus, gouttières encrassées.
- Cycle éclair : en une semaine, l’œuf devient adulte prêt à piquer.
- Geste clé : chaque semaine, vider, brosser ou couvrir tout récipient pouvant retenir de l’eau.






































