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À Hao, l'étude sanitaire concernera 300 personnes


Hao, au temps où l'atoll accueillait la base arrière du CEP. Aujourd'hui une grande partie de ces constructions n'existent plus. A la place, en bord de lagon devrait prendre place le projet de ferme aquacole porté par les investisseurs chinois du groupe Tian Rui international, Tahiti Nui Ocean Foods.
Hao, au temps où l'atoll accueillait la base arrière du CEP. Aujourd'hui une grande partie de ces constructions n'existent plus. A la place, en bord de lagon devrait prendre place le projet de ferme aquacole porté par les investisseurs chinois du groupe Tian Rui international, Tahiti Nui Ocean Foods.
HAO, le 16 août 2015. La semaine dernière des responsables de l'Institut Louis Malardé sont venus rencontrer le conseil municipal de Hao pour expliquer les modalités de l'enquête sanitaire qui sera menée sur un échantillon de la population, à la recherche des polluants laissés par la base arrière du CEP et de leurs effets sur la santé.

Un total de 300 personnes (un quart de la population totale), résidentes à Hao depuis au moins cinq ans sur l'atoll seront étudiées de très près et seront soumises à des analyses médicales poussées. Trois classes d'âge sont visées par cette enquête sanitaire de grande ampleur : les 12-19 ans, les 20-49 ans et les 50 ans et plus. Des prises de sang seront effectuées sur ces personnes afin de mesurer le taux de polluants laissés par les activités de la base arrière du Centre d'expérimentation du Pacifique durant une trentaine d'années sur l'atoll. Les résultats de ces analyses seront comparés à un échantillon de personnes habitants cette fois à Makemo, car les habitudes alimentaires, notamment, y sont très similaires ; les résultats seront comparés également aux normes maximales autorisées de ces polluants industriels en Europe.

Jeudi dernier, le Conseil municipal de Hao s'est réuni autour du docteur Édouard Suhas, chargé de recherche à l'Institut Louis Malardé pour qu'il précise aux élus le mode opératoire de cette enquête sanitaire visant à évaluer l’imprégnation par la pollution industrielle de la population de Hao, confiée à l’Institut Louis Malardé (ILM) en partenariat avec le Centre hospitalier universitaire du Québec.

"Nous sommes partagés au sujet de cette étude. Bien sûr, c'est bien de savoir si nous avons été exposés et à quoi. En même temps, le fait de mener cette enquête sanitaire fait naître aussi des inquiétudes quant aux résultats" explique Théodore Tuahine, le maire de Hao. L'enquête sanitaire devrait commencer à être menée à partir de février 2016 le temps d'informer la population.

Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 16 Août 2015 à 10:56 | Lu 3122 fois