Tahiti, le 16 juin 2025 – Plusieurs tāvana des Australes s’avouent “déçus” de l’annonce de Moetai Brotherson pour la création d’une zone de pêche règlementée de 15 nautiques au large de l’archipel, au lieu des 30 demandés sur place. Le maire de Rimatara justifie cette demande pour protéger une ressource en voie de raréfaction et se dit prêt à s’associer avec les Marquisiens “pour faire front devant le président”.
Après les tāvana de la Terre des hommes, c'est au tour des élus des Australes, représentés par Artigas Hatitio de Rimatara, de se lever. Ils dénoncent fortement les propos tenus par le président du Pays, Moetai Brotherson, qui a annoncé vendredi depuis Nice la création de zones de pêche règlementées pour les navires de moins de 12 mètres sur une distance de 15 nautiques autour des îles Marquises, des Gambier et des Australes, et de 30 nautiques aux îles de la Société.
Après les tāvana de la Terre des hommes, c'est au tour des élus des Australes, représentés par Artigas Hatitio de Rimatara, de se lever. Ils dénoncent fortement les propos tenus par le président du Pays, Moetai Brotherson, qui a annoncé vendredi depuis Nice la création de zones de pêche règlementées pour les navires de moins de 12 mètres sur une distance de 15 nautiques autour des îles Marquises, des Gambier et des Australes, et de 30 nautiques aux îles de la Société.
“On était confiants”
Le tāvana de Rimatara et président de la communauté de communes des Australes Te Tama a Hiro dénonce tout comme les Marquisiens ce “zonage”. Artigas Hatitio rappelle d'ailleurs qu'en septembre dernier, les agents du Pays se sont rendus aux Australes pour “sonder où est-ce que nous en étions par rapport au zonage et par rapport au Rāhui Nui de Tuhaa pae, et surtout au zonage que nous avons retenu”. Les élus avaient alors exprimé le souhait d’une zone de pêche restreinte s’étendant au-delà des hauts-fonds.
Le tavana de Rimatara assure que la proposition de zonage que les élus avaient proposée se situait “entre 30 et 50 nautiques autour de chaque île. Et on était confiant sur le fait que le Pays allait retenir au moins 30 nautiques (...). J'étais vraiment confiant”, insiste le tāvana de Rimatara. Et pour lui, cette protection sur une bande maritime de 30 nautiques au large des côtes est justifiée, “tout simplement parce qu’autour de chaque île des Australes il y a des hauts-fonds”. Artigas Hatitio explique en effet qu'à Rimatara notamment, il y en a un qui se situe à 18 nautiques au nord-ouest de l'île.
Le tavana de Rimatara assure que la proposition de zonage que les élus avaient proposée se situait “entre 30 et 50 nautiques autour de chaque île. Et on était confiant sur le fait que le Pays allait retenir au moins 30 nautiques (...). J'étais vraiment confiant”, insiste le tāvana de Rimatara. Et pour lui, cette protection sur une bande maritime de 30 nautiques au large des côtes est justifiée, “tout simplement parce qu’autour de chaque île des Australes il y a des hauts-fonds”. Artigas Hatitio explique en effet qu'à Rimatara notamment, il y en a un qui se situe à 18 nautiques au nord-ouest de l'île.
“Le poisson se raréfie”
Artigas Hatitio rappelle que la population et les tāvana des quatre îles de la communauté de communes (Rurutu, Tubuai, Rimatara et Rapa) sont unanimes pour un zonage à 30 nautiques autour de chacune des îles.
Le tāvana de Rimatara dit avoir souvent affaire à des pêcheurs se pleignant du “poisson [qui] se raréfie” : “Le poisson est de plus en plus petit. Donc à un moment donné il faut qu'on prenne de bonnes décisions. Et la bonne décision c'était de mettre à 30 nautiques autour de chaque île.”
Rappelons qu’en mai 2024, une “autre consultation” avait eu lieu concernant le projet de grande aire marine protégée aux Australes. Il en a résulté, selon le communiqué de presse de la présidence datant du 12 septembre dernier, qu’une grande partie de la population de Rurutu et Rimatara a exprimé “une volonté forte de protéger l’océan aux Australes et de réserver des zones à la pêche artisanale côtière”. Il est également écrit que cette consultation va permettre de “confirmer ou non la position de la population des Australes sur ce projet de grande Aire marine protégée et de préciser les zonages de protection et les mesures de gouvernance proposée par les communes et la population au gouvernement de la Polynésie française, compétent pour la protection de l’environnement et la création d’aire marine protégée”.
Le tāvana de Rimatara dit avoir souvent affaire à des pêcheurs se pleignant du “poisson [qui] se raréfie” : “Le poisson est de plus en plus petit. Donc à un moment donné il faut qu'on prenne de bonnes décisions. Et la bonne décision c'était de mettre à 30 nautiques autour de chaque île.”
Rappelons qu’en mai 2024, une “autre consultation” avait eu lieu concernant le projet de grande aire marine protégée aux Australes. Il en a résulté, selon le communiqué de presse de la présidence datant du 12 septembre dernier, qu’une grande partie de la population de Rurutu et Rimatara a exprimé “une volonté forte de protéger l’océan aux Australes et de réserver des zones à la pêche artisanale côtière”. Il est également écrit que cette consultation va permettre de “confirmer ou non la position de la population des Australes sur ce projet de grande Aire marine protégée et de préciser les zonages de protection et les mesures de gouvernance proposée par les communes et la population au gouvernement de la Polynésie française, compétent pour la protection de l’environnement et la création d’aire marine protégée”.
“À 15 nautiques on ne protège rien”
Artigas Hatitio se pose même la question de l’utilité d’avoir missionné les agents du Pays aux Australes “si c’est pour nous annoncer 15 nautiques au lieu de 30 comme souhaité par les habitants des îles Australes et notamment les tāvana”.
Un conseil des ministres délocalisé a d’ailleurs eu lieu le 28 avril dernier à Rimatara et le tāvana a “évoqué le sujet avec le président du Pays sans pour autant qu’il ait donné de position à ce moment-là. Mais il nous a bien entendu au niveau du Rahui Nui no Tuhaa Pae avec un million de kilomètres carré de superficie et surtout sur le zonage que nous souhaitions mettre en place autour de chaque île”. Artigas Hatitio assure que le président n’a donné aucune position. “Et honnêtement j’avais plein d’espoir quand il est parti à Nice. Et je me suis dit qu’il allait nous faire une annonce qui irait dans le sens de tout le monde puisque pour nous il prenait en compte les vœux de la population (…). J’attendais des réponses fortes de sa part.”
Il rappelle qu’au temps du Tapura les tāvana avaient “porté haut et fort le projet de Rahui Nui no Tuhaa pae. On ne nous a pas entendu et on n’a pas baissé les bras(…) par la suite est sorti l’aire marine gérée en 2018”. Mais le tāvana insiste : avec ces 15 nautiques “on ne protège rien”.
“On espère fortement qu’il va revenir sur sa position car ce ne sont pas seulement les Australes qui se lève, les Marquisiens se sont également levés et ont pris position dès l’annonce du président Moetai Brotherson à Nice”, dit-il. “Si le président nous a bien entendu, il va nous appeler et s’asseoir autour d’une table afin de discuter entre nous (…). On s’est déjà levé pour le Rahui Nui no Tuhaa Pae et je suis prêt à m’associer avec les Marquisiens pour faire front devant le président et pour dire voilà ce qu’on veut.”
Un conseil des ministres délocalisé a d’ailleurs eu lieu le 28 avril dernier à Rimatara et le tāvana a “évoqué le sujet avec le président du Pays sans pour autant qu’il ait donné de position à ce moment-là. Mais il nous a bien entendu au niveau du Rahui Nui no Tuhaa Pae avec un million de kilomètres carré de superficie et surtout sur le zonage que nous souhaitions mettre en place autour de chaque île”. Artigas Hatitio assure que le président n’a donné aucune position. “Et honnêtement j’avais plein d’espoir quand il est parti à Nice. Et je me suis dit qu’il allait nous faire une annonce qui irait dans le sens de tout le monde puisque pour nous il prenait en compte les vœux de la population (…). J’attendais des réponses fortes de sa part.”
Il rappelle qu’au temps du Tapura les tāvana avaient “porté haut et fort le projet de Rahui Nui no Tuhaa pae. On ne nous a pas entendu et on n’a pas baissé les bras(…) par la suite est sorti l’aire marine gérée en 2018”. Mais le tāvana insiste : avec ces 15 nautiques “on ne protège rien”.
“On espère fortement qu’il va revenir sur sa position car ce ne sont pas seulement les Australes qui se lève, les Marquisiens se sont également levés et ont pris position dès l’annonce du président Moetai Brotherson à Nice”, dit-il. “Si le président nous a bien entendu, il va nous appeler et s’asseoir autour d’une table afin de discuter entre nous (…). On s’est déjà levé pour le Rahui Nui no Tuhaa Pae et je suis prêt à m’associer avec les Marquisiens pour faire front devant le président et pour dire voilà ce qu’on veut.”