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78,3 milliards pour retrouver la croissance


Tahiti, le 10 mars 2021 - Les détails du plan de relance 2021-2023 ont été présentés mercredi par le gouvernement. 73 mesures censées permettre à la Polynésie française de retrouver rapidement le chemin de la croissance, après les ravages de la crise Covid.

C’est la troisième présentation qu’en fait le gouvernement en l’espace de trois mois. D’abord exposé aux élus de l’assemblée, en séance plénière le 10 décembre dernier, le plan de relance économique 2021-2023 a été présenté aux conseillers du Cesec, le 24 février. Entretemps, ses éléments ont été couchés dans un document de 112 pages qui les détaille par le menu. Une feuille de route qui a fait l’objet d’une présentation sommaire à la presse, mercredi. Le tout étant publié sur le site de la présidence.
Déjà accueilli avec satisfaction par les responsables des principales organisations patronales locales, en décembre, 23 mesures supplémentaires sont depuis entrées dans ce plan triennal. Il comporte aujourd’hui 73 actions sectorielles. Cet ajout a été échafaudé en concertation avec les partenaires sociaux pour en “affiner l’approche économique” et les mesures de cohésion sociale. Comme l’a indiqué mercredi le ministre en charge de l’Économie, Yvonnick Raffin : “J’avais besoin d’avoir ce retour des acteurs économiques (…), parce que c’est avec eux que l’on va réussir.

La relance en trois axes

Le plan de relance 2021-2023 est bâti autour de trois axes : la protection de l’économie et de l’emploi, les mesures sectorielles de résilience, et la protection de la cohésion sociale. Son coût pour la période triennale est estimé à 78,32 milliards de Fcfp. Dès 2021, une dépense de 22,3 milliards sera consacrée aux mesures de protection de l’économie et de l’emploi : soutien aux entreprises, stimulation de la consommation et de l’investissement, préservation des emplois, renforcement de la commande publique. Un budget global de 34,2 milliards est consacré à ce premier axe d’ici 2023, soit 44% du coût global du plan.
Une dépense de 11,2 milliards est envisagée dès 2021 au titre des mesures visant à assoir la résilience (tourisme durable, valorisation de la pêche et de l’aquaculture, perliculture à haute valeur ajoutée, autonomie alimentaire, transition énergétique, etc.). Pour ce second axe du plan, 33,6 milliards sont prévus d’ici 2023, soit 43% du coût global prévisionnel de l’ensemble.
Enfin, 10,3 milliards de Fcfp serviront à financer les mesures de renforcement de la cohésion sociale, dont 8,7 milliards dès 2021. Dans l’immédiat, il s’agit de garantir l’équilibre des comptes sociaux (7,4 milliards) et de renforcer les amortisseurs sociaux. Pour ce dernier point, 900 millions sont prévus dès 2021 pour le financement des Conventions d’insertion sociale (CIS) et 1,35 milliard d’ici 2023. Sur trois ans, un budget de 1,54 milliard est également planifié pour la prise en charge des personnes sans abri avec la création d’un village communautaire, d’un centre d’hébergement d’urgence et d’un centre de jour.

Recettes fiscales et emprunt

Une gouvernance dédiée est mise en place pour suivre la mise en œuvre de ce plan triennal. D’une part, les ministères impliqués seront tenus par des conventions annuelles d’objectifs. Mais cette gouvernance sera aussi le fait d’un comité de pilotage ad hoc rassemblant les partenaires institutionnels. L’instance prévoit de se réunir deux fois par an, tandis qu’un retour d’information des partenaires de la société civile et financiers est également prévu tous les six mois. Un tableau de bord mensuel des indicateurs macro-économiques de la relance sera enfin tenu à jour par l’Institut de la statistique (ISPF) pour le suivi des effets de ce plan de relance sur l’économie et la société.
Un plan de relance dont la pleine réalisation tient aujourd’hui en partie aux recettes fiscales, dont une baisse de 10 milliards de Fcfp est prévue pour 2021. Elles sont “surveillées comme du lait sur le feu” a indiqué Yvonnick Raffin, en n’excluant pas d’éventuels réajustements en cas de chute plus importante que prévue. Son financement nécessitera aussi le recours à un second prêt garanti par l’État. Si le montant n’en est pas encore connu, ce deuxième PGE semble inévitable.

>> Lire aussi :Un nouveau PGE pour financer le plan de relance  

La répartition des moyens budgétaires estimés pour financer le plan de relance 2021-2023.
La répartition des moyens budgétaires estimés pour financer le plan de relance 2021-2023.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 10 Mars 2021 à 17:52 | Lu 1630 fois