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700 manifestants encore en marche contre l'obligation vaccinale


"Pour les collectifs les manifestations vont continuer", a assuré Branda Atae-Hoffmann, du collectif Te Reo Mana O Te Nunaa.
"Pour les collectifs les manifestations vont continuer", a assuré Branda Atae-Hoffmann, du collectif Te Reo Mana O Te Nunaa.
Tahiti, le 16 octobre 2021 – Une nouvelle marche contre l'obligation vaccinale était organisée, ce samedi, à Papeete, sous l'impulsion du collectif Te Reo Mana O Te Nunaa, de l'Eglise protestante mā'ohi et du syndicat O Oe To Oe Rima. Un peu plus de 700 personnes ont participé à cette nouvelle manifestation, marquée notamment par des rencontres avec des représentants de l'Etat et du Pays. 

Depuis près d'un mois les marches et manifestations contre l'obligation vaccinale rythment les samedis de la capitale. Ce week-end n'y a évidemment pas échappé. Si le 25 septembre ils étaient 2 500 personnes rassemblées devant la présidence, au fil des semaines le mouvement s'est essoufflé. 750 manifestants le 2 octobre, un peu plus de 400 personnes la semaine suivante et ils étaient ce samedi 710 personnes à composer un cortège parti sur les coups de 8h30 du stade Bambridge, à Tipaerui, pour rejoindre une nouvelle fois la place Taraho'i. 

Parmi les manifestants on retrouvait notamment le président de l'Eglise protestante mā'ohi, François Pihaatae. A ses côtés également des leaders syndicaux tels que Atonia Teriinohorai, de O Oe To Oe Rima, Mahinui Temarii, de la Fédération des syndicats de la manutention ou encore le vice-président de l'association Moruroa e tatou, Mitema Tapati. 

"Nous ne devons pas renoncer"

Cette nouvelle matinée de manifestation a notamment été marquée par des rencontres avec des représentants de l'Etat et du Pays. Du côté du haut-commissariat, les leaders et organisateurs de la manifestation se sont entretenus pendant près d'une heure avec le directeur de cabinet du haut-commissaire, Cédric Boué. Ils ont enchainé ensuite avec un entretien à la présidence avec le ministre des Finances, Yvonnick Raffin, la ministre du Travail, Nicole Bouteau, le ministre de la Santé, Jacques Raynal et le ministre de l'Equipement, René Temeharo.

Les partis ont échangé pendant un peu plus de 45 minutes, pour finalement n'obtenir que peu de chose à la sortie de la part du gouvernement. "Malgré nos arguments et nos doléances le gouvernement ne veut toujours pas supprimer cette loi contre l'obligation vaccinale. Pour le gouvernement il n'y a aucun autre moyen de soigner la population que par le vaccin", a indiqué Branda Atae-Hoffmann, du collectif Te Reo Mana O Te Nunaa. "Mais ce qui est bien c'est que nous restons dans le respect et la communication. Les interlocuteurs que nous avons eu aujourd'hui nous ont assuré qu'ils porteront nos doléances au président du Pays, maintenant on attend de voir qu'elle sera sa décision dans les jours à venir."

S'ils n'ont obtenu aucune concession pour le moment de la part de l'Etat et du Pays, hors de question pour autant de baisser les bras. "Pour les collectifs les manifestations vont continuer", ajoute Branda Atae-Hoffmann. "Est-ce-qu'elles vont continuer à se tenir de manière pacifique, je ne sais pas. Mais on souhaite que tout continue et se passe dans la paix et le calme."

François Pihaatae à lui résumé leur action par la parabole du juge inique. Ce dernier qui refusait de rendre justice à une veuve mais qui a finalement craqué devant la persévérance de la femme. "Pour résumer : nous ne devons pas renoncer. Pas de colère et ni de haine, c'est ce qu'on a voulu dire aux manifestants. Si l'on reste dans ce sens-là il y aura un résultat positif", a expliqué l'homme de foi.

Rédigé par Désiré Teivao le Samedi 16 Octobre 2021 à 15:41 | Lu 2620 fois