Tahiti Infos

3e Plan cancer: dépistage, prévention et lutte contre le tabac


PARIS, 4 février 2014 (AFP) - Le 3e plan cancer (2014-2019), présenté mardi par François Hollande et doté de 1,5 milliard d'euros, mise sur le dépistage, en particulier du cancer du col de l'utérus, et la prévention, en s'attaquant d'abord au tabac.

Mais comme prévu le président a d'emblée insisté sur la lutte contre les inégalités tant sociales que géographiques face à cette maladie qui reste la première cause de mortalité en France avec près de 150.000 décès par an.

"Ce 3e plan (...) s'est fixé comme ambition de donner les mêmes chances à tous partout en France pour guérir du cancer", a souligné le chef de l'Etat devant un parterre de spécialistes réunis pour les Rencontres de l'Institut national du cancer (Inca) à la Mutualité à Paris.

Même s'il est désormais possible de guérir "plus d'un malade sur deux", les inégalités "s'aggravent", a-t-il souligné. "Le risque de mourir d'un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres".

"Ces inégalités concernent aussi bien le dépistage, l'accès aux traitements, la vie pendant et après le cancer, et l'exposition aux risques", en premier lieu le tabac, l'une des cibles principales du plan.

"La prévention, c'est le meilleur des investissements", a lancé M. Hollande évoquant aussi bien la dépendance à la cigarette que les efforts en matière de dépistage.

Pour lutter contre le tabac, à lui seul responsable de 30% des décès par cancer (44.000 morts par an), le président a demandé à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, de présenter "avant l'été un programme national de réduction du tabagisme".

Il a indiqué que les hausses du prix du tabac se poursuivraient, mais que désormais "les recettes supplémentaires abonderont un fonds dédié à la recherche, à la prévention et à la prise en charge du cancer".

Il y a aujourd'hui "plus de fumeurs qu'il y a cinq ans", a-t-il déploré, même si la France est le pays d'Europe qui a connu les hausses de prix "les plus fortes".

Créer un "droit à l'oubli"

"Un jeune qui entre dans l'addiction au tabac a une chance sur deux de mourir avant 60 ans. Fumer à 17 ans c'est prendre le risque de mourir avant 60 ans, cette phrase doit être répétée partout et à tous", a-t-il lancé annonçant une grande campagne contre cette addiction, aux heures de grande écoute et avec des "images si dures soient-elles" sur la maladie.

Le forfait de 150 euros pour aider les jeunes fumeurs à sortir de la cigarette avec l'achat de substituts nicotiniques sera étendu en 2015 aux 25-30 ans, à tous les malades du cancer et aux plus démunis (bénéficiant de la CMU).

Les infirmières scolaires seront habilitées à proposer des substituts nicotiniques.

Autre point fort du plan, le dépistage. Hollande appelle à un "changement de dimension", notant que moins des 2/3 des femmes sont dépistées pour le cancer du sein et moins de 1/3 pour le cancer colo-rectal.

"Toutes les personnes qui se feront dépister seront prises en charge sans avance de frais", a-t-il dit.

M. Hollande a annoncé l'instauration "d'un dépistage systématique" chez les femmes pour le cancer du col de l'utérus qui touche chaque année 3.000 d'entre elles et fait plus de 1.000 morts. Objectif: réduire cette mortalité de 30% en dix ans.

Concernant ce même cancer, il s'agit de "doubler" d'ici à cinq ans le recours aux vaccins préventifs anti-HPV, recommandés mais non obligatoires, chez les jeunes filles.

Autre objectif, réduire le temps d'attente avant de passer un examen d'imagerie IRM, de 27 jours en moyenne aujourd'hui à 20 jours "où que l'on réside" avec un investissement de 15 millions d'euros pour les régions sous-équipées.

Autre ambition, améliorer la vie des malades pendant et après le cancer. "La majorité des malades sont guéris mais deviennent suspects, le jour où le souvenir de leur cancer les rattrape et leur barre l'accès à un crédit", a relevé le président.

Pour faciliter l'accès aux prêts, crédits et assurances, M. Hollande veut créer un "droit à l'oubli" pour ceux qui ont guéri d'un cancer dans l'enfance ou l'adolescence, ainsi que pour tous ceux que la science déclare comme définitivement guéris.

Rédigé par () le Mardi 4 Février 2014 à 05:49 | Lu 191 fois