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2015 : une année de transition


Edouard Fritch était entouré ce mardi de neuf de ses ministres. Il manquait simplement René Temeharo, ministre de la jeunesse et des sports, chargé des relations avec l’assemblée de la Polynésie française.
Edouard Fritch était entouré ce mardi de neuf de ses ministres. Il manquait simplement René Temeharo, ministre de la jeunesse et des sports, chargé des relations avec l’assemblée de la Polynésie française.
PAPEETE, le 6 janvier 2015. Le gouvernement Fritch a fait ce mardi le bilan de ses 100 premiers jours, fêtés le 25 décembre. Le président du Pays a insisté sur sa méthode de gouvernance (« transparence », « dialogue »…), le « renforcement du dialogue avec l'Etat » et ses actions en faveur de la relance de l'emploi. Mais les premiers effets en matière de création d’emplois sont plus à attendre au second semestre. Les premières pierres des grands projets hôteliers ne seront pas posées avant la fin de l'année, a insisté Edouard Fritch.




Projet d'algoculture à Tubuai

Frédéric Riveta, ministre du Développement des activités du secteur primaire, a lancé un projet d'algoculture à Tubuai. « Là-bas, on peut trouver des algues vertes, qui sont très prisées par les gens de Tubuai et par l'ensemble de la population des Australes. Ces algues sont aussi très demandées par la Chine et, surtout, le Japon », explique Frédéric Riveta. « Nous avons envoyé quelqu’un à la Communauté du Pacifique pour qu'il soit formé. Nous allons l'affecter à Tubuai pour qu'il mette en place des parcelles d'élevage d’algues. Ce sera réalisé cette année. Si cela marche à Tubuai, on pourrait étendre cet élevage aux autres îles des Australes, commercialiser ces algues sur Papeete et pourquoi pas les exporter ailleurs. »

Relance : « Ne pas miser que sur le béton »

Avec la relance de la commande publique par le passé, «les emplois ont été maintenus », a constaté Edouard Fritch. Mais pour ce dernier, pour créer de l'emploi, « il faut diversifier les investissements et ne pas miser que le béton ou sur le noir (le bitume, NDLR) ». C'est pourquoi le gouvernement a insisté sur sa politique de création de logements sociaux et sur les grands chantiers du privé. Le président a ainsi énuméré l'attribution de 82 marchés pour un montant de 3,3 milliard de Fcfp, le lacement des travaux des lotissements Labbé (1,9 milliard) et Teroma (1,2 milliard), d'un programme de 118 fare en habitat dispersé et de 42 logements Papeora.
Pour les grands chantiers du privé, c'est-à-dire le Mahana Beach et le projet hôtelier de la société chinoise Hainan, à Atimaono, les premières pierres ne seront pas posées tout de suite, reconnaît Edouard Fritch. « On ne verra pas le début de grands chantiers avant la fin de l'année », admet-il.
Exception pour le projet aquacole ; le gouvernement espère que la première pierre du complexe sera posée au mois de juin.

État : «Une volonté de travailler ensemble »

Fort du retour de la participation de l’État au financement du Régime de solidarité territorial (RST) et de la négociation du 2e contrat de projets 2015-2019, le président Edouard Fritch s'est félicité du « renforcement du dialogue avec l'Etat ». Reconnaissant que « ce dialogue avait été renoué depuis 2012 avec l'élection de trois députés du Tahoeraa Huiraatira et qu'il a perduré depuis le changement de majorité en 2013 », le président a ajouté que ce dialogue « a pris de nouvelles formes depuis trois mois. Au plus haut sommet de l'Etat, je pense qu'il y a une volonté de travailler ensemble, de manière constructive et sans faux-semblant. »

Discussions avec Hainan Airlines : 500 chambres à Atimaono, un casino et un bateau de croisière

Les discussions entre le Pays et Hainan se poursuivent. Le groupe chinois est une grande entreprise dont le secteur d'activité principal est le transport aérien. Il s'est diversifié dans d'autres secteurs tels que le tourisme et les services, la gestion aéroportuaire, la logistique, l'hôtellerie, la grande distribution, la finance et d'autres secteurs s'y rapportant.
Le projet à Atimaono doit engager l’investisseur sur l’aménagement d’une partie du domaine, soit un quart de ce grand domaine propriété du Pays.
D'ici le 15 janvier, le Pays doit faire parvenir au groupe Hainan ses propositions sur la configuration de ce projet. Le Pays donnera également sa position favorable à la desserte entre la Chine et la Polynésie. Selon Jean-Christophe Bouissou, ministre du Tourisme, les premiers charters de la compagnie aux couleurs rouge et jaune devraient venir en Polynésie dès 2015. Le Pays, propriétaire du terrain à Atimaono, demandera « la construction d'une structure de 500 chambres minimum ».

Quant au projet de Hainan d'acheter un hôtel ou de participer au capital de groupes hôteliers existants, Jean-Christophe Bouissou précise que « nous n'avons pas en ce qui nous concerne à donner de préférence, ce sont des négociations privées ». En revanche, le Pays donnera son accord de principe de voir baser en Polynésie un bateau de croisière. « Ce sera un bon moyen aussi pour Hainan de rentabiliser la venue de ses avions », souligne le ministre du Tourisme. Enfin, le Pays devra également se prononcer sur un certain nombre de demandes du groupe Hainan : l'ouverture de magasins duty-free, mais aussi l'ouverture d'un casino. Sur ce point, Jean-Christophe Bouissou précise que « Nous connaissons la configuration de la clientèle chinoise et il faudra circonscrire l'accès à ces types d'établissements à des gens qui sont des visiteurs venus de l'extérieur. »

« Dans la continuité »

Pour débuter la présentation de son bilan, le président Edouard Fritch a commencé par rappeler que le gouvernement s'inscrit « dans la continuité des actions du gouvernement précédent présidé par Gaston Flosse. Dans ce bilan, il y a donc des points qui n'ont fait que trouver leur concrétisation sous le gouvernement actuel alors qu'ils avaient été engagés précédemment. Ce bilan est indissociablement lié aux actions précédentes, même si, bien sûr, il y a quand même beaucoup de choses à porter à notre crédit.(…) Il faut aussi noter que ce bilan s'inscrit dans le cadre des actions présentées dans le programme du Tahoeraa Huiraatira ».

Contrats d'accès à l'emploi

Pour Edouard Fritch, « les mesures telles que le Contrat d'accès à l'emploi (…) ne constituent pas une fin en soi et restent des palliatifs pour répondre à une situation d'urgence ».

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 6 Janvier 2015 à 15:53 | Lu 1184 fois