Tahiti, le 20 avril 2022 – A l'avant-veille du second tour de l'élection présidentielle, Tahiti Infos revient en détails sur le programme des deux candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen en Polynésie française.
Emmanuel Macron
Sur le statut de la Polynésie française, le Président de la République estime qu'il n'aura “pas de tabou dès lors que cette évolution répond à une attente particulière et majoritaire de la population”. Pour autant, il estime après son séjour de juillet 2021 au fenua que “les attentes sont autres et davantage portées sur le développement économique et l'emploi”. Il ne se positionne pas officiellement sur la procédure de décolonisation de la Polynésie française à l'ONU, estimant que le président du Pays Édouard Fritch a exprimé aux Nations Unies ces dernières années est “la position réelle des Polynésiens” en demandant la désinscription de la Polynésie.
Concernant le sujet du nucléaire, Emmanuel Macron met en avant son bilan avec la mise en place de la table ronde sur le sujet à Paris. Il dit vouloir “regarder l'histoire en face et apporter une réponse à ceux pour qui une autorité administrative indépendante (le Civen) reconnaît un lien entre la maladie et les essais nucléaires”, tout en souhaitant “faire mieux et plus rapidement”. Le Président sortant a proposé la mise en place des missions dans les îles éloignées pour aller “à la rencontre des victimes et leurs ayants droit qui ont pu ne pas être identifiés” et les aider à constituer leur dossier de demande d'indemnisation. Emmanuel Macron qui affirme avoir “brisé le silence qui pesait sur ce dossier” notamment avec “l'ouverture des archives, la dépollution, la réparation et la revitalisation” et dit vouloir “poursuivre ce chemin” pour “restaurer la confiance” avec les Polynésiens.
Sur l'environnement, Emmanuel Macron mise en Polynésie sur son fonds d'investissements pluriannuel de 7 milliards de Fcfp annoncé en juillet 2021. Ceci pour “contribuer au financement de la transition énergétique et pour répondre à l'enjeu de l'accès à l'énergie dans les îles et les atolls isolés”. Le Président sortant entend “accompagner la Polynésie dans tous les investissements qui vont réduire sa dépendance extérieure, notamment en matière d'énergie pour réduire le poids des hydrocarbures par un recours massif aux énergies vertes”. Il défend également “l'autosuffisance alimentaire” en “développant les productions agricoles et leur transformation sur des circuits courts”.
Pour convaincre les électeurs polynésiens, Emmanuel Macron mise énormément dans sa communication sur sa visite officielle au fenua et veut en tirer une forme de connaissance du terrain polynésien. Il insiste également sur sa gestion de la crise Covid “qui a durement frappé le fenua a montré ce que la solidarité nationale voulait dire”. “Cette solidarité s'est exprimée sur le plan des aides économiques aux entreprises et à l'emploi, sur l'accompagnement financier du Pays, ou encore sur les moyens matériels et les renforts sanitaires pour lutter, tous ensemble, contre ce virus et ses variants”, estime le Président sortant. Sur les sujets de société polynésiens, il évoque notamment la formation de la jeunesse avec pour bilan la création de l'antenne du SMA à Hao, le soutien à la candidature des Marquises à l'Unesco, le programme de construction d'abris de survie ou encore la lutte contre le “fléau de l'ice pour protéger la jeunesse polynésienne”.
Enfin, sur le plan géopolitique, Emmanuel Macron n'a pas caché sa stratégie Indopacifique pour la France en souhaitant “conforter notre présence dans le Pacifique” et promettant à la Polynésie la “protection” française face notamment aux ambitions chinoises et américaines dans la région.
Concernant le sujet du nucléaire, Emmanuel Macron met en avant son bilan avec la mise en place de la table ronde sur le sujet à Paris. Il dit vouloir “regarder l'histoire en face et apporter une réponse à ceux pour qui une autorité administrative indépendante (le Civen) reconnaît un lien entre la maladie et les essais nucléaires”, tout en souhaitant “faire mieux et plus rapidement”. Le Président sortant a proposé la mise en place des missions dans les îles éloignées pour aller “à la rencontre des victimes et leurs ayants droit qui ont pu ne pas être identifiés” et les aider à constituer leur dossier de demande d'indemnisation. Emmanuel Macron qui affirme avoir “brisé le silence qui pesait sur ce dossier” notamment avec “l'ouverture des archives, la dépollution, la réparation et la revitalisation” et dit vouloir “poursuivre ce chemin” pour “restaurer la confiance” avec les Polynésiens.
Sur l'environnement, Emmanuel Macron mise en Polynésie sur son fonds d'investissements pluriannuel de 7 milliards de Fcfp annoncé en juillet 2021. Ceci pour “contribuer au financement de la transition énergétique et pour répondre à l'enjeu de l'accès à l'énergie dans les îles et les atolls isolés”. Le Président sortant entend “accompagner la Polynésie dans tous les investissements qui vont réduire sa dépendance extérieure, notamment en matière d'énergie pour réduire le poids des hydrocarbures par un recours massif aux énergies vertes”. Il défend également “l'autosuffisance alimentaire” en “développant les productions agricoles et leur transformation sur des circuits courts”.
Pour convaincre les électeurs polynésiens, Emmanuel Macron mise énormément dans sa communication sur sa visite officielle au fenua et veut en tirer une forme de connaissance du terrain polynésien. Il insiste également sur sa gestion de la crise Covid “qui a durement frappé le fenua a montré ce que la solidarité nationale voulait dire”. “Cette solidarité s'est exprimée sur le plan des aides économiques aux entreprises et à l'emploi, sur l'accompagnement financier du Pays, ou encore sur les moyens matériels et les renforts sanitaires pour lutter, tous ensemble, contre ce virus et ses variants”, estime le Président sortant. Sur les sujets de société polynésiens, il évoque notamment la formation de la jeunesse avec pour bilan la création de l'antenne du SMA à Hao, le soutien à la candidature des Marquises à l'Unesco, le programme de construction d'abris de survie ou encore la lutte contre le “fléau de l'ice pour protéger la jeunesse polynésienne”.
Enfin, sur le plan géopolitique, Emmanuel Macron n'a pas caché sa stratégie Indopacifique pour la France en souhaitant “conforter notre présence dans le Pacifique” et promettant à la Polynésie la “protection” française face notamment aux ambitions chinoises et américaines dans la région.
Marine Le Pen
L'équipe de la candidate du Rassemblement national dit vouloir “respecter” le “large statut d'autonomie” de la Polynésie française, sans évoquer d'évolution statutaire. Sur la procédure de décolonisation à l'ONU depuis 2013, Marine Le Pen estime par la voix de son représentant local que “seule la consultation du peuple par un referendum peut déterminer si les Polynésiens et les Polynésiennes souhaitent leur indépendance vis-à-vis de la France”, mais constate dans le même temps que “le peuple Polynésien vote majoritairement pour des partis autonomistes aux élections territoriales”.
Pour ce qui concerne le dossier du nucléaire, la candidate souverainiste s'est engagée à “une reconnaissance par l'État du fait nucléaire et de ses retombées en Polynésie française”. Elle ajoute également dans son programme une “aide spécifique” à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires par la “prise en charge d'un accompagnant des malades” par l'État. Mais surtout, la candidate annonce s'engager sur “le remboursement des dépenses engagées par la CPS suite aux maladies radio-induites”, à hauteur de “40 à 90 milliards de Fcfp” à préciser à l'aide d'une “véritable étude sur le sujet avec la CPS”. Comme en 2017, la candidate propose le versement par EDF de 1% de son chiffre d'affaires à la Polynésie française. Une somme destinée à dédommager la Polynésie pour avoir permis à la France de se rendre “indépendante énergétiquement et militairement” avec les essais nucléaires du CEP et du CEA au fenua.
Concernant l'environnement, Marine Le Pen veut une “vaste étude sur la montée des eaux” en Polynésie française, pour mesurer le risque de submersion des atolls. Le programme de la candidate du Rassemblement national prévoit le soutien à la transition écologique de la Polynésie française avec l'implantation de champs solaires destinée à la production énergétique, un effort placé sur l'énergie thermique des mers et sur les technologies Swac (Système d'air conditionnée par l'eau de mer des profondeurs), les études sur l'hydrogène et sur la récupération du CO2 dans l'air. Elle prône également un objectif “d'autosuffisance alimentaire saine” avec le développement du secteur primaire “par une agriculture et un élevage orientés vers le bio”.
Pêle-mêle enfin, la candidate promet la création d'un “grand ministère de l'Outre-mer” et, comme en 2017, d'une université internationale de la mer en Polynésie française. Sur la ZEE spécifiquement, elle défend le “réarmement de la Marine nationale” et la “surveillance des bateaux étrangers”, ainsi que “la coopération avec les autres puissances maritimes du Pacifique”. Sur le sujet du Covid-19, la candidate prône la suppression du pass vaccinal et la “défense des libertés individuelles”. Parmi les mesures économiques concrètes, elle se positionne très favorablement en faveur de la défiscalisation et propose de raccourcir les délais de traitement des dossiers industriels ainsi que des projets de logements sociaux et intermédiaires, en les faisant étudier et valider localement par les Finances publiques locales ou le haut-commissariat et sans attendre la validation trop longue de Paris. Elle évoque également dans son programme la lutte contre toute violence intra-familiale et contre la délinquance “sous toutes ses formes”. Et elle se positionne, notamment en Polynésie française, contre maltraitance animale “par des campagnes de stérilisation, d'information aux propriétaires d'animaux ainsi que la création de chenils adaptés”.
Pour ce qui concerne le dossier du nucléaire, la candidate souverainiste s'est engagée à “une reconnaissance par l'État du fait nucléaire et de ses retombées en Polynésie française”. Elle ajoute également dans son programme une “aide spécifique” à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires par la “prise en charge d'un accompagnant des malades” par l'État. Mais surtout, la candidate annonce s'engager sur “le remboursement des dépenses engagées par la CPS suite aux maladies radio-induites”, à hauteur de “40 à 90 milliards de Fcfp” à préciser à l'aide d'une “véritable étude sur le sujet avec la CPS”. Comme en 2017, la candidate propose le versement par EDF de 1% de son chiffre d'affaires à la Polynésie française. Une somme destinée à dédommager la Polynésie pour avoir permis à la France de se rendre “indépendante énergétiquement et militairement” avec les essais nucléaires du CEP et du CEA au fenua.
Concernant l'environnement, Marine Le Pen veut une “vaste étude sur la montée des eaux” en Polynésie française, pour mesurer le risque de submersion des atolls. Le programme de la candidate du Rassemblement national prévoit le soutien à la transition écologique de la Polynésie française avec l'implantation de champs solaires destinée à la production énergétique, un effort placé sur l'énergie thermique des mers et sur les technologies Swac (Système d'air conditionnée par l'eau de mer des profondeurs), les études sur l'hydrogène et sur la récupération du CO2 dans l'air. Elle prône également un objectif “d'autosuffisance alimentaire saine” avec le développement du secteur primaire “par une agriculture et un élevage orientés vers le bio”.
Pêle-mêle enfin, la candidate promet la création d'un “grand ministère de l'Outre-mer” et, comme en 2017, d'une université internationale de la mer en Polynésie française. Sur la ZEE spécifiquement, elle défend le “réarmement de la Marine nationale” et la “surveillance des bateaux étrangers”, ainsi que “la coopération avec les autres puissances maritimes du Pacifique”. Sur le sujet du Covid-19, la candidate prône la suppression du pass vaccinal et la “défense des libertés individuelles”. Parmi les mesures économiques concrètes, elle se positionne très favorablement en faveur de la défiscalisation et propose de raccourcir les délais de traitement des dossiers industriels ainsi que des projets de logements sociaux et intermédiaires, en les faisant étudier et valider localement par les Finances publiques locales ou le haut-commissariat et sans attendre la validation trop longue de Paris. Elle évoque également dans son programme la lutte contre toute violence intra-familiale et contre la délinquance “sous toutes ses formes”. Et elle se positionne, notamment en Polynésie française, contre maltraitance animale “par des campagnes de stérilisation, d'information aux propriétaires d'animaux ainsi que la création de chenils adaptés”.