Tahiti Infos

​Les patrons veulent davantage de « visibilité »


Tahiti, le 17 mai 2020 – Elu jeudi soir, le nouveau bureau du Medef Polynésie française présidé par Frédéric Dock doit rencontrer le président du Pays Edouard Fritch en début de semaine. L’objectif de l’organisation patronale étant de demander « de la visibilité » sur la « stratégie économique e financière du Pays ».

Le nouveau président du Medef Polynésie française, Frédéric Dock, son bureau et les représentants du Cluster Maritime et de la French Tech Polynésie doivent rencontrer le président du Pays Edouard Fritch en début de semaine, avant le haut-commissaire les jours suivant. Objectif de ces réunions pour le nouveau patron des patrons : « Prendre connaissance de la stratégie économique et financière du Pays. A savoir, est-ce que réellement ils ont décidé de s’en tenir à ce dont ils disposent localement ? Puisque ce qui nous a été dit lundi (lors de la tripartite avec les syndicats de salariés, NDLR), c’est qu’ils n’avaient pas l’intention d’emprunter et qu’il faudrait avec ce que l’on a ».
 
L’organisation patronale entend notamment proposer ses services pour faire remonter les préoccupations de la Polynésie au niveau national. « On veut savoir si c’est raisonnable et s’ils n’ont pas envisagé d’autres solutions pour aller chercher de l’argent ailleurs. Et quand je dis ailleurs, évidemment on pense à la solidarité nationale. Et on pense au fait de pouvoir utiliser les nombreux réseaux du Medef, de la Fedom, du Cluster Maritime et de la French Tech Polynésie. »
 
« Accéder à tous les outils de la solidarité nationale »
 
Comme annoncé le 4 mai dernier sur Tahiti Infos, le Medef Polynésie française défend des l’adaptation des mesures nationales à nos territoires : « L’axe de discussion, c’est de demander si l’on peut, comme on l’a fait pour l’instant avec le PGE et avec le fonds de solidarité, aller plus loin pour accéder à tous les outils de la solidarité nationale ? », interroge le patron de Cegelec. Plus spécifiquement, le patronat souhaite également demander au Pays « de la visibilité sur les choix en terme d’investissements. C’est à dire comment ils s’organisent pour redémarrer l’investissement public et favoriser l’investissement privé ? ».
 
Sur le trafic international, même son de cloche. « Toute la suite sera conditionnée par les options qui seront prises », indique le président du Medef. « Est-ce qu’on considère qu’on va ouvrir en même temps que les autres ? Qu’on prend une marge de manœuvre supplémentaire ? Parce que suspendre six mois, c’est pas comme suspendre un an. Et cette position, il faut que les entreprises la connaissent. »
 
Le plan de la CPME ? Une « aberration économique »
 
Enfin, Frédéric Dock se montre très critique vis-à-vis du plan « Fenua Access » de la CPME visant à placer le tourisme en « zone franche » pour six mois avec des tarifs résidents abaissés à « 40 ou 50% », pour faire tourner au mieux le tourisme local. « Ca ne règle pas le problème des établissements qui ont été dimensionnés pour une clientèle internationale », cingle le patron du Medef. « La situation économique, avec le risque de suppression d’emplois et de baisse du pouvoir d’achat, ne va évidemment pas dans le sens de favoriser la capacité des consommateurs à partir en vacances en Polynésie et de dépenser de l’argent en Polynésie. C’est une aberration économique ».

Rédigé par Antoine Samoyeau le Dimanche 17 Mai 2020 à 20:47 | Lu 4449 fois