Tahiti Infos

​Les mises au point de Géros


Tahiti, le 27 avril 2025 - Des vérités qui dérangent. C’est manifestement l’expression qui transparait dans les deux courriers envoyés coup sur coup par le président de l’assemblée de la Polynésie française, Antony Géros, suite à la parution des articles de Tahiti Infos et nos confrères de Radio 1 sur les propositions de création d’une commission d’enquête chargée de recueillir tous les éléments d'information relatifs aux enjeux géostratégiques, environnementaux, économiques et financiers de la Polynésie française et de sa zone économique exclusive, et la proposition de rétablir les indemnités de déplacement pour les élus de Moorea.
 

Piqué au vif par les articles de Tahiti Infos et Radio 1, le président de l’assemblée de la Polynésie française a tenu bon de justifier la création de la commission d’enquête par le refus de la France “d'ouvrir le dialogue suite à la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays non autonomes de l'Organisation des Nations Unies" par le Tavini en 2013.
 
“Chaque année, l’État français présente, avec insistance, un relevé des dépenses consenties pour la Polynésie française, sans jamais établir en regard le compte exact des ressources, avantages géostratégiques ou gains économiques et financiers qu’il tire de notre territoire”, poursuit Antony Géros qui considère que “cette communication partielle s’apparente à une stratégie de désinformation”.
 
Les leçons apprises en Azerbaïdjan sur la désinformation semblant bien intégrées, le président de l’assemblée parle ainsi de “réflexe néocolonialiste” alors même “que notre territoire regorge de richesses extra-atmosphériques, aériennes, terrestres, marines et sous-marines encore sous-évaluées”. Puisse la commission nous dire lesquelles, à part celles, sous-marines, que le président du Pays a totalement exclu d’exploiter.
 
Dans une menace à peine voilée, Tony Géros explique la démarche garantissant “une connaissance claire, indépendante et transparente de notre propre valeur stratégique, économique et environnementale”, qui pourrait être limitée “si, à travers les auditions prévues, les autorités locales de l'État s'engagent à répondre avec sincérité et transparence aux questions qui leur seront posées”. Une démarche pour l’élu “pour préparer sereinement, par la non-violence et la connaissance, notre chemin vers la souveraineté”.
 
Enfin, concernant le retour des indemnités complémentaires pour les élus de Moorea, Tony Géros explique que “lors de son retour aux affaires de l’institution en 2023, et dans un souci de rigueur et de transparence”, il a diligenté une étude interne pour “en évaluer, en toute transparence, l’efficience et l’équité” et qu’en attente des résultats, “nous avons décidé avec l’accord des élus de Moorea, de suspendre temporairement l’indemnité complémentaire qui leur était allouée”. Cette suspension était donc temporaire ; nous l’apprenons aujourd’hui.
 
La conclusion de cette expertise démontre, selon le patron de Tarahoi, “l’évidence que le maintien du système d’indemnisation actuel est de loin celui qui préserve le mieux les intérêts financiers de l’institution tout en répondant au respect de l’égalité de traitement entre élus”.
 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 28 Avril 2025 à 09:44 | Lu 2078 fois