Rairoa Parker bénéficie d’une vue imprenable depuis son auberge de jeunesse (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 23 juillet 2025 – Un an après la frénésie des Jeux olympiques, comment se porte le marché des locations touristiques à Teahupo’o ? Selon les hébergeurs interrogés, les réservations restent étroitement liées aux périodes de forte houle et de compétitions, mais aussi à l’emplacement proposé. Si certains déplorent une hausse de la concurrence, d’autres apprécient de conserver un tourisme à taille humaine.
À Teahupo’o, entre les préparatifs et l’événement, la période des épreuves olympiques de surf a été intense. À l’issue, le village du bout de la route avait rapidement retrouvé sa quiétude. Si le regain d’intérêt pour le PK 0 et la vague de Hava’e se confirme, un an après les JO, comment se porte le marché des hébergements touristiques ?
À Teahupo’o, entre les préparatifs et l’événement, la période des épreuves olympiques de surf a été intense. À l’issue, le village du bout de la route avait rapidement retrouvé sa quiétude. Si le regain d’intérêt pour le PK 0 et la vague de Hava’e se confirme, un an après les JO, comment se porte le marché des hébergements touristiques ?
“On suit le rythme de la houle”
Sollicités pour organiser l’accueil des partenaires officiels de Paris 2024, les professionnels et les familles ont été nombreux à se mobiliser à Teahupo’o et dans les communes voisines, comme Vairao, quitte à investir. Mais la plupart des touristes, comme Erine et Mathis, sont simplement de passage. “On fait le tour de l’île en voiture. On a découvert Teahupo’o grâce aux JO et beaucoup de gens nous ont conseillé de venir. Effectivement, c’est magnifique !”, confient-ils, tout en immortalisant ce moment devant les anneaux olympiques.
Fleurette Orbeck, propriétaire de bungalows à proximité, confirme cette fréquentation en hausse sans grand effet sur les nuitées. “Il y a beaucoup plus de touristes de passage, ce qui profite bien aux taxi-boats, mais je n’ai pas vraiment vu de différence au niveau de l’hébergement. On cible surtout une clientèle de surfeurs, donc on suit le rythme de la houle, arrivée un peu tard cette année, à partir du mois de mai”, remarque-t-elle, avec une nuance à l’égard des résidents. “Il y a une petite amélioration au niveau du tourisme local, avec des personnes de la ville qui ont commencé à réserver des week-ends en famille à Teahupo’o, pour changer de Moorea par exemple. C’est l’occasion de découvrir une autre facette de l’île de Tahiti.”
“On n’a pas explosé”
Au rendez-vous de la Tahiti Pro depuis 13 ans, Milton Parker ne mise pas que sur l’hébergement : “Il y a eu une petite augmentation, mais ce n’est pas énorme. Par contre, on reçoit beaucoup plus de personnes pour des excursions en bateau à la journée. On a plus que doublé les balades à la vague. J’ai toujours fait les deux : c’est complémentaire.”
Installé à Teahupo’o depuis 2018, le surfeur Mateia Hiquily propose quelques bungalows à la location en face du domaine Rose, à deux minutes à pied de la pointe Fare Mahora. “On n’a pas explosé suite aux JO. Il y a même un léger moins, en sachant qu’on reçoit pas mal de surfeurs et qu’il n’y a pas eu beaucoup de vagues... On a quand même réussi à avoir quelques touristes pendant la basse saison”, explique-t-il.
Pour Warren Smidt, propriétaire d’une pension située en dehors du village, avant la mairie de Teahupo’o, le constat est plus dur. “Je ne vois pas de différence, c’est pareil. Je dirais même qu’il y a un peu moins de demandes, vu qu’on est plus nombreux à proposer des hébergements. On a même été obligés de baisser nos tarifs pour s’aligner”, déplore-t-il.
“C’est l’emplacement qui fait tout”
Sans surprise, puisque c’était déjà le cas avant, les emplacements donnant directement sur la vague sont les mieux lotis. Ouverte fin 2023, l’auberge de jeunesse de Rairoa Parker est idéalement située. “On avait déjà pour projet de se lancer. Les JO, ça a accéléré le processus”, souligne-t-il. “J’ai grandi sur cette plage et on a toujours accueilli des surfeurs. Aujourd’hui, on reçoit un peu plus de touristes, qui viennent pour voir la vague. On est content : on tourne bien au niveau des réservations. En saison creuse, ça va être des séjours d’une ou deux nuits, alors que pendant les périodes de houle, ça peut aller jusqu’à dix jours. On propose quelque chose de simple : c’est vraiment l’emplacement qui fait tout.”
Parmi ses hôtes du moment, Clément et Mélissa, qui sillonnent la Polynésie depuis trois mois et demi dans le cadre d’un tour du monde, sont sous le charme : “On a fait les Tuamotu, les îles de la Société et on finit à Teahupo’o, où on était déjà venus il y a quelques semaines. C’est un de nos coups de cœur : c’est paisible et sauvage entre les montagnes et la mer, avec un esprit de village. On avait suivi les épreuves de surf des JO à la télévision, et on a pu profiter des Trials sur l’eau et depuis la terrasse. On va devoir repartir avant la prochaine compétition, mais c’est sûr : on reviendra !”
Une clientèle réduite, mais fidèle, c’est le parti pris de Sidonie et Didier Parker, dont le logement donne sur l’espace qui accueille la cérémonie d’ouverture et les podiums de la Tahiti Pro. “Les compétitions et les grosses houles, ça reste la meilleure période de l’année. Mais on ne cherche pas à attirer tout le temps du monde. Le week-end, de temps en temps, et les surfeurs quand ils ont besoin, c’est suffisant”, estiment-ils, résolus à ne pas changer leurs habitudes.





































