Ua Pou, le 15 septembre 2025 - Après 40 ans d’enseignement et 30 ans après son arrivée aux Marquises, Jacques Iakopo Pelleau, professeur d’anglais retraité et ardent défenseur du eo enana, a été promu au grade de chevalier dans l’ordre des Palmes académiques. La cérémonie a eu lieu à Ua Pou, l’île qui l’avait accueilli en 1995 et où il a commencé son apprentissage du marquisien. Déjà chevalier des Arts et des Lettres depuis 2019, il poursuit inlassablement son combat pour transmettre et faire vivre la langue marquisienne.
Pour lui, le lieu et la date résonnent avec force : Ua Pou fut le théâtre de ses premiers cours et de ses premières notes en marquisien, en août 1995. “Une reconnaissance officielle qui tombe pile 30 ans après mes premiers pas sur Ua Pou, et 20 ans après mon retour à Nuku Hiva”, a-t-il confié en insistant sur l’importance qu’il attache à la synchronicité des dates.
Au moment de prendre la parole, celui que tout le monde appelle aujourd’hui “Iakopo” s’est adressé aux jeunes générations : “Que ces milliers d’heures de travail ne soient pas inutiles. Parlez, chantez, dansez le eo enana, la langue qui fait de vous des Marquisiens. Faute de quoi, d’ici quelques années, comme le disait un élève de Nuku Hiva, il ne restera plus des Marquises que des ‘Franquisiens’ et la planète sera orpheline d’une culture qui fait rêver le monde entier. Longue vie aux Marquises et à la langue marquisienne !”
C’est sur proposition du haut-commissariat en Polynésie française et de l’association des membres de l’ordre des Palmes académiques (Amopa), en reconnaissance de 40 années au sein de l’Éducation nationale et de 30 années au service de la langue, de l’histoire et de la culture marquisiennes que Jacques Iakopo Pelleau a été promu au grade de chevalier dans l’ordre des Palmes académiques. C’est au cours d’une réunion intimiste sur le parvis de la mairie de Hakahau que le professeur d’anglais à la retraite et fervent défenseur de la langue marquisienne a reçu sa médaille. L’événement coïncidait avec une tournée de l’Académie marquisienne, dont il est l’un des membres particulièrement actifs depuis son intégration en 2019.
Pour lui, le lieu et la date résonnent avec force : Ua Pou fut le théâtre de ses premiers cours et de ses premières notes en marquisien, en août 1995. “Une reconnaissance officielle qui tombe pile 30 ans après mes premiers pas sur Ua Pou, et 20 ans après mon retour à Nuku Hiva”, a-t-il confié en insistant sur l’importance qu’il attache à la synchronicité des dates.
Au moment de prendre la parole, celui que tout le monde appelle aujourd’hui “Iakopo” s’est adressé aux jeunes générations : “Que ces milliers d’heures de travail ne soient pas inutiles. Parlez, chantez, dansez le eo enana, la langue qui fait de vous des Marquisiens. Faute de quoi, d’ici quelques années, comme le disait un élève de Nuku Hiva, il ne restera plus des Marquises que des ‘Franquisiens’ et la planète sera orpheline d’une culture qui fait rêver le monde entier. Longue vie aux Marquises et à la langue marquisienne !”
Un parcours d’opiniâtreté
Né à Fontenay-le-Comte, en Vendée, Jacques Pelleau a enseigné le français et l’anglais en Angleterre, en France, en Afrique et en Polynésie, avant de trouver dans les Marquises une seconde patrie. Dès son arrivée en 1995 à Ua Pou, il se plonge dans l’étude de la langue : manuels, cours, collectes de vocabulaire, collaborations avec les enseignants locaux comme Moetini Hou-Yi et Chrétienne Ohotoua.
À son retour en métropole (2001-2005) et afin d’affiner sa compréhension des structures linguistiques polynésiennes, il étudie aussi le tahitien grâce à la méthode de Mirose Paia et Jacques Vernaudon. Revenu aux Marquises en 2005, il continue sans relâche : écoute quotidienne des radios, annotation des textes religieux, dépouillement du dictionnaire de Mgr Dordillon, cours aux adultes et aux élèves venus de métropole.
Cette ténacité et son don pour les langues lui ont permis de produire de nombreux travaux : manuels d’initiation au marquisien, lexiques et cours pour résidents ; en 2018 : traduction du Journal marquisien (1798-1806, éd. Haere Pō) ; en 2021 : traduction de l’Essai en vue d’un dictionnaire et d’une grammaire (…) des îles Marquises – 1799 de William Pascoe Crook ; ainsi que des traductions de l’anglais au français, et de nombreuses contributions sur l’histoire et la culture marquisiennes.
Sur internet, il a créé le site te-eo.com, véritable bibliothèque vivante, où il publie presque quotidiennement articles, références historiques, analyses linguistiques et réflexions.
À son retour en métropole (2001-2005) et afin d’affiner sa compréhension des structures linguistiques polynésiennes, il étudie aussi le tahitien grâce à la méthode de Mirose Paia et Jacques Vernaudon. Revenu aux Marquises en 2005, il continue sans relâche : écoute quotidienne des radios, annotation des textes religieux, dépouillement du dictionnaire de Mgr Dordillon, cours aux adultes et aux élèves venus de métropole.
Cette ténacité et son don pour les langues lui ont permis de produire de nombreux travaux : manuels d’initiation au marquisien, lexiques et cours pour résidents ; en 2018 : traduction du Journal marquisien (1798-1806, éd. Haere Pō) ; en 2021 : traduction de l’Essai en vue d’un dictionnaire et d’une grammaire (…) des îles Marquises – 1799 de William Pascoe Crook ; ainsi que des traductions de l’anglais au français, et de nombreuses contributions sur l’histoire et la culture marquisiennes.
Sur internet, il a créé le site te-eo.com, véritable bibliothèque vivante, où il publie presque quotidiennement articles, références historiques, analyses linguistiques et réflexions.
L’Académie marquisienne, une œuvre collective
Et puisque la concordance des chiffres est de mise, 2025 marque aussi le 25e anniversaire de la création de l’Académie marquisienne. L’Académie compte actuellement 16 membres (deux académiciens par île et des stagiaires) et fonctionne avec un comité hebdomadaire à Taiohae et des assemblées générales plénières. Tous les deux mois, elle se déplace dans les îles pour mener des recherches collectives, discuter et parfois créer jusqu’à 300 nouveaux mots par jour. Cette année, ses grands projets sont la publication d’un nouveau lexique et la poursuite du dictionnaire trilingue français-anglais-marquisien.





































