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Procès d’assises : meurtres et viols jugés au tribunal pendant deux semaines


PAPEETE, le 8 septembre 2014 - La troisième session de la cour d’assises de 2014 commence demain. Pendant deux semaines, de ce mardi 9 septembre au vendredi 19, ce sont 6 affaires parmi les plus sordides de ces quatre dernières années qui vont être jugées. Les prévenus, pour l’instant présumés innocents, comparaitront devant trois juges et six jurés pour répondre des crimes dont ils sont accusés. Deux meurtres, un cas de violences conjugales ayant entrainé la mort, deux viols sur mineurs et enfin une tentative de viol : toute la misère humaine sera exposée au reste de la société lors de ces audiences publiques.


Mardi 9 et mercredi 10 septembre : le champion de boxe l’a battu à mort pour s’être moqué de lui
Accusé de meurtre, cet ancien champion de boxe en poids moyen avait tabassé un homme de 47 ans lors d’une bagarre à Papara en février 2013. Les faits se sont déroulés au cours d’une manifestation organisée autour d’une partie de "kikiri" au PK 39. Un barbecue et de la bière accompagnaient les jeux d’argent. L’ambiance était chaude, surtout entre le prévenu, 27 ans à l’époque, et sa future victime qui s’étaient interpellés une bonne partie de la soirée. Il s’agissait d’une rivalité de boxe : le fils de la victime ayant remporté un combat contre celui qui sera son meurtrier. C’est finalement aux poings que la dispute a dégénéré.

L’autopsie du corps la victime atteste d’un combat extrêmement violent, qui se serait déroulé en présence de convives trop alcoolisés pour en percevoir la gravité. Le plus jeune a frappé très sévèrement son rival, à coup de poings, coups de pieds et a fini par lui écraser la boite crânienne avec une pierre. L’autopsie constatera des blessures très sévères qui ont conduit le médecin légiste à dire que la victime "ne serait pas plus abîmé s’il avait été percuté au visage par une locomotive à pleine vitesse".

L’ancien boxeur, accusé d’homicide volontaire, risque 30 ans de réclusion criminelle. L’alcool est une circonstance aggravante.


Jeudi 11 septembre : Un taekwondoiste massacre la mère de ses enfants pour deux heures de retard
Un mois avant le meurtre de Papara, une autre affaire impliquant un champion en art martial avait défrayé la chronique faits divers. Il s’agissait un ancien champion de Polynésie de Taekwondo qui a tué à coups de poings sa compagne, mère de ses trois enfants.

Vous vous en souvenez, l’affaire s’était déroulée à Faa’a le mercredi 2 janvier 2013 vers 19h30. Le concubin de la jeune femme était très en colère de la voir arriver à la maison avec deux heures de retard, après avoir consommé de l’alcool. Le couple n'était pourtant pas connu jusqu'ici des services de gendarmerie pour des violences conjugales notoires. Le prévenu risque 20 ans de prison pour « violence par conjoint ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Les violences sur un conjoint sont une circonstance aggravante.


Vendredi 12 septembre : il avait essayé de violer une journaliste de National Geographic
En décembre 2011 une journaliste du magazine National Geographic avait été agressée sexuellement dans sa chambre à l’hôtel Pearl Lodge de Nuku Hiva, aux Marquises. L’homme d’une trentaine d’années s’était introduit dans la chambre et avait commencé à toucher la femme de 38 ans. Elle a réussi à calmer son agresseur, qui avait alors pris la fuite. Il est accusé de tentative de viol, et risque 15 ans de prison.


La semaine prochaine :
Lundi 15 et mardi 16 septembre, c’est le procès du drame du quartier Gobrait à Faa’a en janvier 2013. Un homme de 42 ans, rendu furieux par le retour de sa concubine à 7h du matin, s'était emporté. Alerté par le bruit, un voisin, âgé de 73 ans s'était interposé verbalement, ce qui lui vaudra de se faire attaquer par un coupe-coupe. Touché à la gorge, le septuagénaire était mort la même matinée. Sa femme et son beau-fils avaient également été blessés.

Mercredi 17 et jeudi 18 septembre : Un homme de 66 ans devra répondre de deux accusations de viol sur mineures de moins de 15 ans. Elles avaient été placées chez lui en famille d’accueil.

Vendredi 19 septembre : Un habitant des Tuamotu de 55 ans est accusé d’avoir violé sa belle-fille alors qu’elle n’avait que 12 ans.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 8 Septembre 2014 à 12:43 | Lu 1566 fois