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​Une archiduchesse aux Marquises


Hiva Oa, le 26 novembre 2020 - A l’occasion d’une seconde visite aux îles Marquises, l’archiduchesse Francesca Thyssen-Bornemisza et sa famille ont fait escale à Hiva Oa où elle a fait don de présents issus du musée Thyssen de Madrid.
 
L’archiduchesse Francesca Thyssen-Bornemisza n’est pas ici par hasard, puisqu’après une visite de Tahuata, où elle est venue présenter l’œuvre de l’artiste Eduardo Navarro, Hydrohexagrams (for Tahuata), réalisée en 2017, elle est à Hiva Oa pour remettre deux présents au musée Gauguin. Le musée Thyssen de Madrid compte parmi sa collection des tableaux de Paul Gauguin. Il y a quatre ans, lors de sa première escale aux Marquises, l’archiduchesse a visité le musée Gauguin et a été surprise de ne pas voir une représentation du tableau "Mata Mua", peint à Puamau, Hiva Oa, pourtant très populaire au sein du musée madrilène.
 
Elle a donc décidé de revenir pour offrir au musée Gauguin de Hiva Oa le livre du catalogue du Musée, pour que les organisateurs des expositions puissent étudier l’histoire de cette œuvre, ainsi que plusieurs affiches représentant le tableau.  En retour, le maire de la commune, Joëlle Frébault, lui a offert un vivo, flûte nasale locale.
 
Au programme de la journée de la famille de l’archiduchesse, visite du site du Paepae (Marae) Upeke dans le village de Taaoa, puis direction Puamau à l’autre extrémité de l’île, pour essayer de retrouver l’endroit exact où Paul Gauguin a peint le tableau du "Mata Mua", au sein du Paepae sur place.

​Une philanthrope engagée pour l'environnement


 Née à Lausanne en 1958, elle a vécu une partie de sa vie à Londres où elle a suivi des études d’art, et vit aujourd’hui entre l’Angleterre et l’Autriche. Héritière de la collection d’œuvres d’art Thyssen, elle est aujourd’hui elle-même collectionneuse et philanthrope, engagée dans la protection de l’environnement, et particulièrement celle des océans. En 2002, elle crée la Thyssen-Bornemisza Art Contemporary (TBA21), puis en 2011, avec Markus Reymann, la TBA21 Academy. Conçue "comme une plate-forme mobile sur les océans, elle rassemble des artistes, des chercheurs et des penseurs de divers domaines concernés par les problèmes écologiques, sociaux et économiques les plus urgents d’aujourd’hui. À travers ses expéditions sur mer et sur terre, l'académie cherche à réinventer la culture de l'exploration au XXIe siècle, tout en incitant à la création de connaissances, à de nouveaux modes de collaboration et à la coproduction de solutions aux défis environnementaux pressants d'aujourd'hui." (Source : traduction du Site officiel de TBA 21)

Le directeur du département recherche de la TBA21 Academy, Markus Reymann, décrit quelques-unes des actions du musée :
En sillonnant les océans à bord du bateau Dardanella, l’académie invite des artistes et des membres des communautés locales à participer à des temps d’échanges avec des scientifiques, pour associer les sciences modernes aux savoirs traditionnels et aux rituels ancestraux, dans le but de trouver des solutions de protections environnementales efficaces.
Ainsi, aux îles Fidji, une zone de conservation terrestre "Tabu" a pu voir le jour.
En Jamaïque, un modèle de zone de reproduction des coraux a été répliqué grâce la présence d’un chercheur spécialisé dans ce domaine sur leur bateau.
Sur l’île Cocos, au large du Costa Rica, les moyens n’étaient pas assez conséquents pour pouvoir protéger cette île mythique, pourtant classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO pour la diversité des requins et des espèces pélagiques qui habitent ses récifs. Un collectif de quarante artistes a ainsi créé un trésor en associant plusieurs œuvres, de braconniers. Ce trésor a été enterré dans un coffre, sur l’île, et la clef a été vendue à New York. Avec l’argent récolté par la vente, ils ont pu monter un partenariat avec des locaux pour protéger, marquer et suivre les espèces marines du site.

Rédigé par DLR le Jeudi 26 Novembre 2020 à 07:33 | Lu 2999 fois