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​Suicide d’un sans-abri en cellule : Sanction confirmée pour le policier


​Suicide d’un sans-abri en cellule : Sanction confirmée pour le policier
Tahiti, le 21 septembre 2021 - Le tribunal administratif de Papeete a rejeté mardi le recours d'un brigadier-chef de la DSP sanctionné de quatre mois d'exclusion temporaire, dont deux avec sursis, après le suicide d'un sans-abri en cellule de dégrisement en février 2019.
 
Un sans-abri de 37 ans s’était suicidé en s’étranglant avec son sous-vêtement en février 2019, alors qu’il était maintenu en cellule de dégrisement dans les locaux de la Direction de la sécurité publique (DSP). Mis en cause pour des “manquements” à plusieurs obligations professionnelles, le brigadier-chef en charge de l’équipe de policiers en poste ce jour-là a été sanctionné en septembre 2020 par une exclusion temporaire de quatre mois dont deux avec sursis. Sanction qu’il a contestée en dénonçant une erreur d’appréciation. Mardi, le tribunal administratif a confirmé la régularité de cette peine disciplinaire.

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Le jour des faits, le brigadier-chef avait pris ses fonctions à 13 heures. Il assure ne pas avoir été informé clairement d’une première tentative de suicide commise dans la matinée. Il avait rendu visite au sans-abri en cellule de dégrisement dès sa prise de fonction, avant de partir en patrouille pour ne revenir qu’en fin d’après-midi. La victime s’était suicidée à 13h38. Dans la décision rendue mardi, le tribunal estime qu’en dépit de 35 ans de service et d’une manière de servir reconnue “satisfaisante”, et à supposer qu’il n’ait pas été effectivement informé de la tentative de suicide déjà évoquée, le plaignant a fait preuve d’un comportement “inapproprié et négligent” avant de partir en patrouille, en ne demandant pas à ses subordonnés et son chef de poste d’assurer une surveillance étroite du sans-abri placé en cellule de dégrisement. “Il ressort en outre des pièces du dossier que le requérant, en charge d’encadrement, ne maîtrisait pas les procédures applicables aux situations de rétention de personnes au sein des locaux de police.” Pour le tribunal, les manquements du plaignant au regard de ses obligations statutaires et déontologiques justifient en conséquence la sanction disciplinaire prononcée à son encontre par le ministère de l’Intérieur.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 21 Septembre 2021 à 19:27 | Lu 4835 fois