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​Premier pas vers la rhumerie à Tumaraa


Dominique Auroy, de la société Avatea, a signé quatre premières conventions avec des agriculteurs de Tumaraa pour planter de la canne à sucre.
Dominique Auroy, de la société Avatea, a signé quatre premières conventions avec des agriculteurs de Tumaraa pour planter de la canne à sucre.
Raiatea, le 26 avril 2021 - Les premières conventions pour planter la canne à sucre à Tumaraa ont été signées vendredi entre la société Avatea de Dominique Auroy et des agriculteurs de Raiatea. La commune prévoit d'ouvrir son usine de jus de canne et, à terme, de produire son propre rhum sur l'île sacrée.

Nous évoquions le projet dans notre édition du 15 mars. Dominique Auroy, de la société Avatea, a tenu parole. Cinq semaines après sa première visite à Tumaraa, quatre conventions ont été signées avec les premiers agriculteurs. La réunion s’est tenue à la mairie de Vaiaau, commune associée de la côte ouest de Raiatea, entre, d’une part la société Avatea, le maire Cyril Tetuanui, ses deux adjoints, Serge Amiot et Raimana Dehors, et quelques agriculteurs. Serge Amiot ayant enfilé cette fois sa casquette de chef de la Direction de l'agriculture (DAG) pour le soutien logistique aux futurs planteurs de cannes, entérinant la volonté du Pays de développer le secteur primaire.
 
Kevin Leonce, le chef du reboisement à la DAG, est venu, lui, exposer à l’assistance, le fruit de ses recherches depuis ces cinq dernières semaines avec, entre autres, la géolocalisation des différentes parcelles exploitables.
 
À l’issue de la réunion en fin de matinée, quatre conventions ont été signées pour un total de 4 ha. Il reste encore environ 70 ha à pourvoir pour entériner l’objectif de création de l’usine de rhum dans la commune. L'avenir dira si les premiers agriculteurs qui ont franchi le pas de la signature entraîneront dans leur sillage d'autres protagonistes, certains préférant rester en position d’observation dans l'attente de voir comment se passent les prémices des futures plantations. 
 
Soutien logistique, conseil et mutualisation
 
L’intérêt de ce partenariat, à l’inverse des planteurs sans contrat, dits "libres" est qu’ils pourront bénéficier d’un soutien logistique, sous forme de conseils, de suivis, voire de prêt d’engins en mutualisation capable de soulager le travail harassant du planteur de cannes.
Le suivi concerne par exemple le contrôle du désherbage tout au long de l’année, du respect des doses d’engrais, etc. L’objectif de rentabilité est basé sur le taux de sucre dans la canne. Plus il est élevé, plus l’usine rachète le kilo au prix fort, pouvant le faire passer d’un peu plus de 30 Fcfp le kilo à pas loin de 50 Fcfp.
 
À noter d'ailleurs que Taputapuatea, elle aussi à vocation fortement agricole, pense développer ce secteur en plus du noni, sa plante favorite. D’autant que cette commune vient de faire l’acquisition d’un grand domaine sur la propriété Martin à Avera. Quant à Uturoa, avec l’achat du domaine Boubée, la question se pose à savoir si elle se positionnera elle aussi sur le secteur, avec l'eventualité de fournir Tahaa ?
 
La venue du ministre de l'agriculture Tearii Alpha, attendu en fin de semaine, devrait apporter quelques nouveaux éléments sur le dossier.
 
À présent, tout ce petit monde doit se battre d’une part pour faire baisser les taxes relatives à cette activité, mais aussi faire reconnaître l’identification géographique (IG, garantie de sécurité et de rentabilité au niveau mondial. Rappelons que l’objectif initial est l’ouverture de l’usine de jus de canne fin 2022 - début 2023.

Rédigé par JPM le Lundi 26 Avril 2021 à 16:41 | Lu 2743 fois