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​Nucléaire : Le Tavini ne veut pas de discussion avec l'Etat sans l'ONU


Tahiti, le 5 mai 2021 – Le président du Tavini, Oscar Temaru, a indiqué mardi dans un communiqué de presse que son parti refusait d'évoquer le sujet des conséquences des essais nucléaires avec l'Etat "sans l'arbitrage de l'ONU".
 
Le président du parti indépendantiste, Tavini huiraatira, Oscar Temaru, a annoncé mardi dans un communiqué de presse son refus de discuter des conséquences des essais nucléaires menés en Polynésie française avec l'Etat français "sans l'arbitrage de l'ONU". Déclaration qui intervient plusieurs semaines après l'annonce par le président Edouard Fritch de la future organisation d'une "table ronde" sur le nucléaire avec le Président de la République à Paris et à l'avant-veille de l'arrivée du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu en Polynésie française. "Il faudra beaucoup plus qu’une entrevue à huis clos ici à Tahiti, ou même 'une table ronde de haut niveau' organisée dans les bureaux feutrés et insonorisés à Paris, sans témoins", écrit le leader indépendantiste.
 
Oscar Temaru explique que l'Etat français a "vanté par tous les moyens ses essais propres" pendant "plus de cinquante ans". "Comme tous les opposants à cette propagande, j’ai été personnellement dénigré, humilié", dénonce-t-il, avant de poursuivre : "Après plus de 60 ans de mépris et de mensonge d’Etat, aucune confiance ne peut désormais lui être accordée sans l’arbitrage de l’ONU et d’experts internationaux indépendants. Notre peuple a droit à toute la vérité sur les conséquences sanitaires, génétiques, environnementales et sociétales de ces crimes perpétrés durant 30 ans sur ses terres."
 
Le leader indépendantiste rappelle le rendez-vous lancé pour une mobilisation le 17 juillet prochain, date anniversaire de l'essai aérien Centaure dont les retombées ont touché l'île de Tahiti. Rappelant la dernière résolution prise par le comité de décolonisation de l'ONU sur la situation de la Polynésie française, il "invite" également "toute la population à déposer plainte pour crimes contre l’humanité auprès de la Cour Pénale internationale via un large réseau de référents destinés à accompagner les plaignants dans leur démarche".
 

le Mercredi 5 Mai 2021 à 16:40 | Lu 1152 fois