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​Le bras de fer se poursuit à Sabena


Tahiti, le 15 juin 2021 - La grève est maintenue chez Sabena Technics où les discussions achoppent toujours sur des problématiques indemnitaires, dans le cadre d'un éventuel plan de départ volontaire. Les salariés espèrent beaucoup de l’issue de l’audience de référé en fin de semaine prochaine devant le tribunal du travail.
 
Une poursuite de la grève initiée début mai chez Sabena Technics a été décidée lundi, à l’issue d’une rencontre syndicats-direction en fin de matinée. Le mouvement est suivi par 70% des salariés de l’entreprise. Les discussions achoppent toujours sur les conditions proposées par Sabena pour les salariés disposés à un départ volontaire. Les grévistes demandent deux mois de salaire brut d’indemnités par année d’ancienneté, la direction oppose une application stricte de la convention collective, bien moins avantageuse. “On continue le bras de fer”, tranche Terii Jaulim, délégué syndical CSTP-FO. “Il y a des gens âgés dans le personnel. On ne sait pas s’ils retrouveront du travail.”

Pour l’heure, sur les 95 employés de la filiale polynésienne de Sabena Technics, on sait que 67 sont visés par un plan de licenciement pour motif économique. Si l’identité des salariés sur la sellette n’est pas encore communiquée aux employés, l’annonce a été confirmée au personnel de l’entreprise lors d’une réunion avec le directeur exécutif de la maison mère de cette filiale, en fin de semaine dernière. Cette vague de licenciement est directement liée à la perte par l’entreprise du marché de la maintenance des avions Gardian de la Marine nationale, à la fin du mois. La procédure est prévue pour s’étaler sur les six prochains mois, compte tenu des délais de préavis que doit observer l’entreprise pour les plus anciens.

Audience le 25 juin

A compter du 1er juillet, la filiale polynésienne de Sabena Technics ne sera plus en charge de l’entretien des cinq Falcon Gardian militaires positionnés dans la zone Pacifique, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. L’activité de maintenance des aéronefs  de la Marine nationale est reprise par la société Jet Aviation. L’entreprise suisse a déjà annoncé l’envoi d’une vingtaine de techniciens pour assurer la transition, en attendant d’éventuels recrutements locaux.

Reste les recours en justice engagées par les salariés de Sabena, devant le tribunal du travail et au civil. Les deux procédures en référé demandent à ce que soit reconnue l’obligation d’une application de la règlementation locale et de la convention collective de l’aérien. Code du travail et convention cadre stipulent la reprise des contrats en cas de transfert d’activité. Une audience de mise en état de la procédure civile a eu lieu lundi. Selon nos informations, les deux procédures devraient être jointes et plaidées à l’audience du 25 juin prochain devant le président du tribunal du travail, Gérard Joly. Une issue favorable de cette procédure ne règlerait que partiellement la problématique des Sabena. En cas de transfert des contrats, Jet Aviation ne prévoit d’employer que 27 personnes dans son plan de maintenance des Gardian, contre 60 actuellement en poste.

L’activité de Sabena Technics se résumera à partir de juillet aux seules opérations de maintenance des quatre Casa de l’armée de l’Air pour la zone Pacifique, dont deux sont positionnés à temps plein au détachement air 190 de Faa’a. L’appel d’offres pour cet autre marché public a été jugé infructueux par la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé). Le marché est prolongé jusqu’à fin juin 2022 alors qu’une nouvelle procédure d’appel d’offres est en cours. Un délai synonyme provisoirement de la sauvegarde pour quelques mois encore des 25 employés liés à cette activité.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 15 Juin 2021 à 15:17 | Lu 1332 fois