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​La commission répond aux médecins


Tahiti, le 31 janvier 2024 – Prise à partie par le syndicat des médecins libéraux, qui considère, dans une lettre ouverte publiée mardi, que son rapport était “absolument révoltant”, la commission d’enquête de l’assemblée de la Polynésie française sur la gestion de la crise Covid a tenu à répondre, ce mercredi.
 

Dans une lettre signée de la main de sa présidente, Pauline Niva, la commission d’enquête de l’assemblée de la Polynésie française sur la gestion de la crise Covid a répondu, ce mercredi, aux médecins libéraux qui étaient montés au créneau, la veille, après la lecture de son rapport. La commission reproche au syndicat de ne pas s’être manifesté plus tôt s’il voulait apporter sa pierre à la rédaction du rapport. “Les membres sont stupéfaits et choqués”, explique le courrier, “des propos tenus par les docteurs Bondoux et Fernandez sur le rapport issu des travaux de la commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire en Polynésie française”.
 
La commission rappelle alors que, contrairement à ce qu’affirme le syndicat des médecins libéraux, des auditions du conseil de l’ordre des médecins et du conseil de l’ordre des infirmiers avaient été menées le 7 mars 2023. Les extraits de ces auditions sont d’ailleurs consultables dans le rapport et il est fait mention de leur exercice pendant la crise Covid à de très nombreuses reprises.
 
Aussi, la commission “regrette la méthode tardive choisie par les deux présidents des syndicats qui pendant près d’un an sont restés "silencieux”, les accusant plus loin de “manque de volonté et de démarche constructive pour améliorer le fonctionnement de notre système de santé en cas de crise”.
 
En filigrane, ce sont aussi certaines préconisations qui semblent avoir heurté le syndicat. Celle sur la constitution de centres communautaires, à l’image du centre Manu Iti de Paea, ne plait pas aux médecins. Il faut dire que l’amateurisme des soins qui y étaient menés ne plaide pas non plus en la faveur d’un retour à ce genre de structures improvisées. De même, les préconisations concernant les médecines traditionnelles ou alternatives qui faisaient dire aux médecins que “la médecine n’est pas une croyance”. Deux points qui restent sans réponse dans le communiqué, mais que Nicole Sanquer, mercredi matin, défendait au nom de “la division des avis de la communauté médicale sur le sujet”.
 
“Nous espérons que ce coup d’éclat médiatique ne présente pas de lien direct avec la campagne des élections professionnelles à venir en avril prochain”, ironise le courrier de la commission en conclusion.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mercredi 31 Janvier 2024 à 18:16 | Lu 2087 fois