Tahiti, le 24 juillet 2025 – Déjà condamné à quatre reprises, un détenu a été jugé devant la cour d'appel, jeudi, pour répondre de menaces de mort proférées à l'encontre de deux surveillants de Nuutania et pour avoir détenu du paka en prison. Le prévenu, qui a invoqué un “coup monté” ourdi par des plaignants “jaloux”, a écopé de 18 mois de prison ferme.
Après avoir été condamné en comparution immédiate à 18 mois de prison ferme pour des menaces de mort et pour avoir détenu du paka et un téléphone à Nuutania, un homme de 28 ans a comparu devant la cour d'appel jeudi. Ce dernier était notamment poursuivi pour avoir dit à un gardien de la prison qu'il allait “venir brûler” sa maison et avoir menacé un second agent pénitentiaire de le “retrouver à l’extérieur”.
Particulièrement bavard à la barre, l'intéressé a tout d'abord expliqué qu'il avait fait appel de sa condamnation car il ne “comprend pas” pourquoi il est toujours en détention. Alors qu'il se disait victime d'un “coup monté” par les gardiens de la prison, la présidente de la cour d'appel lui a demandé quel aurait été le motif dudit complot. “C'est pour me descendre, c'est de la jalousie mal placée car je suis bien sapé et que je roule dans des voitures hors de prix”, lui a répondu l'intéressé. “Alors justement, cela nous intéresse, Monsieur, de savoir comment vous faites puisque vous n'avez pas d'emploi”, a renchéri la magistrate sans obtenir de réponse plus précise.
Un “trop plein de menaces”
Interrogé sur la manière dont il avait pu se procurer du paka, le prévenu a ensuite affirmé que la drogue “tombe du ciel” via des colis projetés de l'extérieur. Des colis “gratuits” prétendument lancés par des gens auxquels il aurait prêté de l'argent et qui voudraient donc tout naturellement “payer leur dette”. L'homme a par ailleurs expliqué qu'il ne cesserait jamais de fumer puisque cela lui avait “sauvé la vie”, lui qui était auparavant “paralysé”.
Face à ces arguments quelque peu farfelus, l'avocate de l'un des gardiens de prison, Me Diana Kintzler, a dénoncé des “dénégations inconsistantes”. “Le personnel pénitentiaire subit les assauts de cette population et le visage de la détention a changé. Mon client exerce depuis vingt ans et ça suffit, ce trop-plein de menaces. Il faut aussi protéger la santé psychique du personnel de la prison”, a-t-elle conclu avant de demander à la cour d'appel d'ordonner que sa décision à venir soit affichée dans les locaux de la prison.
Paix sociale
Lors de ses réquisitions, l'avocat général a tenu à revenir sur la notion de complot avancé par le prévenu en rappelant que “le surveillant pénitentiaire, tout comme le gendarme, le douanier ou le policier, n'a aucun intérêt à faire un rapport pour faire un rapport” et s'il le fait, cela signifie que les faits “sont conformes à la réalité”. Le représentant du ministère public est ensuite revenu sur les projections de drogue qui ont lieu “au Fenua comme dans l'Hexagone” : “Contrairement à ce que certains disent, la paix sociale en prison ne s'obtient pas par l'introduction de stupéfiants. C'est tout à fait l'inverse, le produit stupéfiant génère de la délinquance et induit de la violence”, a-t-il asséné avant de requérir la confirmation de la peine prononcée en première instance, soit 18 mois de prison ferme.
Un “peu partagé” par la peine requise à l'encontre de son client, Me John Tefan a choisi, lors de sa plaidoirie, de s'attarder sur la personnalité de ce dernier car “ce n'est pas parce qu'il n'a pas la langue dans sa poche qu'il faut charger la barque et en faire un modèle de délinquant”. Quant à la détention de paka, l'avocat a assuré que son client en consommait pour “maintenir sa santé”.
Après en avoir délibéré, la cour d'appel a suivi les réquisitions du ministère public en condamnant le prévenu à 18 mois de prison ferme. Elle a également ordonné l'affichage de son arrêt pendant deux mois dans les locaux du centre pénitentiaire de Nuutania, le tout aux frais du jeune homme qui est donc retourné à la prison.
Après avoir été condamné en comparution immédiate à 18 mois de prison ferme pour des menaces de mort et pour avoir détenu du paka et un téléphone à Nuutania, un homme de 28 ans a comparu devant la cour d'appel jeudi. Ce dernier était notamment poursuivi pour avoir dit à un gardien de la prison qu'il allait “venir brûler” sa maison et avoir menacé un second agent pénitentiaire de le “retrouver à l’extérieur”.
Particulièrement bavard à la barre, l'intéressé a tout d'abord expliqué qu'il avait fait appel de sa condamnation car il ne “comprend pas” pourquoi il est toujours en détention. Alors qu'il se disait victime d'un “coup monté” par les gardiens de la prison, la présidente de la cour d'appel lui a demandé quel aurait été le motif dudit complot. “C'est pour me descendre, c'est de la jalousie mal placée car je suis bien sapé et que je roule dans des voitures hors de prix”, lui a répondu l'intéressé. “Alors justement, cela nous intéresse, Monsieur, de savoir comment vous faites puisque vous n'avez pas d'emploi”, a renchéri la magistrate sans obtenir de réponse plus précise.
Un “trop plein de menaces”
Interrogé sur la manière dont il avait pu se procurer du paka, le prévenu a ensuite affirmé que la drogue “tombe du ciel” via des colis projetés de l'extérieur. Des colis “gratuits” prétendument lancés par des gens auxquels il aurait prêté de l'argent et qui voudraient donc tout naturellement “payer leur dette”. L'homme a par ailleurs expliqué qu'il ne cesserait jamais de fumer puisque cela lui avait “sauvé la vie”, lui qui était auparavant “paralysé”.
Face à ces arguments quelque peu farfelus, l'avocate de l'un des gardiens de prison, Me Diana Kintzler, a dénoncé des “dénégations inconsistantes”. “Le personnel pénitentiaire subit les assauts de cette population et le visage de la détention a changé. Mon client exerce depuis vingt ans et ça suffit, ce trop-plein de menaces. Il faut aussi protéger la santé psychique du personnel de la prison”, a-t-elle conclu avant de demander à la cour d'appel d'ordonner que sa décision à venir soit affichée dans les locaux de la prison.
Paix sociale
Lors de ses réquisitions, l'avocat général a tenu à revenir sur la notion de complot avancé par le prévenu en rappelant que “le surveillant pénitentiaire, tout comme le gendarme, le douanier ou le policier, n'a aucun intérêt à faire un rapport pour faire un rapport” et s'il le fait, cela signifie que les faits “sont conformes à la réalité”. Le représentant du ministère public est ensuite revenu sur les projections de drogue qui ont lieu “au Fenua comme dans l'Hexagone” : “Contrairement à ce que certains disent, la paix sociale en prison ne s'obtient pas par l'introduction de stupéfiants. C'est tout à fait l'inverse, le produit stupéfiant génère de la délinquance et induit de la violence”, a-t-il asséné avant de requérir la confirmation de la peine prononcée en première instance, soit 18 mois de prison ferme.
Un “peu partagé” par la peine requise à l'encontre de son client, Me John Tefan a choisi, lors de sa plaidoirie, de s'attarder sur la personnalité de ce dernier car “ce n'est pas parce qu'il n'a pas la langue dans sa poche qu'il faut charger la barque et en faire un modèle de délinquant”. Quant à la détention de paka, l'avocat a assuré que son client en consommait pour “maintenir sa santé”.
Après en avoir délibéré, la cour d'appel a suivi les réquisitions du ministère public en condamnant le prévenu à 18 mois de prison ferme. Elle a également ordonné l'affichage de son arrêt pendant deux mois dans les locaux du centre pénitentiaire de Nuutania, le tout aux frais du jeune homme qui est donc retourné à la prison.
































