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Festival Jazz : "Je crois qu’on tient un truc"


PAPEETE, le 29 septembre 2019 - Le Tahiti festival soul et jazz, première édition, a permis au public polynésien de découvrir de grands noms de la musique. Dee Dee Brdigewater et son orchestre, Alain Jean Marie ou bien encore Theo Croker et leurs musiciens sont montés sur scène devant des spectateurs conquis.

"Ça y’est", a lancé Dee Dee Bridgewater en arrivant sur scène samedi soir. De sa voix, puissante, elle a remercié son public avant les premières notes. "C’était un rêve de venir ici à Tahiti et de vous voir en vrai ! C’est devenu réalité."

"Est-ce que je peux me permettre de vous présenter mes musiciens ?", a-t-elle enchaîné avant de commencer à chanter. Dee Dee Bridgewater, diva du jazz, 69 ans de vie, plus de 50 ans de scène, a offert un concert a près de 1 500 personnes dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles.

Elle a donné sans compter aux spectateurs du premier Tahiti soul jazz festival. Avec son orchestre le Memphis Soulphony, elle a notamment repris des standards "arrangés".

Le festival a duré une semaine. Trois soirées de concerts ont été organisées jeudi, samedi et dimanche. En plus, des masterclasses ont été mises en place ainsi que des rencontres dans certains établissements scolaires.

Samedi, Dee Dee Bridgewater a chanté en toute fin de soirée. Avant elle, les Comptineurs de Tahiti et leur groupe des jazz’nimaux ont comblé le jeune public. Accompagnés de leurs parents, les tout-petits sont restés pour écouter le pianiste Alain Jean Marie et le trompettiste Theo Croker. Certains, usés, ont fini par s’endormir sur les peue.

China Moses, directrice artistique du Tahiti soul jazz festival : "j’aimerais vous remercier. Depuis notre arrivée, je n’arrive pas à retenir toutes mes larmes, j’entends çà et là que, ici, on n’aime pas le jazz, mais vous êtes nombreux ce soir, il y a finalement beaucoup d’amateurs, nous les avons rencontrés".

Devant la qualité des concerts, mais aussi suite aux réactions du public et à l’intégration et l’engagement des artistes Fred Dubuis de la société 2DZP productions, organisateur du festival en est convaincu : "Je crois qu’on tient un truc".

L’environnement, une priorité

En plus de vouloir mettre à l’honneur la musique, le festival s’est montré écoresponsable.

La société 2DZP a réduit l’usage du plastique sur site, a mis en place des conditions de tri des déchets, a choisi de ne pas utiliser les moyens de communications habituels pour faire connaître son événement. Dans les jardins du musée de Tahiti et des îles, elle a fait venir un restaurateur cuisinant des produits locaux et inscrit dans une démarche de circuit court.

Par ailleurs, elle a mis en valeur une série d’associations qui protègent l’environnement. Les représentants de ces associations sont montés sur scène, à l’égal des artistes.

Un village leur était dédié dans les jardins du musée, régulièrement visité par les spectateurs. Pour Fred Dubuis, la prise de conscience environnementale est une urgence. "Sinon", a-t-il dit en désignant un groupe d’enfants dans le public, "on les voit rire ce soir, insouciants, mais quel avenir leur réserve-t-on ? Si nous ne faisons rien, nous allons leur laisser un pays pire que tout ce que nous avons déjà connu".

Le public comme les artistes ne sont pas restés insensibles aux messages.

Enfin, invitant tous les chanteurs et musiciens de la soirée à monter sur scène China Moses a conclu : "Ils ont réussi un festival de jazz au milieu du Pacifique ! Le mana est fort ce soir. Qua la musique soit toujours votre guide." Fred Dubuis, lui, envisageait déjà une deuxième édition.



Dimanche 29 septembre de 15 heures à 19 heures dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles : les Vaiteani, le Big Band (concert solo), le Big Band et 6 invités d’honneur, pour une composition spéciale (Alain Jean Marie, Irwin Hall, China Moses, Theo Crocker, Monet Owens et Skyler Gordon).

Places en vente sur place.

Rédigé par Delphine Barrais le Dimanche 29 Septembre 2019 à 12:53 | Lu 1628 fois